N° 7.
15 Avril 1880.
Vingt-deuxième Année.
JOURNAL DES BEAUX-ARTS
ET DE LA LITTÉRATURE.
DIRECTEUR: M. Ad. SIRET. paraissant deux fois par mois. ADMINISTRATION et CORRESPONDANCE
MEMBRE DE l'aCADEMIE ROY. DE BELGIQUE, ETC. PRIX PAR AN : BELGIQUE : g FRANCS. A S'-NICOLAS (BELGIQUE).
_ ÉTRANGER ; 12 FR, _
SOMMAIRE. Belgique : Beaux-Arts et industries
artistiques à Bruxelles en 1761 (suite).—Peintures
de Guffens. — France : Les beaux-arts à la Sor-
bonne. — Les grandes publications modernes :
Le costume historique. — Collection de Beur-
nonville. — Hollande : Collection Hooft. —
Chronique générale. — Le cabinet de la curiosité.
— Annonces.
Belgique.
BEAUX-ARTS
ET INDUSTRIES ARTISTIQUES
A BRUXELLES EN 1761.
(Suite).
SIMON Cattoir. Immerzeel et son conti-
nuateur Kramm ne mentionnent pas le nom
de cet artiste. Nous en possédons, dans notre
collection spéciale relative aux cérémonies
publiques célébrées aux Pays-Bas, une grande
planche décorative avec titre et dédicace.
C'est la représentation de l'un de ces Rogi
funèbres, originaires d'Italie, exécuté par le
Milanais Gaétan Mathieu Piso'ii architecte
du Prince Charles de Lorraii*'\ On sait que
Rinaldi, Bombardi, Servandoni, Pastorana,
Pozzo, tous italiens, exercèrent une notable
influence sur l'architecture des Pays-Bas
depuis les dernières années du XVIIe siè-
cle jusqu'à l'avènement de L. B. de Wez.
Nous avons élaboré ailleurs une étude spé-
ciale decette intéressante question.Qu'il nous
suffise de faire remarquer qu'en 1751 alors
que la frénésie de style rocaille sévissait à
Paris et à Vienne la réaction vers la sim-
plicité classique se manifestait déjà aux Pays-
Bas dans cette œuvre de Pisoni concitoyen
d'Albertolli et du chevalier Piermarini de
Foligno ces véritables créateurs du style si
improprement appelé Louis XVI.
La gravure de S. Cattoir laisse à désirer,
comme correction de dessin, dans les figures
allégoriqnes. Elle est signée à gauche :
« G. M. Pisonus architt. Mediolnis inven. et
delin. » à droite : S. Cattoir sculpcit (sic)
Bruxel. » La légende porte : « Prospect du
» catafalque érigé dans l'église collégiale de
» Ste-Gudule à Bruxelles pour les obsèques
» de feue Sa Majesté l'impératrice, Elisabeth
» Christine (1), par ordre de Son Altesse
» royale Charles Alexandre duc de Lorraine
» et de Bar, et gouverneur et capitaine géné-
» ral des Pays-Bas. »
On lit au bas de la planche : « Dédié à
Sadte Altesse royale par son très-humble et
très obéissant serviteur Gaétan Mathieu Pi-
soni, Arch. le 11 mars 1751.
S. Cattoir a gravé également les armoiries
0) Impératrice, douairière veuve de Charles VI et
mere de Marie-Thérèse. Ses obsèques se firent le 11
et 12 mars.
du Charles de Lorraine placées en tête de la
dédicace, faite à ce prince par Georges Fricx,
imprimeur de S. M du volume intitulé :
Description de la ville de Bruxelles, publié
en 1743.
Simon Cattoir naquit à Uccle lez-Bruxel-
les le ir juillet 1711. L'acte de naissance le
déclare fils posthume de Jean-Baptiste De la
Cattoir (sic) (1) et de Jeanne Mommaert, la-
quelle convola en secondes noces le 21 janvier
1713 dans la paroisse de N.-D. de la Cha-
pelle avec François Bisschop, orfèvre-gra-
veur, dont nous parlerons plus loin.
