Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Journal des beaux-arts et de la littérature — 22.1880

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.18917#0085
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
Cette mesure mettrait fin à ces éternelles
récriminations, à ces plaintes sans cesse renou-
velées dont le gouvernement est l'objet.

Les œuvres exposées et qui auraient mérité
une récompense nationale seraient couronnées à
l'expiration de la première demi-période des
salons, et pendant la deuxième période le public
jugerait et de l'œuvre et de la récompense.
Donner les récompenses comme on l'a pratiqué
jusqu'à ce jour, c'est-à-dire trois mois après la
clôture des salons et alors que toute comparai-
son devenait impossible, c'est là encore une de ces
erreurs qu'il suffit de signaler.

A la clôture du salon, Sa Majesté le roi dai-
gnerait lui-même donner les récompenses aux
artistes qui les auraient méritées et ce jour ne
serait pas le moins brillant de nos glorieuses
fêtes de septembre.

Mais une question plus grave et à laquelle
l'Etat ne saurait rester nidifièrent se présente ici.

Votre Majesté a daigné s'entretenir avec moi
sur l'art en général et elle m'a fait observer avec
la justesse qui préside à tous ses jugements com-
bien l'art du dessin est négligé chez nous, toute-
fois, Sire, ce n'est pas la seule partie par laquelle
nos artistes en général pèchent.

Le Belge est peintre en venant au monde, mais
il néglige d'une étrange manière les mille et une
choses qu'il faut ensuite apprendre pour parve-
nir à produire une œuvre parfaite.

Le dessin, la composition, l'expression, la dis-
tinction sont des points essentiels, mais auxquels
il ne songe guère; pour ce motif, j'avais proposé
de juger dorénavant les productions artistiques
de nos salons au moyen de la balance de la va-
leur des objets d'art établie par le savant de
Piles (3).

Une échelle proportionnelle et de 20 points sert
à établir au juste le degré de perfection de cha-
que œuvre,

savoir :

1° la couleur ou la peinture proprement dite;
2° le dessin ;

3° la composition ou l'invention ;
4° l'expression.

Cette échelle peut et doit cependant subir des
modifications relatives, ainsi, par exemple,
comme la couleur est la base indispensable d'un
tableau, on pourrait lui donner une valeur de
4 points sur 1 par rapport aux trois autres par-
ties, de sorte que l'artiste qui aurait obtenu, je
suppose, pour la couleur 20 points, maximum de
l'échelle, pourrait très bien n'en obtenir qu'un
nombre très restreint pour le dessin, la compo-
sition et l'expression.

Alors la leçon sera efficace, l'artiste saura par
où il pèche.La même échelle,mais seulement éta-
blie sur deux points, servirait à établir les mé-
rites de la sculpture : le dessin et l'invention.

C'est à la future commission directrice de notre
exposition que ces observations pourraient être
soumises.

Ensuite, Sire, il conviendrait que l'on s'occu-
pât de la peinture d'histoire et religieuse si né-
gligée de nosjours.

Sire, je pense que les circonstances critiques
dans lesquelles se trouvent en ce moment les
artistes exigeraient quelques sacrifices en leur
faveur, car on reconnaîtra que c'est la classe de
la société qui souffre le plus en ce moment.

On ne saurait laisser se perdre les fruits d'un
quart de siècle de progrès si l'arrêt produit par
les commotions politiques devait se prolonger; il
faudrait reconstruire ce qu'on a eu le bonheur
d'élever avec tant de frais et de peines.

En 1832 j'avais demandé au gouvernement
d'allouer aux Beaux-Arts une somme annuelle
de cent mille francs à repartir par moitié en
achats d'œuvres de notre ancienne école et par
moitié en acquisitions à faire à nos artistes mo-
dernes.

Le but de cette demande était la formation
d'un Musée National si utile à nos jeunes artistes
par rapport aux études : on s'est récrié contre
cette allocation sous prétexte que le pays dans
ces moments critiques ne pouvait songer à pré-
senter un projet semblable à la législature.

Cependant,'si je ne me trompe, les Chambres
doivent avoir alloué au Département des Beaux-
Arts plus de deux millions en seize années et
et pour ce capital énorme, que possédons-nous?
Helas! bien peu de chose, si au contraire cette
dépense avait été faite avec discernement nous
serions aujourd'hui en possession d'un des plus
beaux musées du monde : enfin il est à désirer

(3) Œuvres de De Piles, Amsterdam, 1754.

que l'expérience nous rende un jour plus sages,
et nous amène à répartir avec plus d'utilité les
deniers publics.

