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0.5
1 cm

— 19 —
robe de la jeune fille aux cheveux noirs et au
teint de créole,il y a dans ces touches quelque
chose de si frais que bien des peintres vou-
draient connaître ce secret.
Il y a une quinzaine d'années, un artiste
connu a voulu faire un tableau de ce genre
avec toutes les difficultés qu'il comporte. Ce
peintre était John Lewis Brown qui avait fait
une toile représentant un perroquet blanc sur
un perchoir, étalant ses ailese effrayé par des
boules-dogues blancs qui l'avaient pourchassé.
Comme dans la fable du renard et du cor-
beau, le peintre jura mais un peu tard qu'on ne
l'y prendrait plus.
Appian a e posé un Marché à Artmarre
(km). Joli de facture, mais trop chatoyant; on
croirait plutôt voir un marché en Espagne; il
se fie trop à ses anciens succès justement mé-
rités. Il faut espérer que l'année prochaine son
salon sera plus important.
Eugène Bellangé nous a envoyé ses deux
toiles du salon de Paris 1879. G'est quelque
chose. Sa vue du Château de Chillon porte à
rire ; on se demande si c'est réellement de lui
ou d'un de ses élèves; cette toile ressemble à
ces papiers peints que l'on achète 25 centimes
le rouleau. Que du père au fils il y a loin! Le
proverbe : talis est pater, talis est filius, ment
quelquefois, surtout en peinture.
Charles Bombled, un Hollandais, aussi Pa-
risien qu'un Parisien, a envoyé un Effet de
neige qui vous donne le frisson en le regar-
dant. Les chevaux dans la neige souffrent et
du froid et de la faim ; vos souvenirs vous re-
portent vers le terrible hiver de 1870 où hom-
mes et chevaux mouraient gélés. II est fâ-
cheux que ce tableau, imité de celui de James
Walker qu'il a exposé en 1872 au salon de
Pau, intitulé une Avant-Garde de Dragons
(effet de neige), lui ressemble; soyons donc
nous sans copier les autres.
Henri Du Breignou, en véritable Breton
qu'il est, a exposé un sujet de Chasse à courre
qu'il aurait pu intituler Le Défaut. Ce tableau
a des qualités comme peinture, et comme vé-
rité on sent que celui qui a retracé cette scène
de chasse est chasseur lui-môme. Ce n'est pas
comme Lewis Brown qui, presque dans tous
ses tableaux de chasse, commet des erreurs
cynégétiques; encore dans son tableau intitulé
Piqueur à la Française, il nous fait un pay-
sage de printemps d'un vert très tendre. Peut-
être a-t-il voulu représenter une chasse dans
le parc aux cerfs de Versailles : dans ce cas
c'est différent.
(A continuer). John Lesly.
F
ïawce.
BIBLIOGBAPHIE.
LES ILLUSTBATIONS
des écrits de jérôme savonarole,
1 vol. in 4° avec 33 gravures. Paris, Didot.
Voici un véritable régal pour les iconophiles,
pour ceux du moins qui ont le goût delaxilo-
graphie ancienne. M. Gruyer a qui l'on doit
déjà des ouvrages d'érudition artistique a
trouvé bon de faire un volume singulièrement
attachant sur un sujet qui, de prime-abord, ne
semble pas devoir soulever un intérêt bien
vif, c'est une dissertation sur trente-trois gra-
vures sur bois qui ont servi d'illustrations aux
écrits de Jérôme Savonarole.
Ces illustrations sont dues à des artistes
florentins qui ont vécu de 1492 à 1844. Les
plus anciennes sont les plus curieuses et les
plus expressives. Il y faut noter une extraor-
dinaire pureté et flexibilité de dessin et avant
tout un sentiment exquis. Sous la main de ces
étonnants artistes un trait, un point même
prend une expression qu'on ne saurait définir.
C'est surtout dans les illustrations qui se rap-
prochent de 1492 que cette puissance d'ex
pression est surtout remarquable. Le même
artiste n'a pas dessiné tous les sujets : la dif-
férence est visible et on reconnaît assez facile-
ment tous ceux qui appartiennent au môme
maître, malheureusement aucun nom d'artiste
ne vient satisfaire la légitime curiosité qui
s'éveille à la vue de ces tableautins si remplis
de sentiment. M. Gruyer a rencontré deux
initiales sur l'une de ces gravures, mais nous
devons faire remarquer que ces initiales sont
celles de l'auteur du passe-partout dans lequel
elles se trouvent et non du sujet principal qui
est d'un tout autre caractère Ce passe-partout
est du reste, composé dans ce style riche et
abondant mis à la mode par les imprimeurs
italiens. Ces initiales, L. A, puis la lettre F
que M. Gruyer oublie de citer pensant sans
doute quelle est la première de fecit, me pa-
raissent devoir désigner Luc Antonio Fioren-
tino.
