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N° 15.

15 Août 1880.

VlNGT-DEUXIÈME ANNÉE.

JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE,

DIRECTEUR : M. Ad. SIRET.

MEMBRE DE l'aCADÉMIE ROY. DE BELGIQUE, ETC.

SOMMAIRE. Belgique : Concours de gravures
pour 1880. — Exposition historique belge. —
Olivier Gilles. — Douze dessins par Mellery. —
Le plus vieux manuscrit belge. — Italie : Lettre
de Sienne. — France : Correspondance particu-
lière. — Autriche : Die graphische Kunste.
— Chronique générale. — Cabinet do la curio-
sité. — Annonces.

Belgique.

Concours de gravure a l'eau-forte

ouvert par Vadministration du Journal
des Beaux-Arts pour 1880.

Le jury composé de MM. Ernest Slinge-
neyer, peintre d'histoire, Lamorinière, pein-
tre-paysagiste, et C. Lemonnier, homme de
lettres, a bien voulu, à notre appel, juger le
concours que nous avons ouvert pour 1880.
Le rapport de ce jury sera publie' dans notre
numéro du 3i août.

En attendant, voici le résultat sommaire
de ses travaux.

Histoire : prix unique, 400 fr.

Une seule planche a été présentée au Con-
cours. Elle représente : Jacques Van Arte-
velde haranguant le peuple, d'après Le-
brun. Un prix d'encouragement de 200 fr.
a été accordé à cette planche. Si l'auteur
accepte cette décision, il est prié de le faire
savoir à l'administration du Journal des
Beaux-Arts

Genre : prix unique, 200 fr.

Une seule planche a été envoyée. Elle re-
présente Un faucheur. Le jury décide de lui
accorder le prix. L'ouverture du billet à fait
connaître que Fauteur est M. Frans Van
Kuyck d'Anvers (Déjà premier prix pour le
paysage en 187g).

Paysage : prix unique, 200 fr.

Trois planches ont été présentées : le n° 3,
Lisière de forêt; N° 4, Le soir et n° 5, In-
térieur de Jardin.

Le prix a été décerné au n° 3, Lisière de
forêt. L'ouverture du billet a fait connaître
que l'auteur de cette planche est M. Alfred
Elsen, d'Anvers.

Marines : prix unique, 15o fr.

Une planche seulement a été envoyée :
Souvenir d'Ostende. Elle n'a pas été jugée
digne du prix.

Nature morte : prix unique, 100 fr.

La seule planche présentée a été couronnée.
Ce sont des Poissons, légumes, etc. L'ouver-
ture du billet a fait connaître le nom de
M. Jules Dieudonné, à Bruxelles.

Le jury avait regretté de ne pouvoir ac-

PARAISSANT DEUX FOIS PAR MOIS.

prix par an : belgique : q francs.

ÉTRANGER : 12 FR.

corder un prix au paysage intitulé : Le soir.
Comme le prix attribué à la marine n'a pas
été délivré, il a décidé de donner cette prime
au paysage le Soir, à titre de second prix.
Ce paysage viendrait ainsi après celui de
M. A. Elsen, à qui est accordé le premier
prix. L'ouverture du billet a constaté que
l'auteur de ce paysage est M. Jules Dieu-
donné, déjà nommé.

Ces décisions ont été prises à l'unanimité.

L'EXPOSITION HISTORIQUE
BELGE.

Si le but historique rêvé par les or-
ganisateurs de cette exposition n'a
pas été atteint, il faut s'en prendre
aux exigences d'un certain nombre
d'artistes qui n'ont vu dans cette ex-
hibition qu'un moyen de se produire,
de vendre et non de contribuer à
exaucer le vœu de la nation qui était
d'établir le bilan cinquantenaire de sa
vitalité artistique.

En second lieu, si ce but n'a pas
été atteint, il faut s'en prendre au
manque de méthode et au peu d'é-
nergie des organisateurs. Il est en effet
inconcevable que dans une opéra-
tion de ce genre on ait poussé la fai-
blesse,ou la peur, ou la camaraderie,
jusqu'à accepter d'un même artiste un
nombre de tableaux assez considé-
rable pour en orner un salon à lui
seul ! Comment, il est resté à la porte
plus de 400 tableaux parmi lesquels
on en cite beaucoup dont la place était
marquée au palais des Beaux-Arts et
l'on a y permis l'entrée d'un chiffre
illimité d'œuvres fort distinguées, sans
doute, mais qui n'auraient point dû
primer la question de droit qui
existait pour tous. L'effort auquel
on s'est livré n'a nullement abouti à
faire apprécier le travail accompli par
la Belgique artistique depuis son exis-
tence politique; il a simplement
mis sur le pavois, comme cela s'est
toujours pratiqué chez nous, un cer-
tain nombre d'individus d'une adresse
traditionnelle à profiter des circon-
stances. De plus, on a trié dans le tas
ce qui était le meilleur et, sans qu'il y
ait moyen d'établir la moindre com-
paraison, on vient nous dire : voilà

administration et correspondance

A S'-NICOLAS (BELGIQUE).

les progrès réalisés. L'exposition his-
torique était possible avec la ferme
volonté de procéder logiquement et
de suivre pas à pas, dans toute sa ri-
gueur et ses nécessités, la pensée du
gouvernement, mais elle devait abou-
tir à une exposition officielle ordi-
naire, ce qu'elle est, en ouvrant la
porte aux abus signalés.

_ On a donc choisi, c'est à dire'- les
vivants ont eux-mêmes choisi ce qu'ils
voulaient exposer.Les morts... Hélas!
ils n'étaient plus là pour revendiquer
des droits qui ont été foulés aux pieds
avec ce dur égoïsme qui caractérise
notre génération. Quelques-uns seu-
lement, ceux dont l'oubli eût été un
scandale, ont été admis à la fête, mais
chichement : on avait besoin de leurs
places. Puis, chose inconcevable^ on
n'a pas groupé l'œuvre du vivant dans
un tout homogène qui eût permis au
public de suivre les pulsations de la
vie de l'artiste; non, on a scindé'son
contingent de façon à ce que vous en
retrouviez les tronçons à cinquante
et cent mètres de distance. Peut-être
est-ce une trouvaille de certains qui
n'aiment pas à être comparés à, eux-
mêmes à quelques années de distance.

Le côté historique de l'exposition
était possible, comme nous l'avons
dit, mais il fallait pour le réaliser de
la méthode, de l'indépendance et de
l'énergie, trois choses difficiles à ob-
tenir en administration, ici comme
ailleurs, mais enfin il les fallait -ou
bien on ne devait pas se mêler de
l'entreprise.

Il fallait de la méthode, c'est à dire
que l'on devait s'astreindre pour oc-
cuper l'espace disponible, à un nombre
maximum de tableaux quin'aurait pas
dû dépasser cinq. A moins d'un orgueil
colossal un artiste peut se faire juger
sur cinq de ses productions. De plus,
pour que le_mot historique ne fût pas
une mauvaise plaisantèrie, il fallait
prendre les tableaux d'un artiste au
début, au milieu et au moment ac-
tuel de sa carrière. Peut-être cette
dernière formalité eût-elle rencontré
de l'opposition. C'eût été à prendre
 
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