Notre graveur fut choisi pour administra-
teur de l'Hospice fondé en 1481 par Jean van
Aa, sis au bas de la chaussée d'Ixelles; son
nom pouvait encore s'y lire avant la récente
reconstruction des locaux. M. Eug. Cattoir,
petit-fils de Pierre dont nous allons parler
occupe encore ce mandat honorifique.
Simon Cattoir épousa le i3 février 1738
dans l'église de Saint-Gudule, Anne-Chris-
tine Willems dont il eut des enfants qui
moururent en bas-âge.
Pierre Cattoir, son neveu, fut « assenté »
comme « archer surnuméraire de la Compa-
gnie Garde noble du corps de S. M. I. aux
Pays-Bas par lettres patentes contre signées
par Jean Wenceslas Théur de Launay, se-
crétaire de S. M. l'empereur et roi, greffier!
de son Conseil des Domaines et Finances le
3 octobre 1791.
En sus des planches citées plus haut, notre :
artiste se signala comme graveur géographe. ;
Aux archives générales du royaume, l'Inven- j
taire mentionne sous le n° 102 une « Cartes
particulière des environs de Bruxelles avec le
bois de Soignes et une partie de la Flandre
jusqu'à Gand » gravée par Simon Cattoir.
Bruxelles 1746.
Simon Cattoir mourut le 20 mai 1781 (2).
C. L BlSSCHOP. Un certain frère-mineur
Récoliet, appelé Jean de Boeck, fit paraître
en 1760 chez François t' Serstevens, impri-'
meur, « in de Berg-straet n (rue de la Mon- ;
tagne), à Bruxelles, un opuscule populaire,
aujourd'hui rarissime, contenant l'histoire de
la chapelle Sainte-Anne, laquelle était le
siège d'une sodalité ou confrérie dont il donne
la liste chronologique des recteurs, prévosts
ou Capelle meesters.
Nous y trouvons la signature de C. J.
Bisschop sous les armoiries (3) gravées sur
cuivre de messire Jean-André-Joseph-Ghis-
lain baron van Reynegom, seigneur d'Impie,
(1) Le nom de cette famille était primitivement De
la Catoire, localité située au N. de Peruwez.
(2) Nous devons ces détails biographiques à l'obli-
geance de l'arrière-petit neveu de l'artiste, M.François
Cattoir, géomètre-expert d'immeubles à Bruxelles.
(3) D'azur à trois fleurs de lys, au pied coupé d'or;
supports : deux lions d'or tenant des banderolles ; de-
vise : nil sine odio ; l'écu surmonté d'un tortil de
baron.
Eetvelde, Major de la ville de Bruxelles, per-
sonnage auquel le frère récollet dédie hum-
blement son élucubration.
Le baron J. A. T. G. van Reynegom dé-
meurait rue des Longs Chariots ; c'est cette
circonstance vulgaire qui valut à ce gentil-
homme (1) la réclame redondante et ampoulée
du récollet à propos de ce patronage officiel.
En effet, la notice de Jean de Boeck nous
apprend que, par deux sentences de l'année
1695, le conseil souverain de Brabant dépo-
séda le métier des Voerderaers (pelletiers) du
privilège de nommer des Capellemeesters de
l'Oratoire de Sainte-Anne.
Ces fonctions tutélaires furent désormais
l'apanage exclusif des voisins domiciliés dans
la Bergstraet (rue de la Montagne) ou le
Gersenmerkt wycke (Quartier du marché
aux Herbes).
Dans la liste de ces Capellemeesters uij't
de gebueren (marguilliers choisis parmi les
voisins) nous avons eu la fortune de picorer,
au vol, certaines particularités inédites et
intéressantes.