Tout est à citer dans ces vignettes dont quel-
ques-unes ont le charme spécial des nielles
comme elles ont parfois leur sécheresse d'as-
pect. Il s'en trouve qui trahissent une main
d'artiste consommé. Quelle aisance, quel sen-
timent, quelle vie dans le portement de croix.
— Quelle originalité dans le malade assisté
par un moine et le malade qui se meurt. Quelle,
beauté de composition et quelle noblesse de
dessin dans la rénovation du monde (p. 130).
Dans les petits sujets religieux quelle tendre
composition; dans les petits sujets familiers (p.
104 et 105), quelle merveilleuse sobriété. Partout
enfin une grandeur impressionnante. En vérité
l'on se demande si l'art de l'illustration est
bien en progrès depuis ce prodigieux xvc siècle
qui a va en Italie le plus grand développement
artistique qu'il soit possible de rêver.
Chose curieuse, M. Gruyer n'a pas songé
aux procédés actuellement en vogue pour la
reproduction des vignettes du Savonarole ; il
a préféré le vieux système,la gravure sur bois.
II faut dire que MM. Pilinski ont victorieuse-
ment rempli la lâche qui leur a été confiée.
Terminons en disant que ce dernier livre
de M. Gruyer mérite à tous égards le succès
qui l'attend : pas un seul curieux, pas un seul
artiste, pas une seule bibliothèque qui se res-
pecte, ne pourra s'en passer, surtout qu'il est
édité avec ce tact et ce soin qni caractérisent
les publications de la maison Didot.
S.
Belgique.
ENCOUBAGEMENTS A LA CÉBAMIQUE.
On lit dans les journaux de Paris :
« Le règlement de l'écôle de la manufacture
de Sèvres vient d'être publié. Le but que se
sont proposés les organisateurs de l'école est
indiqué ainsi : former des décorateurs et des
artistes dont les connaissances acquises puis-
sent élever le niveau de l'art de la céramique
en France.» Suivent rémunération des condi-
tions pour être admis, etc.
t
Ne serait-il pas temps d'accorder en notre
pays à l'art de la céramique un appui et un
encouragement dont il nous parait digne ?
Depuis une quinzaine d'années nos exposi
tions ont prouvé que cet art qui a chez
nous d'anciennes et de profondes racines, a
repris une vie qui ne demande qu'à s'épa-
nouir. Le nombre de nos artistes céramistes
augmente tous les jours et le moment ne nous
parait pas éloigné où nous ne serons plus
absolument tributaires de l'étranger pour la
céramique usuelle. Nous appelons respec-
tueusement sur ce point la bienveillante atten-
tention du gouvernement qui pourrait com-
mencer par décréter l'octroi d'une médaille
pour la section de la céramique dans nos ex-
positions. Cette première preuve de sympathie
ne saurait manquer d'avoir d'excellents résul-
tats.
Il n'est pas nécessaire, croyons-nous, d in-
sister sur ce point et de nous livrer à une his-
torique que tout le monde connaît plus ou
moins Tout le monde aussi doit s'apercevoir
de l'extrême importance que prend la céra-
mique non-seulement dans les divers systèmes
d'ornementation architecturale, mais aussi
dans les mille objets qui servent aux usages
de la vie. De tous les arts qui touchent à l'in-
dustrie, celui-ci est sans contredit celui qui
renferme le plus d'avenir et celui aussi dont
les résultats peuvent devenir une source iné-
puisable de revenus.
HISTOIBE DE LA GBAVUBE
dans l'école de rubens
par H. Hymans (1).
A plusieurs reprises nous avions person-
nellement soumis à la classe des Beaux-Arts
de l'académie royale ^s-jj^
concours suivant : l'i -
vure sous Rubens. L
proposition, mais au E *55ï|ïÇ5?'
voyé et la question ET^ rflv^
au concours de 187É E-11
fut soumis à l'acadén E.
nous fîmes le rappoi E ^
« L'histoire de h -
n'avait jamais été tr£
spéciale, et il y a lie
sujet si national et
quelque sorte à l'es]
qui l'eût entrepris
au moins un inévital:
démie royale de B]
plusieurs fois sans
concours, vient enfit
que nous considéron
ensemble comme u]
digne du sujet vaste E
sait d'aborder.
Ce n'est pas que I<=—
mis soit irréprochab E.