A chaque exposition triennale une prime de
5,000 francs devait être annuellement accordée
au peintre qui aurait produit le meilleur tableau
d'histoire.

Une prime de 5000 frs. à la peinture religieuse,
idem de 5000 » à la meilleure statue,
idem de 5000 » à la meilleure gravure en

taille douce,
idem de 3000 » au genre historique
idem de 2000 » au paysage,
idem de 1200 » à la miniature,
idem de 600 » à la meilleure gravure

sur bois.

idem de 600 » au meilleur dessin, fait
par des Belges.

Ces primes seraient accordées sans préjudice
de la récompense honorifique que les œuvres
auraient méritées.

En cas d'achat des dites œuvres, la prime
viendrait en déduction du prix d'achat.

Le bon goût s'introduirait ainsi dans la société
par l'influence du pouvoir et on verrait dispa-
raître la mode de ces œuvres triviales qui pullu-
lent dans nos salons et les déshonnorent,

Que le peintre de genre, au lieu de profaner
son talent à reproduire sur sa toile des mar-
chands de moules et d'ignobles rixes de cabaret,
l'élève au contraire par des sujets puisés dans
l'histoire de son pays, champ si vaste et si riche
en événements de tous genres.

Que le gouvernement organise des concours
de peinture en prenant pour bases les grands
faits de notre histoire moderne. Quels souvenirs,
plus vivants pourrait-on laisser aux générations
futures? que l'on commence cette série de faits
historiques en traçant sur la toile la manisfesta-
tion du 13 mars dernier où le Roi et le peuple
Belge ne faisaient qu'une même famille; où le
Prince le plus éclairé du monde se trouvait
comme un père au milieu de cette généreuse
nation qui a toujours su allier à l'amour de la
liberté, l'amour des souverains qui l'ont gouver-
née, comme vous, Sire, avec le cœur.

En priant Votre Majesté de me pardonner
l'étendue peut-être un neu longue de cette note,
je suis avec le plus prolond respect,
Sire,

de Votre Majesté
le très humble et très soumis serviteur.
31 Mars 1848. Hbris

TABLEAU DE JEAN POPELS.

Dans notre n° du ol mars dernier (Diction-
naire des peintres) nous disons que les œu-
vres de Jean Popels sont inconnues.
M. F. Lohmeyer, professeur et docteur en
médecine à Gottingue, nous écrit qu'il pos-
sède de ce maître un tableau mesurant 112
centimètres en hauteur sur 88 centimètres
de largeur, représentant la Délivrance d'An-
dromède, signée Jean Popels F. A0 16...

Nous remercions vivement M. Lohmeyer
de son intéressante communication. Nous
eussions voulu la voir complétée par une
description de l'œuvre et une analyse de la
peinture de Jean Popels.

CHAMBRE SYNDICALE PROVINCIALE

des arts industriels a g and.

Résultat des concours pour les Projets de dé-
coration des rues et places publiques en temps
de fête. — 8 mai 1880.

lr Prix : (Prime de 150 fr., médaille en vermeil
et diplôme), M. Schoy, architecte à Bruxelles.

2e Prix : (Prime de 100 fr., médaille en argent
et diplôme), M, Masson, artiste-peintre à Bru-
xelles.

3° Prix : (Prime de 75 fr., médaille de bronze
et diplôme), M. De Rvckere, à St-Gilles (Brux.).

4° Prix : (Médaille"de bronze et diplôme), M.
Ryssens Delauw, architecte à Anvers.

Il a été décerné en outre un diplôme au projet
portant la devise : Fides et ccmor.

Le jurv était composé de MM. Verhaeghe de
Naeyer, président ; Emile Varenbergh, secré-
taire ; Heremans, échevin de la ville de Gand,
Pauli, Bureau, Canneel et Versavel, membres.—
Tous les projets seront exposés le dimanche 16 et
le lundi 17 mai dans la Salle du Trône à l'Hôtel
de ville de Gand.

Chronique générale,

— L'exposition qui réunira les œuvres publiées
en Belgique depuis 1830 est en bonne voie de réus-
site. La préparation de la bibliographie nationale
avance à grands pas. Des mesures sont prises pour
assurer à la collection si intéressante qu'il s'agit
de rassembler une place privilégiée dans les im-
menses locaux du Champ des manœuvres. Un cabi-
net de lecture sera installé auprès du salon de la
presse et permettra au public de profiter doublemeut
do l'Exposition.