i° La date de la construction de la façade
de l'édifice coïncidant avec la pose de la statue
de la femme de Joachim, mère de Marie la
juive : « i653. FRANCISCUS BRUGMANS. De
» Capelle wordt wederom vergroot, den
» gevel opgetrokken, en daer in gesieldt een
» Sinte Anna beeldt gemaekt door den ver-
» maerden Quenoij (sic) (2). »
(1) Il était fils de Simon-Jean-Baptiste van Reyne-
gom (né à Bruxelles le 20 mai 1676. décédé Amman
de cette ville le 3 mars 1737) et d'Isabelle Thérèse
Pipenpoy famille de magistrats bruxellois qui s'étaient
successivement alliés au Ser Huyghs, aux Sleeuws,
aux Sweerts et aux Roodenbeecke. Simon van Reyne-
gom fut « Exempt avec brevet de colonel et major
des gardes du corps de la compagnie flamande (sic)
de S. M Catholique. M. Ernest Slingeneyer, notre
éminent peintre d'histoire, conserve dans la riche col-
lection qui orne son atelier de la rue de Verviers à
Bruxelles, une caisse de tambour armoriée sur fond
d'azur de la compagnie que commandait le baron
Simon van Reynegom. On sait qu'au xvii" et au xvnr3
siècles les tambours, trompettes, fifres et timbaliers
portaient la livrée du chef du corps. Nous avons fait
connaître le premier la valeur historique de cette pièce
curieuse dans notre commentaire sur les costumes
civils et militaires des Pays-Bas gravés en 1581 par
Abraham De Bruyn. Comme on peut le voir par le
portrait de Pierson, La Hues tambour du vieux Ser-
ment de l'arc à Anvers actuellement au musée de cette
ville, les tambours du xvi° siècle étaient d'une dimen-
sion plus forte que ceux en usage au xvn et au xvme.
12) « 1653. François Brugmans. La chapelle est de
» nouveau agrandie et la façade achevée. On y place
» une image de Ste-Anne sculptée par le fameux Que-
noy (sic). »
La chapelle de Ste-Anne, qui est encore actuelle-
ment debout, dut son érection au legs pieux d'un mar-
chand bourgeois appelé Jan Van Zeune. Le premier
emplacement fut acheté le 30 mars 1519. La modeste
chapelle eut à subir les outrages du vandalisme des
gueux de la bande d'Olivier van der Tympel. L'année
qui suivit l'odieux bombardement des Français, on
acheta le terrain d'une propriété détruite avoisinante
pour élever une sacristie. La petite rue qui longe le
flanc droit de la chapelle Ste-Anne s'appelait en 1623 :
Goud Stnits stratje; on en a fait depuis la rue du Singe.
15 Avril 1880.
Vingt-deuxième Année.
JOURNAL DES BEAUX-ARTS
ET DE LA LITTÉRATURE.
DIRECTEUR: M. Ad. SIRET. paraissant deux fois par mois. ADMINISTRATION et CORRESPONDANCE
MEMBRE DE l'aCADEMIE ROY. DE BELGIQUE, ETC. PRIX PAR AN : BELGIQUE : g FRANCS. A S'-NICOLAS (BELGIQUE).
_ ÉTRANGER ; 12 FR, _
SOMMAIRE. Belgique : Beaux-Arts et industries
artistiques à Bruxelles en 1761 (suite).—Peintures
de Guffens. — France : Les beaux-arts à la Sor-
bonne. — Les grandes publications modernes :
Le costume historique. — Collection de Beur-
nonville. — Hollande : Collection Hooft. —
Chronique générale. — Le cabinet de la curiosité.
— Annonces.
Belgique.
BEAUX-ARTS
ET INDUSTRIES ARTISTIQUES
A BRUXELLES EN 1761.
(Suite).
SIMON Cattoir. Immerzeel et son conti-
nuateur Kramm ne mentionnent pas le nom
de cet artiste. Nous en possédons, dans notre
collection spéciale relative aux cérémonies
publiques célébrées aux Pays-Bas, une grande
planche décorative avec titre et dédicace.
C'est la représentation de l'un de ces Rogi
funèbres, originaires d'Italie, exécuté par le
Milanais Gaétan Mathieu Piso'ii architecte
du Prince Charles de Lorraii*'\ On sait que
Rinaldi, Bombardi, Servandoni, Pastorana,
Pozzo, tous italiens, exercèrent une notable
influence sur l'architecture des Pays-Bas
depuis les dernières années du XVIIe siè-
cle jusqu'à l'avènement de L. B. de Wez.
