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Journal des beaux-arts et de la littérature — 10.1868

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https://doi.org/10.11588/diglit.18494#0180
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— 174

taut l'imputer, mais aux influences atmosphé-
riques ou à des causes indépendantes de sou
fait. On pourra s'en assurer, ce qui est facile
pour beaucoup, en comparant les copies avec
les originaux. L'intensité des ors brunis n'est
peut-être pas aussi forte que dans les origi-
naux, mais il y a lieu de s'en félicitera cause
de l'harmonie qu'un or assourdi jette sur
l'ensemble de l'œuvre sans en diminuer en I
rien l'exactitude et la valeur.

Le public possède donc, à partir d'aujour-
d'hui, le fil d'Ariane qui va le guider au tra-
vers des magnificences artistiques du Moyen-
âge et de la Renaissance. Toutes les aptitudes,
tous les âges, toutes les classes sont appelés
à puiser à ces sources la connaissance du
beau dans ses nombreuses manifestations, et,
comme pour mieux vulgariser cette instruc-
tion, la maison Didot a choisi dans ce but le
moment le mieux fait pour unir les exigences
du cœur à celles de l'esprit, l'époque des
étrennes.

97. — Il est bien difficile, pour ne pas dire
impossible, d'apprécier à leur juste valeur les
travaux du Congrès archéologique de France,
réunis dans un de ces volumes compacts arri-
vés au chiffre de trente et un et qui forment
aujourd'hui les assises de la science archéo-
logique française. Quoi qu'il en soit, nous con-
sidérons comme un devoir de faire connaître
à nos lecteurs ce que ce nouveau volume con-
tient, et, si notre cadre ne nous permet pas
toujours d'apprécier les idées émises au sein
de ces congrès dont les luttes pacifiques, au
lieu de décimer la race humaine tendent à l'a-
méliorer, nous pouvons du moins y applaudir
et entraîner d'autres à suivre notre exemple.

Les procès-verbaux des séances donnent
tout au long les discours et les mémoires lus
ou présentés au congrès. M. DeCaumont, avec
cette autorité que donnent la science et la
conscience, a parlé au sujet des sarcophages de
la France et de l'Italie. M. Dognée s'est occupé
dans ce style élégant et nerveux qu'on lui
connaît, des phalères et des récompenses ho-
norifiques accordés aux guerriers romains.

M. P. Durand a vivement émotionné le con-
grès au sujet de l'Hôtel-Dieu de Chartres me-
nacé de destruction. M. Choisi a parlé sur la
construction des voûtes romaines et M. De
Dion a présenté un mémoire sur les donjons.
M. Guyot a parlé du château féodal de Dour-
dan. Les notices de M. Potier sur l'âge de va-
ses à anse et à bec du Tarn et Garonne, de
M. d'Aboville surles fouilles du montBeuvray,
de M. Dupont sur la commune de St. Georges
d'Annay, de M. Peigné Delacour sur l'invasion
des Normands dans le Noyonnais au IXe et
au Xe siècle, seront lus avec intérêt par les
amis de l'archéologie.

Les questions relatives à la restauration de

la cathédrale d'Amiens ont justement occupé
les membres du congrès et donné lieu à une
discussion instructive ainsi que celles qui ont
pour objet les cathédrales italiennes menacées
de destruction. MM. De Caumont, Dognée,
Cattois, Balestra, Raymond Bordeaux et Sau-
vage, ont traité cette matière à fond. M. le
conseiller d'Eichwald a disserté sur les Scythes
d'Hérodote, qui, selon lui, sont le même peu-
ple que les Tschoudes de Russie. Le môme s'est
occupé des statues calcaires du midi de la
Russie. Signalons aussi une discussion dont
la lecture ne serait pas sans utilité pour
nous au sujet de la publication des plans et
des devis des architectes, lorsqu'il est question
de restauration de monuments historiques,
plusieurs mois avant le commencement des
travaux. Différentes communications très in-
téressantes ont été faites sur l'exposition uni-
verselle, sur les publications archéologiques,
sur des sépultures antiques découvertes en
Italie, par MM. Durand, Bordeaux, Cattois
et Balestra.

