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Journal des beaux-arts et de la littérature — 20.1878

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https://doi.org/10.11588/diglit.18915#0066
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— 58 —

jusqu’ici restés méconnus, se rattacheront
triomphalement aux siècles précédents qui
furent si brillants et si universellement ad-
mirés dans le monde entier. C’est une chose
excessivement curieuse que de voir en Bel-
gique le génie musical, à partir du XIe siècle,
se développer sans cesse, ne s’arrêtant même
pas à nos grandes catastrophes et, suivant
toujours une marche imperturbable qui tra-
verse également les deux siècles antérieurs à
celui-ci, ainsi que le prouve abondamment
M. Van Elewyck, s’épanouir avec un éclat
et une ampleur extraordinaires dans la
période où nous sommes arrivés. Notre
école de musique moderne, quel que soit le
jugement auquel elle peut donner lieu, a subi
une révolution profonde et certes ce ne sera
pas un des moindres étonnements des géné-
rations à venir que cette expansion pleine de
vigueur et d’énergie qui caractérise l’art mu-
sical en Belgique depuis une quarantaine
d’années. Outre des maîtres au nom désor
mais impérissable, elle a produit des compo-
siteurs et des exécutants d’une valeur incon-
testable. Depuis le moine de St-Amand jus-
qu’à Gevaert, dix siècles ont passé et sur
chacun d’eux la pure étoile de l’art musical
n’a jamais cessé de briller.

Nous le répétons : nous sommes fiers et
heureux de payer aujourd’hui à M. le cheva-
lier Van Elewyck la dette due à ses travaux
intelligents, à son vif amour de la science, à
son respect et à son culte pour la patrie.

AD. SlRET.

LES GRANDES PUBLICATIONS MODERNES.

PARIS A TRAVERS LES AGES.

Les trois premières livraisons : i° Histoire

de l'hôtel de ville. — 20 Le Châtelet et ses

environs. — 3° Le Louvre et ses environs.

Paris, FIRMIN DIDOT.

Nous ne croyons pas inutile de rappeler
ici, avant de commencer, que sous cette ru-
brique, il a été rendu compte dans notre
Journal des ouvrages suivants. Nous prenons
cette indication à partir de 1874 : il serait
trop long d’énumérer les travaux du même
genre écrits depuis l’origine du journal (1859).

L'ornement polychrome, publié par Didot,
voir année 1874, page 10.

Les chefs d œuvre de la peinture italienne,
publié par Didot, année 1869, p. 177.

Les ouvrages de Paul Lacroix sur le moyen-
âge, publiés par Didot il a été rendu compte
de ces livres depuis dix ans.au fur et à mesure
de leur apparition. Voir les années corres-
pondantes.

La Ste Vierge, Jésus-Christ, Ste Cécile,
Jeanne d'Arc, publiés par Didot. Voir aux
années correspondantes.

L'œuvre de William Unger. Frans Hais,
publié par Sythoff, à Leyde,année 1875,p. 3.

Le costume historique (première livraison)
publié par Didot, année 1876, p. 168.

La dentelle, publié par Rothschild, année
1875, p. 11.

Le musée national d Amsterdam, publié
par Buffa père et fils, année 1876, p. 189. —
— 1878, p. 34.

Mélanges d'archéologie, par le R. P. Ca-
hier,publiés par Didot,3 vol. (Voir aux années
correspondantes).

Venise, publié par Rothschild. 1877^. i3-
189. 1878, p. 44.

Le forum romain, publié par Lévy, année
1877, p. 80.

Les œuvres de Massaloff, publiées par
Drugulin, année 1877, p. 102-194.

Le musée impérial de Vienne , première
livraison), publié par Miethke à Vienne :
année 1877, p. 44.

Société pour F encouragement des arts à
Vienne : Année 1877, p. 173.

Nous continuerons à tenir nos lecteurs au
courant des grandes publications en vogue.
Voici celles que nous avons reçues et dont
nous nous occuperons successivement :

David d Angers, par Henry Jouin, 2 gr.
v. in-8° avec grav. publié par Plon.

Les suites du Costume historique, duMusée
de Vienne : et des Mélanges d'archéologie.

Paris à travers les âges, publié par Didot.

Raffael und Michelangelo, par A. Sprin-
ger, publié par Seemann.

Kunst und Kunstler des mittelalters und
der Neuzeit, von Dr Robert Dohme, publié
par Seemann.

Die Griechischen Vasen ihr formen und
décorations System, von Theodor Lau, pu
blié par Seemann.

Histoire générale de la tapisserie, édité
par la Société anonyme de publications pé-
riodiques, Paris.

Le trésor historique de la France, publié
par la même Société.

