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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0877
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NOTICE HISTORIQUE

NOTES ADDITIONNELLES.

[a] M. ROUVER, dans son Mémoire sur les
embaumemens, pense que les Ethiopiens couvroient
fus cadavres d'un vernis transparent qu'on a pris
pour du verre. La chose est sans doute très-vrai-
semblable; mais, sans employer ni vernis ni véri-
table verre, ils pouvoient faire des sarcophages avec
un sel gemme pareil à celui qui existe dans l'Arabie ,
et dont on s'est servi pour bâtir les murailles de
la ville et des maisons de Carrhes, en unissant les
blocs de ce sel avec de l'eau au lieu de ciment,
comme de nos jours, en Russie, on a fait pour lier
ensemble ces gros quartiers de glace de la Newa ,
dont a été construite une salle de bal sur les bords
de ce fleuve. Ils pouvoient encore mettre en usage,
ou une pierre spéculaire semblable à celle qu'on
trouve aussi en Arabie, et qui y tient lieu de vitre,
ou celte pierre dite phenoites que Néron tira de la
Cappadoce pour édifier un temple transparent, ou
enfin, ce qui est plus probable, cet te pierre obsidienne
abondante en Ethiopie ,et qui, suivant Mayol, a, dans
ce pays, précisément cette destination.

Et ipse lapis obsidianus, qui sculpi, excavari,
perforari cœlarique pet-commode potest, est pellucidus,
transmittit formas sicut et vitrurn, fiuntque illo pree-
cipua magnatum sepulcra : excisant eittia ingéniera
molam excavant, includuntque cadavera, occlusaque
non modo servantur, sed etiam spectantur, velut occlus a
vitro, neque atrum odorem oient.

Carrhis Arabiœ oppido muras domosque massis
salis faciunt, aquâ ferruminantes. (Plin. Hist. nat.
lib. XXXI, cap. 7.)

Nerone principe, in Cappadocia repertus est lapis
duritiâ marmoris, candidus atque transiucens, phen-
gites appel'latus. (Plin. ibid. Iib. xxxvi , cap. 2.2.)

[b] Quelques auteurs attribuent aux Grecs l'in-
vention des arts de première nécessité. Suivant eux,
Cadmus a trouvé l'écriture et la manière de fondre ,
d'affiner, de travailler l'or; Corœbe Athénien , l'art
de la poterie; Dédale, celui du charpentier; Théo-
dore, la règle, l'équerre, &c. ; Phidon, les poids
et mesures; Buzyges et Triptolème ont accouplé
les bœufs pour labourer ; Bellérophon a dompté les
chevaux, &c. Mais les antiques monumens de
l'Egypte nous prouvent que tous ces arts étoient
connus et pratiqués par les Egyptiens long-temps
avant que les Grecs fussent réunis en un corps de
nation; et Platon, qui avoit séjourné en Egypte,

rapporte que les Egyptiens s'occupoient de peinture
et de sculpture depuis dix mille ans.

[c] Les prêtres Egyptiens avoient même placé
quelques-unes de ces fabriques à portée des deux
matières qui entrent principalement dans la compo-
sition du verre, puisque, près des lacs de Natron,
au milieu des sables du désert, on voit encore à
présent les ruines de ces verreries, d'autant plus
antiques, qu'elles n'ont pu exister qu'à cette époque
très-reculée où la vallée des lacs, maintenant privée
d'arbres, en étoit ombragée, et peut-être même,
si l'on osoit le penser et le dire, à cette autre
époque encore plus éloignée où, dans la vallée
du fleuve sans eau, qui, comme la précédente, a
pu recevoir l'eau du Nil, on voyoit debout les
arbres qu'on y trouve maintenant couchés sur le
sable et pétrifiés.

Pour faire de beau verre dans leur laboratoire
particulier, ils avoient soin de purifier le sable par
la calcination et le lavage, de débarrasser le natron
de toute matière étrangère, à l'aide de la Iixiviation
et de la cristallisation , et d'éviter de l'associer au
sable en excès (ce qui rend le verre décomposable
à l'air); de soumettre le mélange de sable et d'al-
cali , d'abord à un feu ménagé de manière à ne lui
donner que cette demi-fusion qui le mettoit dans
l'état qu'on a désigne sous le nom de fritte : ils
pratiquoient cette opération, parce qu'ils avoient
reconnu qu'en exposant immédiatement ce mélange
au feu de vitrification, le sable se déposoit dans
l'alcali entré le premier en fusion, et que l'alcali
s'évaporoit en partie avant d'avoir complété la dis-
solution du sable ; enfin ils recuisoient les pièces
de verre, c'est-à-dire qu'ils les faisoient passer len-
tement et par degrés depuis l'état d'incandescence,
où elles se trouvoient pendant leur fabrication, jus-
qu'à la température de l'atmosphère.

fd] Sénèque, épître pi, attribue à Démocrite la
découverte du verre d emeraude : mais, si l'on admet
que la statue faite du temps de Sésostris, celle dont
parle Apion, et le pilier d'émeraude que Théo-
phraste a vu dans le temple d'Hercule à Tyr, ont
existé, il faut rejeter l'opinion de Sénèque, et croire
que Démocrite, qui a voyagé en Egypte , en a rap-
porté le procédé qu'il aura fait exécuter dans sa
patrie , et qui consistoit à employer l'as ustum,
 
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