Les Mémoires imprimés dans ce volume
sont nombreux. Nous citerons celui de M.
l'abbé Templier sur la cathédrale de Gap,
très étendu et très minutieux; une explora-
tion de M. le Bon de Rivières dans quinze lo-
calités du Bas-Languedoc ; fouilles par M. J.
Gondon ; vestiges épigraphiques de la domi-
nation greco-massaliote et de la domination
romaine dans les Alpes-maritimes par M. A.
Carlone. (Ce long et savant mémoire a
fait sensation dans le monde littéraire; la
description des ruines de Cimiez, par M.
Brun, un travail de M. Cousin sur le projet
de carte itinéraire de la Gaule au Ve siècle et
enfin une note de M. Schuermans sur les de-
meures des riches propriétaires dans les cam-
pagnes sous les Mérovingiens et les Carlovin-
giens.

Le congrès a tenu deux séances à Pont-Au-
demer et s'y est occupé, par l'organe de M. De
Caumont, de nos premiers pères en France
dans les temps les plus reculés, et, parceluide
M.R. Bordeaux, des ifs des cimetières et des
églises romanes. Il va sans dire qu'indépen-
damment des travaux que nous venons
d'indiquer, le congres a eu à délibérer sur
quantité de questions subsidiaires dont le
volume que nous avons sous les yeux a pré-
cieusement conservé le souvenir.

Une vitalité puissante, un souffle vigoureux,
une énergie continue, dominent avant toutee
noble groupe d'archéologues de toutes les na-
tions qui, à la voix de l'honorable M. De Cau-
mont, ont taillé la plume du travail et du
combat et soutiennent l'honneur de cette ci-
vilisation que le matérialisme cherche à cor-
rompre et à diriger vers la négation des jouis-
sances immatérielles. Que leur œuvre continue

et grandisse sous la bénédiction des hommes
de cœur qui croient encore à Dieu et à la pa-
trie!

Ad. S.

ETRANGER.

Paris.— La mort de Rossini a été le grand
et triste événement de la quinzaine. Nos jour-
naux sont remplis de détails concernant la
biographie du grand artiste; c'est comme un
deuil public. En effet, on sent qu'un des plus
grands génies musicaux de l'époque vient de
descendre dans la tombe, et, bien que ce gé-
nie se soit tu pendant trente-neuf ans, il sem-
blait à tous que sa seule présence témoignât
de la possibilité qu'un nouveau chef-d'œuvre
sortît de sa plume. Le nombre des composi-
tions inédites de Rossini est, dit-on, considé-
rable, mais il ne paraît pas qu'il y ait parmi
elles quelque œuvre de longue haleine. Nous
saurons plus tard à quoi nous en tenir et nous
verrons si, au delà de, la tombe, Rossini persiste
à vouloir rester maître du champ de bataille
tel qu'il l'était après Guillaume Tell, et en
face du Robert le Diable de Meyerbeer.

— M. Robert Fleury a terminé les impor-
tantes peintures qu'il a entreprises au tribu-
nal de commerce. Quatre grands tableaux
forment le travail de l'artiste. En voici les su-
jets : 1° Le chancelier de l'Hospital instituant
les juges consulaires en \563. 2° Louis XIV,
signant l'ordonnance de commerce de 4673.
3° Les juges consuls venant remercier Napo-
léon 1er de la promulgation du code de com-
merce. 4° Napoléon III inaugurantle nouveau
tribunal de commerce en 1865. Ce sont les
deux derniers sujets qui viennent d'être termi-
nésetlivrésenquelquesorte au public; celui-ci
ne cesse d'admirer l'œuvre nouvelle de Robert
Fleury où la grâce, la force, le sentiment et
le tact se joignent à une vigoureuse et large
technique. Une des beautés sur lesquelles on
insiste le plus, c'est celle d'avoir vaincu avec
une admirable dextérité l'obligation dans la-
quelle s'est trouvé l'artiste d'avoir à peindre
des portraits et presque rien que des portraits.
Une circonstance peu ordinairea forcé Robert
Fleury de peindre la cour impériale en vête-
ments noirs, attendu qu'à l'époque où eut lieu
l'inauguration du tribunal, la cour portait le
deuil du Roi des Belges.

Arras.— L'exposition d'Arras est terminée.
Le total des ventes s'est élevé à 30,000 fr.
achatsfaits par la commission etles amateurs.

Pour la partie française : j. j. Guiffrey.

Aix-la-Chapelle.— La vente des collections
Coopman avait attiré ici bon nombre d'étran-
gers et les curiosités artistiques rassem-
 
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