------— ^
(1) 1 vol. in-8° avec -
Olivier, rue des Parois.E-
— m
robe de la jeune fille aux cheveux noirs et au
teint de créole,il y a dans ces touches quelque
chose de si frais que bien des peintres vou-
draient connaître ce secret.
Il y a une quinzaine d'années, un artiste
connu a voulu faire un tableau de ce genre
avec toutes les difficultés qu'il comporte. Ce
peintre était John Lewis Brown qui avait fait
une toile représentant un perroquet blanc sur
un perchoir, étalant ses ailese effrayé par des
boules-dogues blancs qui l'avaient pourchassé.
Comme dans la fable du renard et du cor-
beau, le peintre jura mais un peu tard qu'on ne
l'y prendrait plus.
Appian a e posé un Marché à Artmarre
(km). Joli de facture, mais trop chatoyant; on
croirait plutôt voir un marché en Espagne; il
se fie trop à ses anciens succès justement mé-
rités. Il faut espérer que l'année prochaine son
salon sera plus important.
Eugène Bellangé nous a envoyé ses deux
toiles du salon de Paris 1879. G'est quelque
chose. Sa vue du Château de Chillon porte à
rire ; on se demande si c'est réellement de lui
ou d'un de ses élèves; cette toile ressemble à
ces papiers peints que l'on achète 25 centimes
le rouleau. Que du père au fils il y a loin! Le
proverbe : talis est pater, talis est filius, ment
quelquefois, surtout en peinture.
Charles Bombled, un Hollandais, aussi Pa-
risien qu'un Parisien, a envoyé un Effet de
neige qui vous donne le frisson en le regar-
dant. Les chevaux dans la neige souffrent et
du froid et de la faim ; vos souvenirs vous re-
portent vers le terrible hiver de 1870 où hom-
mes et chevaux mouraient gélés. II est fâ-
cheux que ce tableau, imité de celui de James
Walker qu'il a exposé en 1872 au salon de
Pau, intitulé une Avant-Garde de Dragons
(effet de neige), lui ressemble; soyons donc
nous sans copier les autres.
Henri Du Breignou, en véritable Breton
qu'il est, a exposé un sujet de Chasse à courre
qu'il aurait pu intituler Le Défaut. Ce tableau
a des qualités comme peinture, et comme vé-
rité on sent que celui qui a retracé cette scène
de chasse est chasseur lui-môme. Ce n'est pas
comme Lewis Brown qui, presque dans tous
ses tableaux de chasse, commet des erreurs
cynégétiques; encore dans son tableau intitulé
Piqueur à la Française, il nous fait un pay-
sage de printemps d'un vert très tendre. Peut-
être a-t-il voulu représenter une chasse dans
le parc aux cerfs de Versailles : dans ce cas
c'est différent.
(A continuer). John Lesly.
F
ïawce.
BIBLIOGBAPHIE.
LES ILLUSTBATIONS
des écrits de jérôme savonarole,
1 vol. in 4° avec 33 gravures. Paris, Didot.
Voici un véritable régal pour les iconophiles,
pour ceux du moins qui ont le goût delaxilo-
graphie ancienne. M. Gruyer a qui l'on doit
déjà des ouvrages d'érudition artistique a
trouvé bon de faire un volume singulièrement
attachant sur un sujet qui, de prime-abord, ne
semble pas devoir soulever un intérêt bien
vif, c'est une dissertation sur trente-trois gra-
vures sur bois qui ont servi d'illustrations aux
écrits de Jérôme Savonarole.
Ces illustrations sont dues à des artistes
florentins qui ont vécu de 1492 à 1844. Les
plus anciennes sont les plus curieuses et les
plus expressives. Il y faut noter une extraor-
dinaire pureté et flexibilité de dessin et avant
tout un sentiment exquis. Sous la main de ces
étonnants artistes un trait, un point même
prend une expression qu'on ne saurait définir.
C'est surtout dans les illustrations qui se rap-
prochent de 1492 que cette puissance d'ex
pression est surtout remarquable. Le même
artiste n'a pas dessiné tous les sujets : la dif-
férence est visible et on reconnaît assez facile-
ment tous ceux qui appartiennent au môme
maître, malheureusement aucun nom d'artiste
ne vient satisfaire la légitime curiosité qui
s'éveille à la vue de ces tableautins si remplis
de sentiment. M. Gruyer a rencontré deux
initiales sur l'une de ces gravures, mais nous
devons faire remarquer que ces initiales sont
celles de l'auteur du passe-partout dans lequel
elles se trouvent et non du sujet principal qui
est d'un tout autre caractère Ce passe-partout
est du reste, composé dans ce style riche et
abondant mis à la mode par les imprimeurs
italiens. Ces initiales, L. A, puis la lettre F
que M. Gruyer oublie de citer pensant sans
doute quelle est la première de fecit, me pa-
raissent devoir désigner Luc Antonio Fioren-
tino.
