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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0878

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DE L'ART DE

préparation que, suivant Césalpin, on faisoit autre-
fois à Memphis mieux qu'ailleurs.

Suivant Pline, lemeraude était parfaitement imi-
tée de son temps. Non est smaragdo alia imitabilior
gemma mendacio vitri.

Que penser de cette émeraude de quatre coudées
de long et de trois coudées de large, dont, suivant
Théophraste, au rapport de Pline , un roi de Baby-
lone fit présent à un roi d'Egypte î Que penser
de ces quatre autres émeraudes qui, en Egypte,
dans le temple de Jupiter , d'après le même auteur,
formoient un obélisque de quarante coudées de
haut; et de cette belle chrysolithe de quatre coudées
de long, avec laquelle Ptolémée Philadelphe fit
faire une statue en l'honneur de la reine Arsinoé,
sa sœur et sa femme ; et de ce jaspe de onze pouces
avec lequel on a fait l'effigie de l'empereur Néron
armé d'un corps de cuirasse! Si, ce qui n'est pas
croyable, toutes ces pierres étoient vraies, elles ont
pu déterminer les Égyptiens à les contrefaire, et
ils ont eu la gloire de réussir.

[e] Ce verre noir leur servoit à remplacer, dans
la fabrication d'une multitude de bijoux, non-seu-
lement le jayet, substance dont fut faite cette statue
de Ménélas qui, existant dans le temple d'Héiio-
polis, fut enlevée, portée à Rome par un gouver-
neur de l'Egypte, et renvoyée dans Je même temple
par l'empereur Tibère; mais encore la pierre obsi-
dienne d'Ethiopie, dont la matière et la couleur
plaisoient tellement à l'empereur Auguste, qu'il en
fit faire sa statue, et, en outre, quatre éléphans qui
furent placés dans le temple de la Concorde. Gem-
mas multï ex eofaciunt, vidimusque et solidas imagi-
nes Divi Augustï ; dicavitque ipse pro miraculo in tem-
plo Concordiœ obsidianos quatuor elephantos. (Plin.)

Ces statues, faites avec la pierre obsidienne vraie,
étoient-elles travaillées à la main! Nous sommes fon-
dés à le croire, et parce que Mayol dit que cette
pierre est susceptible d'être sculptée, et parce qu'avec
un bloc de pierre semblable, tiré du volcan de l'Hé-
cla, un sculpteur à Copenhague fit, de grandeur
naturelle, le buste d'un roi de Danemarck, et parce
que dans cette ville, comme on le faisoit chez les
Egyptiens et chez les Romains, on la taille pour
faire des pendans d'oreilles, des colliers, &c., et
enfin parce que les anciens habitans du Pérou , avec
une matière vitreuse, également volcanique, qui
existe dans le pays , et qu'on appelle pierre de galli-
nace à cause de sa couleur d'un vert tirant sur le
noir, fabriquoient ces miroirs, soit plans, soit con-
vexes, qu'on désigne sous le nom de miroirs des
incas, et les haches que portaient ces souverains.

A VERRERIE. ^ I

Quant aux statues faites avec la pierre obsi-
dienne factice, c'est-à-dire, avec le verre noir de
la scorie des métaux, ou avec celui qui résufte de
la fusion du marmor Alabandicum de Pline, n'ayant
point de preuves bien évidentes qu'elles ont été
coulées, nous nous contenterons de citer le passage
suivant de Pline : Marmor Alabandicum , in Oriente,
liquatur igne, ac funditur ad usum vitri.

ffJLe faux murrhin, fabriqué à Memphis, étoit
bien connu de Pline , qui lui trouvoit beaucoup
de ressemblance avec le véritable ; mais il n'en a
point donné la composition. Martial parle sou-
vent des vases murrhins; il lui sembfoit qu'ils don-
noient au vin une couleur de feu et une saveur plus
agréable :

Si calidum potas, ardenti myrrha falerno
Convenit, et melior fit sapor inde mero.

[g] L'auteur du Mémoire, s'étant réservé de
donner quelques renseignemens sur les procédés
employés en Egypte pour colorer les faux murrhins,
nous apprendra sans doute si ces procédés étoient
à peu près semblables à ceux que Neri a décrits, et
par lesquels i( obtenoit des vases qui, étant Unis
et polis, offroient toutes les couleurs du jaspe, de
la calcédoine, de l'agate Orientale, et qui parois-
soient rouges comme du feu quand on les regardoit
du côté du jour. C'étoit sans doute aussi un mur-
rhin artificiel, le verre que Cardan dit avoir vu et qui
présentait en même temps du blanc, du bleu, du
noir, du pourpre, du vert, et qui, par la beauté , la
variété de ces couleurs, imitait parfaitement l'agate.

[h] Chez les Romains, un miroir concave servoit
aux vestales à rallumer le feu sacré.

Hic ignis, si casu aliquo extinguatur, accendere
eum ab alio igne non licere tradunt, sed renovandum
esse fiammamque eliciendam à so/is radiis puram et
sinceram : eam ad rem instrumentis utuntur quce sca-
pheia nominant, &c. (Plutarch.)

Spécula concava , adversa solis radiis, faciliùs
accenduntur quàm ullus alius ignis. ( Plin. )

Archimedes catoptrico incendio hostem patriis à
mœnibus avertit, quippe radiis à sole mutuatis et
speculo exceptis Romanam classem è Syracusanis tur-
ribus exussit. ( Galen. )

Ce dernier miroir étoit-il de verre! Faisoit-il le
pendant de cette sphère, autre chef-d'œuvre du
même Archimède ! Quelques auteurs l'ont pensé ;
mais, quoiqu'il en soit, les miroirs concaves , ou
de métal ou de verre, faits par les modernes, sont
loin d'être aussi puissans que l'étaient, dit-on, ceux
 
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