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Journal des beaux-arts et de la littérature — 20.1878

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https://doi.org/10.11588/diglit.18915#0065
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N° 8.

30 Avril 1878.

Vingtième Année.

JOURNAL

ET

DES BEAUX-ARTS

DE LA LITTÉRATURE.

DIRECTEUR : M. Ad. SIRET.

MEMBRE DE l’aCADÉMIE ROY. DE BELGIQUE, ETC.

SOMMAIRE. Belgique : Entrefilet. — Anciens
clavecinistes flamands.—Les grandes publications
modernes : Paris à travers les âges. — Courbet
et son œuvre. — France : L exposition univer-
selle. — Statuaire : du groupe. — Vente Bœrner.
Prix. — Chronique générale. — Dictionnaire
des peintres. — Annonces.

La Flandre libérale, dans son n°
du 17 avril, commet à notre égard
tout au moins une étourderie. A pro-
pos de notre nom cité à l’occasion
du Jury quinquennal de littérature
française, elle nous apostrophe de :
parrain malheureux du célèbre petit
Frit{. — La Flandre oublie quelle
s’est rétractée à propos de ce même
petit Fritz. En effet, dans son numéro
du 12 septembre 1876, elle déclare par
l’organe d’un de ses correspondants,
quelle s'était laissée égarer par les
apparences et quelle reconnaît loya-
lement le talent du jeune phénomène.
Cela importe peu maintenant, du
reste, quelle le reconnaisse ou non;
l’Europe a eu soin de faire au jeune
Frédéric Van de Kerckhove la célé-
brité que beaucoup de ses compa-
triotes lui ont marchandée. Seule-
ment, il nous plait de relever les
inconséquences de certaines gens qui
dans cette affaire ont fait preuve
d’ignorance, de mauvaise foi, de parti
pris et qui ont substitué à la véri-
table question d’autres mobiles et
d’autres intérêts inavouables au fond.
Aujourd’hui, que presque tous les
journaux du monde ont proclamé
la gloire de l’Enfant de Bruges en
consacrant à son talent et à sa mé-
moire des études approfondies et élo-
gieuses, ces mêmes gens se taisent...
En vérité, la Flandre libérale aurait
bien fait d’imiter ce silence prudent.
Toutefois, qui sait? cela vaudra peut-

PARAISSANT DEUX FOIS PAR MOIS.

PRIX PAR AN : BELGIQUE : 9 FRANCS.

ÉTRANGER : 12 FR.

être à notre célèbre filleul un certain
regain de popularité en Belgique. Si
l’auteur de l’article en question veut
reprendre la discussion, rien de
mieux, mais il nous permettra d’exi-
ger que le combat ait lieu à visage
découvert et qu’il se fasse connaître.

Ad. SlRET.

MUSIQUE.

ANCIENS CLAVECINISTES FLAMANDS
par le chevalier VAN ELEWYCK.

Deux volumes in-40 contenant des compo-
sitions musicales de Van den Gheyn, Pierre
de Paep ou Paepen, Jacques la Fosse, Joseph
Hector Fiocco, Dieudonné Raick, Col/s,
C. F. Van Meert, Léonard Boutmy, Jean
Thomas Baustetter, François Krafft, Pierre
Van M aider e, Jean Jacques Robson, P. J.
Van den Bosch, Natalis Chrétien Van den
Borght, Guillaume Comhaire Kennis, Fran-
çois Joseph de Traqegnies, Ferdinand Phi-
lippe Jos. Staes, Godefroid Staes et la marche
des patriotes belgiques par un auteur in-
connu.

Bruxelles, Paris, Londres,Mayence,maison Schott.

La publication que nous annonçons con-
stitue un événement musical considérable.
En effet, ainsi que l’a rappelé M. Fétis père,
les musicologues ont cru à tort qu’au XVIIIe
siècle la Belgique n'aurait possédé aucun ar-
tiste éminent. M .le chevalier Van Elewyck s’est
chargé de donner un démenti à cette opinion
assez accréditée et il vient de publier le ré-
sultat de vingt-cinq années de recherches
ardues, de travaux pénibles et dispendieux,
en élevant à la Belgique musicale du xvme
siècle un véritable monument.

Ces deux volumes, magnifiquement édités
par la maison Schott, sont dédiés à leurs
majestés le Roi et la Reine. Tout le premier
volume est consacré aux œuvres de Van den
Gheyn qui se divisent ainsi : six Suites de
clavecin retrouvées et publiées par M. Van
Elewyck. Ces suites ont été publiées pour la
première fois à Louvain, il y a 128 ans. —
Six Divertimenti pour le clavecin publiés
pour la première fois à Londres, vers 1760.
— Deux Préludes pour orgue, œuvres ma-
nuscrites retrouvées dans des cahiers conser-

ADMINISTRATION et CORRESPONDANCE :

RUE MARIE-THÉRÈSE, 22, LOUVAIN.

vés au couvent des frères Cellites de Lou-
vain. — Deux Préludes pour carillon, trou-
vés par M. Van Elewyck dans la tour même
du carillon de l’église de St-Pierre, à Lou-
vain. Le premier fait partie d’une collection
de dix préludes manuscrits. Le deuxième est
le célèbre Preludium Coucou.

Le tome deuxième renferme une série de
morceaux de tout genre composés par les
artistes nommés dans l’en-tête de cet article.
A chaque morceau se trouve jointe une indi-
cation sommaire intéressante et de nature à
guider le lecteur. En tête de l’ouvrage l’au-
teur donne de substantielles notices sur les
compositeurs cités : dans sa Préface il pro-
met de publier ailleurs des notices biogra-
phiques et bibliographiques plus étendues.
A ce propos, il ne sera pas inutile de rappeler
ici que déjà nous devons à M. le chevalier
Van Elewyck un travail spécial sur le célèbre
Van den Gheyn, travail qui a paru en 1862
et qui eut rapidement cinq éditions. A cette
époque notre auteur avait retrouvé 51 œuvres
de Van den Gheyn, les unes manuscrites, les
autres imprimées en Angleterre et en Bel-
gique. Aujourd’hui, il en possède plus de cent
qui seront, comme les premières, données à
la bibliothèque du Conservatoire royal de
Bruxelles où se trouve déjà le clavecin de
Van den Gheyn fait par Ruckers en i6i3,
donné également par M. Van Elewyck.

Quelle est la valeur scientifique des œuvres
publiées dans ces deux volumes? Une plume
plus compétente que la nôtre donnera ici
même satisfaction à cette demande naturelle
et dira quel est le caractère, le style, le mélos
en un mot qui gît au fond de ces pages dont
bon nombre sont pour la première fois expo-
sées à la lumière et soumises à la critique.
Pour aujourd’hui, notre rôle se borne à ex-
primer à M. le chevalier Van Elewyck, au
nom de tous ceux qui aiment la patrie, notre
profonde reconnaissance pour la somme con-
sidérable de gloire dont il vient de doter le
pays. Voilà tout un siècle, grâce à lui, réha-
bilité aux yeux de la postérité; voilà toute une
pléiade de musiciens qui sans lui resteraient
enfouis dans cette obscurité pire que la mort
puisqu’elle aboutit au néant et pour lesquels
il a ouvert ce qu’on peut appeler une vie
nouvelle éternelle. Grâce à lui la chaîne de
notre gloire musicale ne sera point rompue
dans l’histoire et les XVIIe et XVIIIe siècles,
 
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