Tout est à citer dans ces vignettes dont quel-
ques-unes ont le charme spécial des nielles
comme elles ont parfois leur sécheresse d'as-
pect. Il s'en trouve qui trahissent une main
d'artiste consommé. Quelle aisance, quel sen-
timent, quelle vie dans le portement de croix.
— Quelle originalité dans le malade assisté
par un moine et le malade qui se meurt. Quelle,
beauté de composition et quelle noblesse de
dessin dans la rénovation du monde (p. 130).
Dans les petits sujets religieux quelle tendre
composition; dans les petits sujets familiers (p.
104 et 105), quelle merveilleuse sobriété. Partout
enfin une grandeur impressionnante. En vérité
l'on se demande si l'art de l'illustration est
bien en progrès depuis ce prodigieux xvc siècle
qui a va en Italie le plus grand développement
artistique qu'il soit possible de rêver.
Chose curieuse, M. Gruyer n'a pas songé
aux procédés actuellement en vogue pour la
reproduction des vignettes du Savonarole ; il
a préféré le vieux système,la gravure sur bois.
II faut dire que MM. Pilinski ont victorieuse-
ment rempli la lâche qui leur a été confiée.
Terminons en disant que ce dernier livre
de M. Gruyer mérite à tous égards le succès
qui l'attend : pas un seul curieux, pas un seul
artiste, pas une seule bibliothèque qui se res-
pecte, ne pourra s'en passer, surtout qu'il est
édité avec ce tact et ce soin qni caractérisent
les publications de la maison Didot.
S.
Belgique.
ENCOUBAGEMENTS A LA CÉBAMIQUE.
On lit dans les journaux de Paris :
« Le règlement de l'écôle de la manufacture
de Sèvres vient d'être publié. Le but que se
sont proposés les organisateurs de l'école est
indiqué ainsi : former des décorateurs et des
artistes dont les connaissances acquises puis-
sent élever le niveau de l'art de la céramique
en France.» Suivent rémunération des condi-
tions pour être admis, etc.
t
Ne serait-il pas temps d'accorder en notre
pays à l'art de la céramique un appui et un
encouragement dont il nous parait digne ?
Depuis une quinzaine d'années nos exposi
tions ont prouvé que cet art qui a chez
nous d'anciennes et de profondes racines, a
repris une vie qui ne demande qu'à s'épa-
nouir. Le nombre de nos artistes céramistes
augmente tous les jours et le moment ne nous
parait pas éloigné où nous ne serons plus
absolument tributaires de l'étranger pour la
céramique usuelle. Nous appelons respec-
tueusement sur ce point la bienveillante atten-
tention du gouvernement qui pourrait com-
mencer par décréter l'octroi d'une médaille
pour la section de la céramique dans nos ex-
positions. Cette première preuve de sympathie
ne saurait manquer d'avoir d'excellents résul-
tats.
Il n'est pas nécessaire, croyons-nous, d in-
sister sur ce point et de nous livrer à une his-
torique que tout le monde connaît plus ou
moins Tout le monde aussi doit s'apercevoir
de l'extrême importance que prend la céra-
mique non-seulement dans les divers systèmes
d'ornementation architecturale, mais aussi
dans les mille objets qui servent aux usages
de la vie. De tous les arts qui touchent à l'in-
dustrie, celui-ci est sans contredit celui qui
renferme le plus d'avenir et celui aussi dont
les résultats peuvent devenir une source iné-
puisable de revenus.
HISTOIBE DE LA GBAVUBE
dans l'école de rubens
par H. Hymans (1).
A plusieurs reprises nous avions person-
nellement soumis à la classe des Beaux-Arts
de l'académie royale ^s-jj^
concours suivant : l'i -
vure sous Rubens. L
proposition, mais au E *55ï|ïÇ5?'
voyé et la question ET^ rflv^
au concours de 187É E-11
fut soumis à l'acadén E.
nous fîmes le rappoi E ^
« L'histoire de h -
n'avait jamais été tr£
spéciale, et il y a lie
sujet si national et
quelque sorte à l'es]
qui l'eût entrepris
au moins un inévital:
démie royale de B]
plusieurs fois sans
concours, vient enfit
que nous considéron
ensemble comme u]
digne du sujet vaste E
sait d'aborder.
Ce n'est pas que I<=—
mis soit irréprochab E.
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(1) 1 vol. in-8° avec -
Olivier, rue des Parois.E-
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