Nous avons élaboré ailleurs une étude spé-
ciale decette intéressante question.Qu'il nous
suffise de faire remarquer qu'en 1751 alors
que la frénésie de style rocaille sévissait à
Paris et à Vienne la réaction vers la sim-
plicité classique se manifestait déjà aux Pays-
Bas dans cette œuvre de Pisoni concitoyen
d'Albertolli et du chevalier Piermarini de
Foligno ces véritables créateurs du style si
improprement appelé Louis XVI.
La gravure de S. Cattoir laisse à désirer,
comme correction de dessin, dans les figures
allégoriqnes. Elle est signée à gauche :
« G. M. Pisonus architt. Mediolnis inven. et
delin. » à droite : S. Cattoir sculpcit (sic)
Bruxel. » La légende porte : « Prospect du
» catafalque érigé dans l'église collégiale de
» Ste-Gudule à Bruxelles pour les obsèques
» de feue Sa Majesté l'impératrice, Elisabeth
» Christine (1), par ordre de Son Altesse
» royale Charles Alexandre duc de Lorraine
» et de Bar, et gouverneur et capitaine géné-
» ral des Pays-Bas. »
On lit au bas de la planche : « Dédié à
Sadte Altesse royale par son très-humble et
très obéissant serviteur Gaétan Mathieu Pi-
soni, Arch. le 11 mars 1751.
S. Cattoir a gravé également les armoiries
0) Impératrice, douairière veuve de Charles VI et
mere de Marie-Thérèse. Ses obsèques se firent le 11
et 12 mars.
du Charles de Lorraine placées en tête de la
dédicace, faite à ce prince par Georges Fricx,
imprimeur de S. M du volume intitulé :
Description de la ville de Bruxelles, publié
en 1743.
Simon Cattoir naquit à Uccle lez-Bruxel-
les le ir juillet 1711. L'acte de naissance le
déclare fils posthume de Jean-Baptiste De la
Cattoir (sic) (1) et de Jeanne Mommaert, la-
quelle convola en secondes noces le 21 janvier
1713 dans la paroisse de N.-D. de la Cha-
pelle avec François Bisschop, orfèvre-gra-
veur, dont nous parlerons plus loin.
Notre graveur fut choisi pour administra-
teur de l'Hospice fondé en 1481 par Jean van
Aa, sis au bas de la chaussée d'Ixelles; son
nom pouvait encore s'y lire avant la récente
reconstruction des locaux. M. Eug. Cattoir,
petit-fils de Pierre dont nous allons parler
occupe encore ce mandat honorifique.
Simon Cattoir épousa le i3 février 1738
dans l'église de Saint-Gudule, Anne-Chris-
tine Willems dont il eut des enfants qui
moururent en bas-âge.
Pierre Cattoir, son neveu, fut « assenté »
comme « archer surnuméraire de la Compa-
gnie Garde noble du corps de S. M. I. aux
Pays-Bas par lettres patentes contre signées
par Jean Wenceslas Théur de Launay, se-
crétaire de S. M. l'empereur et roi, greffier!
de son Conseil des Domaines et Finances le
3 octobre 1791.
En sus des planches citées plus haut, notre :
artiste se signala comme graveur géographe. ;
Aux archives générales du royaume, l'Inven- j
taire mentionne sous le n° 102 une « Cartes
particulière des environs de Bruxelles avec le
bois de Soignes et une partie de la Flandre
jusqu'à Gand » gravée par Simon Cattoir.
Bruxelles 1746.
Simon Cattoir mourut le 20 mai 1781 (2).
C. L BlSSCHOP. Un certain frère-mineur
Récoliet, appelé Jean de Boeck, fit paraître
en 1760 chez François t' Serstevens, impri-'
meur, « in de Berg-straet n (rue de la Mon- ;
tagne), à Bruxelles, un opuscule populaire,
aujourd'hui rarissime, contenant l'histoire de
la chapelle Sainte-Anne, laquelle était le
siège d'une sodalité ou confrérie dont il donne
la liste chronologique des recteurs, prévosts
ou Capelle meesters.
Nous y trouvons la signature de C. J.
Bisschop sous les armoiries (3) gravées sur
cuivre de messire Jean-André-Joseph-Ghis-
lain baron van Reynegom, seigneur d'Impie,
(1) Le nom de cette famille était primitivement De
la Catoire, localité située au N. de Peruwez.