Les tapisseries décoratives du Garde
meuble, par Guichard, publié par J. Baudry.

Un énorme développement artistique a été
signalé en France pendant ces dernières an-
nées dans les rapports de l’art avec la typo-
graphie et les arts de reproduction. La maison
Didot a donné le signal de ce mouvement et
le voilà qui prend une extension nouvelle
dont le dernier mot est loin d’être dit. Nous
n’en voulons pour preuves que les récentes
publications qui circulent sur le marché
français : Le Costume historique, le Trésor
artistique de France, les Tapisseries du
garde meuble, l'Histoire des tapisseries,
etc. dont nous aurons à nous occuper. Poul-
ie moment bornons-nous à examiner Paris
à travers les âges au point de vue icono-
graphique.

La première livr. renferme 54 bois dans le
texte sans compter les lettrines, plus 8 magni-
fiques lithographies tirées à part. Les bois
sont tous inédits et reproduisent les aspects
de l’ancien hôtel de ville de Paris et de ses
environs, des sceaux, des scènes de mœurs,
des faits historiques, etc.C’est dirigé avec une
rare habileté, car ces gravures forment à elles
seules l’histoire intime et publique du monu-
ment et si ce n’était faire injure au texte si
intéressant de M. Ed. Fournier, on pourrait
presque s’en passer. L’histoire du peuple de
Paris palpite toute entière dans ces bois
émouvants où le crime et la vertu occupent
tour à tour leur place exigée. Les vieilles
vues reproduites en fac-similé ont un intérêt

énorme non-seulement pour les parisiens,
mais pour toute l’Europe, car qui ne s’inté-
resse à Paris comme la capitale du goût?
Qui n’aime à se rappeler le nouveau Paris
en regardant par exemple le vieux et na'if
plan d’Olivier Truchet?

Les 8 planches lithographiques, tirées à
part,reportent uniquement sur l’Hôtel de ville
l’attention et l’intérêt du lecteur. En effet,
voici l’Hôtel devilleen 1583,dessiné par Hoff-
bauer et lithographié par Ciceri, délicieuse
aquarelle qui entre dans les recoins archi-
tectoniques les plus obscurs comme détails et
comme ensemble.Un effet de jour très adroi-
tement combiné donne à ce morceau d’art un
cachet des plus fins. Remarquons que sur la
place la foule se groupe autour d’une potence
à laquelle on pend, en ce moment, un truand
quelconque. — Voici le même lieu en 1740 :
le moulin de Hugues a disparu, l’hôtel de
ville s’est augmenté et à la place du truand
figure un échafaud sur lequel un individu
semble torturé. Trait de mœurs en passant, et
aussi, image d’un triste progrès : en 1542 on
pendait, c’était plus court; en 1740011 rompt,
on roue, on écartèle... — i83o. Hôtel de ville
défendu par la troupe et attaqué par le peuple
qui débouche du pont d’Arcole; on se tue
bel et bien, la fusillade est nourrie, le sang
coule... encore un petit progrès dans l’art de
saigner l’homme. — 1842 et 1867, planches
rappelant les changements opérés non à l’Hô-
tel de ville où l’on n’en rencontre guère, mais
au pont d’Arcole — 1871!... La Commune;
l’hôtel de ville flambe comme une botte de
paille et la foule regarde. Il faut avoir un
certain courage pour rendre avec cette vérité
atroce de si navrants épisodes : passons. —
L’hôtel de ville en-construction termine cette
série intéressante. Nous nous permettrons de
blâmer dans cette reconstruction l’énorme
développement donné aux cheminées et en
général à toutes les extrémités faîtières.N’ou-
blions pas d’accorder une mention toute spé-
ciale à cette planche qui représente le plan
du quartier de l’hôtel de ville au XVIIIe siècle
sur lequel est posé le plan sur papier calqué
de ce même quartier en 1875. Rien de plus
curieux et de plus instructif que cette simple
superposition où l’œil découvre, comme en
planant, les modifications importantes que
cette partie de Paris a subies.

Ce livre est irréprochablement imprimé
sur un papier à deux teintes qui a le tort
d’être trop apprêté. Il forme dans son enve-
loppe, cartonné avec luxe, un album élé-
gant : pour les uns c’est un ornement de
salon : pour les autres c’est un in-folio qui
ira respectueusement se ranger côte à côte
avec les documents de nos ancêtres sur l’his-
toire des villes ; pour tous c’est un livre utile
et agréable qui fait aimer davantage ces belles
aptitudes où l’homme trouve de quoi rappeler
aux hommes le passé de notre civilisation et
les porte aux nobles aspirations du bien et
du beau.
 
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