La Commission espère donc que tous les écrivains
ou leurs amis et héritiers, auront à cœur de pren-
dre part à cette exhibition spéciale. Elle engage
ceux d'entre-eux qui n'auraient pas reçu de circu-
laire à lui faire parvenir sans retard les renseigne-
ments nécessaires à leur inscription. Ses corres-
pondants de province sont chargés de recueillir
dans leurs localités les ouvrages qui y ont été pu-
bliés; la date fatale d'envoi sera très prochaine-
ment fixée.

Des bulletins d'adhésion sont déposés 22, rue
Ducale, et 25, rue du Trône, où la correspondance
doit être adressée, sans a/franchir. Il va sans dire
que les plus grands soins seront apportés à la con-
servation et à la réexpédition des volumes exposés.

— Théodore Gudin dont on ne parlait plus et
qui a eu son heure de célébrité, vient de mourir à
Boulogne-sur-mer âgé de 78 ans.' Il a laissé quel-
ques beaux tableaux comme l'Incendie du Kent et
le Retour des pécheurs. Sa fille qui peint avec une
finesse exquise de très jolies marines, habite la
Belgique.

— Le cercle artistique et littéraire a ouvert son
exposition le 5 de ce mois. Elle se compose de 243
objets, tableaux , dessins , aquarelles , marbres,
plâtres et terres cuites. Parmi les exposants, citons
MM. De Praetere (tableau grande nature : arrivée
du bétail au marché de l'Abattoir à Bruxelles ; Stal-
laert (dernier combat des gladiateurs) ; L. De Winne
(portrait de Wynand Jansen) ; Pierre Oyens (entre
autres un combattant de 1830); <Y Bourson (deux
portraits); J. Quinaux (deux vues prises à Born-
hem) ; MllG Beernaert (hiver et lisière de bois) ;
F. Keelhoff (un abreuvoir) ; C. Meunier (dans l'usine
et portrait) ; Musin (le nouveau kursaal et la digue
de mer à Ostende) ; Charles Webb (invalides à l'hô-
pital de Chelsea) ; A. Hambresin (portrait, plâtre) ;
etc., etc. Leurs Majestés et la jeune princesse Sté-
phanie sont arrivées à 2 heures pour visiter l'exposi-
tion. La famille royale a été reçue à l'entrée du
salon par MM. do Rongé, président, Vervoort, an-
cien président et les membres du comité administra-
tif du Cercle. M. de Rongé a en l'honneur de lui
souhaiter la bienvenue et de la remercier de la'
visite qu'elle avaient daigné faire à l'exposition.

Leurs Majestés et Madame la princesse Stéphanie
ont parcouru l'exposition en s'arrêtant devant les
divers objets d'art qu'elle contient. M. De Rongé i
faisait les honneurs du salon à la Famille royale. |
Le roi s'est fait présenter un grand nombre d'ar-
tistes qu'il a complimentés.

(Voir la suite, page 70).

VENTE DE PORTRAITS

de sujets historiques et emblématiques

concernant la maison d'Orange-Nassau.
(La Haye : Dr A. G. De Visser).

L'histoire de la Belgique est intimement liée avec
celle de la maison d'Orange-Nassau, c'est pourquoi
nous appelons l'attention des amateurs et de nos Di-
recteurs de musées sur la collection qui sera vendue
à la Haye les 26 et 27 mai. Cette collection embrasse
trois siècles et s'arrête à 1862 ; on y trouve des pièces
de Fokke, Vinkeles, Hermansz, de Hooghe, Noppe,
Post, et quantité d'autres graveurs. Toutes ces
pièces sont généralement d'une superbe conserva-
tion notamment : Le magnifique Convoi funèbre
de Frédéric-Henri (1657), exemplaire enluminé ;
les Funéralia Mariœ reginœ (1695) de R. de
Hooghe; le Convoi funèbre d'Ernest Casimir
(1633( ; la Joyeuse-entrée de Guillaume V à
Amsterdam (1763), etc., etc. Signalons aussi les
portraits au nombre de 500 environ tous d'un choix
d'exemplaires très souvent uniques et toujours su-
perbes.
 
Annotationen