(2) Nous devons ces détails biographiques à l'obli-
geance de l'arrière-petit neveu de l'artiste, M.François
Cattoir, géomètre-expert d'immeubles à Bruxelles.
(3) D'azur à trois fleurs de lys, au pied coupé d'or;
supports : deux lions d'or tenant des banderolles ; de-
vise : nil sine odio ; l'écu surmonté d'un tortil de
baron.
Eetvelde, Major de la ville de Bruxelles, per-
sonnage auquel le frère récollet dédie hum-
blement son élucubration.
Le baron J. A. T. G. van Reynegom dé-
meurait rue des Longs Chariots ; c'est cette
circonstance vulgaire qui valut à ce gentil-
homme (1) la réclame redondante et ampoulée
du récollet à propos de ce patronage officiel.
En effet, la notice de Jean de Boeck nous
apprend que, par deux sentences de l'année
1695, le conseil souverain de Brabant dépo-
séda le métier des Voerderaers (pelletiers) du
privilège de nommer des Capellemeesters de
l'Oratoire de Sainte-Anne.
Ces fonctions tutélaires furent désormais
l'apanage exclusif des voisins domiciliés dans
la Bergstraet (rue de la Montagne) ou le
Gersenmerkt wycke (Quartier du marché
aux Herbes).
Dans la liste de ces Capellemeesters uij't
de gebueren (marguilliers choisis parmi les
voisins) nous avons eu la fortune de picorer,
au vol, certaines particularités inédites et
intéressantes.
i° La date de la construction de la façade
de l'édifice coïncidant avec la pose de la statue
de la femme de Joachim, mère de Marie la
juive : « i653. FRANCISCUS BRUGMANS. De
» Capelle wordt wederom vergroot, den
» gevel opgetrokken, en daer in gesieldt een
» Sinte Anna beeldt gemaekt door den ver-
» maerden Quenoij (sic) (2). »
(1) Il était fils de Simon-Jean-Baptiste van Reyne-
gom (né à Bruxelles le 20 mai 1676. décédé Amman
de cette ville le 3 mars 1737) et d'Isabelle Thérèse
Pipenpoy famille de magistrats bruxellois qui s'étaient
successivement alliés au Ser Huyghs, aux Sleeuws,
aux Sweerts et aux Roodenbeecke. Simon van Reyne-
gom fut « Exempt avec brevet de colonel et major
des gardes du corps de la compagnie flamande (sic)
de S. M Catholique. M. Ernest Slingeneyer, notre
éminent peintre d'histoire, conserve dans la riche col-
lection qui orne son atelier de la rue de Verviers à
Bruxelles, une caisse de tambour armoriée sur fond
d'azur de la compagnie que commandait le baron
Simon van Reynegom. On sait qu'au xvii" et au xvnr3
siècles les tambours, trompettes, fifres et timbaliers
portaient la livrée du chef du corps. Nous avons fait
connaître le premier la valeur historique de cette pièce
curieuse dans notre commentaire sur les costumes
civils et militaires des Pays-Bas gravés en 1581 par
Abraham De Bruyn. Comme on peut le voir par le
portrait de Pierson, La Hues tambour du vieux Ser-
ment de l'arc à Anvers actuellement au musée de cette
ville, les tambours du xvi° siècle étaient d'une dimen-
sion plus forte que ceux en usage au xvn et au xvme.
12) « 1653. François Brugmans. La chapelle est de
» nouveau agrandie et la façade achevée. On y place
» une image de Ste-Anne sculptée par le fameux Que-
noy (sic). »
La chapelle de Ste-Anne, qui est encore actuelle-
ment debout, dut son érection au legs pieux d'un mar-
chand bourgeois appelé Jan Van Zeune. Le premier
emplacement fut acheté le 30 mars 1519. La modeste
chapelle eut à subir les outrages du vandalisme des
gueux de la bande d'Olivier van der Tympel. L'année
qui suivit l'odieux bombardement des Français, on
acheta le terrain d'une propriété détruite avoisinante
pour élever une sacristie. La petite rue qui longe le
flanc droit de la chapelle Ste-Anne s'appelait en 1623 :
Goud Stnits stratje; on en a fait depuis la rue du Singe.