UN TABLEAU INCONNU DE LODEWYK TOEPUT
DIT LODOYICO POZZOSERRATO
Il y a deux ans, venu à Madrid pour les fêtes et l’expo-
sition qui célébrèrent magnifiquement le génie de Gfoya, je
remarquai au Musée du Prado un tableau d’une époque
bien différente, mais où, après tout, on pouvait avec un
peu de bonne volonté trouver quelques traits prémonitoires
de ce qui fera plus tard l’originalité du subtil et fantaisiste
Aragonais et donnera nn accent si personnel à ses images,
habillées ou nues, de la femme, de la femme de son temps.
Ce tableau, classé sans nom d’auteur dans l’école flamande,
portait la marque de la période comprise entre le dernier
tiers du XVIe siècle et les premières années du XVIIe,
période où bien des artistes du Nord vinrent en Italie et y
travaillèrent sous la double influence de ce qu’ils devaient
à leur contrée natale et de ce que leur offrait leur pays
d’adoption. Dans le tableau du Prado, cette combinaison
d’éléments divers aboutit à un sentiment particulier du
paysage : la proportion des personnages, l’emploi des
architectures, le style des jardins, tout y est transformation
et transposition de thèmes qui comptent parmi les inven-
tions principales des maîtres vénitiens. D’autre part, dans
les figures du premier plan, qui sont des femmes se dévêtant
pour le bain, je fus frappé d’un certain réalisme qu’on peut
appeler moderne, tant pour la vision du nu féminin que
pour le choix des attitudes.
DIT LODOYICO POZZOSERRATO
Il y a deux ans, venu à Madrid pour les fêtes et l’expo-
sition qui célébrèrent magnifiquement le génie de Gfoya, je
remarquai au Musée du Prado un tableau d’une époque
bien différente, mais où, après tout, on pouvait avec un
peu de bonne volonté trouver quelques traits prémonitoires
de ce qui fera plus tard l’originalité du subtil et fantaisiste
Aragonais et donnera nn accent si personnel à ses images,
habillées ou nues, de la femme, de la femme de son temps.
Ce tableau, classé sans nom d’auteur dans l’école flamande,
portait la marque de la période comprise entre le dernier
tiers du XVIe siècle et les premières années du XVIIe,
période où bien des artistes du Nord vinrent en Italie et y
travaillèrent sous la double influence de ce qu’ils devaient
à leur contrée natale et de ce que leur offrait leur pays
d’adoption. Dans le tableau du Prado, cette combinaison
d’éléments divers aboutit à un sentiment particulier du
paysage : la proportion des personnages, l’emploi des
architectures, le style des jardins, tout y est transformation
et transposition de thèmes qui comptent parmi les inven-
tions principales des maîtres vénitiens. D’autre part, dans
les figures du premier plan, qui sont des femmes se dévêtant
pour le bain, je fus frappé d’un certain réalisme qu’on peut
appeler moderne, tant pour la vision du nu féminin que
pour le choix des attitudes.