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Jéquier, Gustave; Ägypten / Maṣlaḥat al-Āṯār [Hrsg.]
Les pyramides des reines Neit et Apouit — Le Caire, 1933

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https://doi.org/10.11588/diglit.36870#0049
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DES REINES NE1T ET APOUIT.

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caleuient^, et entièrement ouverte sur les côtés, mais il est à supposer qu'on pouvait masquer
ces ouvertures avec des tentures ou des nattes.
La quatrième catégorie comprend quatre bateaux pius lourds de forme, dont barrière est
moins relevé que celui des autres séries^. Une construction couvre presque tout le pont, ne
laissant libre que la plate-forme carrée de l'avant, et sur les côtés une plate-bande trop étroite
pour qu'on puisse y installer des rameurs, suffisante cependant pour des matelots manœuvrant
à la gaffe. La superstructure se compose de deux pièces : à l'avant une petite cabine carrée s'ou-
vrant par deux portes sur la plate-forme, et à l'arrière un grand réduit également couvert dont
le toit s'abaisse jusqu'à la poupe en suivant une légère courbe. De simples parois percées cha-
cune d'une porte réunissent ces deux pièces, délimitant un espace utilisé, comme le réduit du
fond, pour le transport des marchandises.
Des chalands de ce genre, souvent représentés sur les reliefs de l'Ancien Empire, n'étaient
pas équipés pour faire de longs voyages sur le Nil, mais seulement pour transporter les mar-
chandises d'un bord à l'autre. Ceux de Neit avaient encore toute leur cargaison, composée exclu-
sivement de grain entassé en vrac dans les réduits ou en sacs dans les magasins découverts; la
cabine, réservée à l'équipage, ne contenait pas de marchandises.
La plus grande partie des modèles de bateaux du Moyen Empire sont destinés à servir au
mort de moyen de transport dans l'autre monde; dans ce but, ils sont pourvus de tout leur
gréement ainsi que d'un équipage, et déposés dans la tombe auprès du cercueil. H n'en est pas
de meme pour la flottille de Neit, qui a été reléguée dans un coin, en dehors du tombeau, à
peine protégée par quelques centimètres de terre; elle est désarmée, privée de ses agrès, sauf
des gouvernails et de quelques rames et gaffes, en nombre insuffisant pour la manœuvre; seul le
matériel d'atterrissage est à peu près au complet; l'équipage fait défaut.
Tous les bateaux ont ainsi l'air d'etre abandonnés après usage et de n'avoir plus aucun rôle
à remplir. Leur présence s'explique si l'on se reporte à l'une des coutumes funéraires les plus
fortement ancrées dans les traditions égyptiennes, puisqu'elle est encore florissante sous le
Nouvel Empire, celle de la traversée du Nil en barque pour amener la momie à sa dernière
demeure dans la montagne d'üccident, avec tout son convoi^. Faute de pouvoir arriver en ba-
teau jusqu'au tombeau meme, ce qui serait un peu difficile dans la région où était construite la
pyramide de Pepi, on avait la ressource d'un simulacre de cortège en bateau, avec une série de
petites barques figurant celles qui auraient du etre employées pour la traversée du fleuve, et
sans doute portées chacune par un des figurants, dans l'ordre réglementaire. La cérémonie
faite, on mettait au rebut tout ce matériel désormais inutile, à moins qu'on ne le détruisît, ce
qui dut etre souvent le cas puisque nous avons si peu d'exemples de ces convois en minia-
ture : à côté de celui de Neit je n'en connais pas d'autre que la petite flottille trouvée à l'orifice

O Ce griHage n'existait pius que sur un des bateaux, et it est tombé au moment de la trouvaide, de sorte que je ne puis
garantir sa reconstitution exacte.
Longueur : o m. 71; o m. 62.
O) Pour les gens de Memphis, habitant la rive gauche du Nd, cette traversée ne pouvait être qu'un rite figuré, et non
une réalité.
 
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