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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0199

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d'instrumens de musique des égyptiens. i ç) j

SECTION III.

Des Instrumens bruyans ou Crotales des anciens Égyptiens,

ARTICLE PREMIER.

De l'Opinion de quelques Sayans sur la forme et le nom du Sistre.

Quelques savans ont cru que les Égyptiens avoient désigné par un seul et même
nom les crotales, c'est-à-dire, les instrumens bruyans et à percussion ; mais on n'a
encore eu, sur ce point, que des opinions mal assurées. Nous parlerons d'abord
du sistre , comme étant le plus important parmi les crotales Égyptiens.

II faut avoir été sur les lieux et avoir vu le sistre tel qu'il est sculpté sur les anciens
monumens de l'Egypte, pour s'en faire une idée exacte. On trouve des sistres de
tant de formes différentes dans les gravures qui ont été faites de cet instrument,
dans presque tous les ouvrages qui traitent des monumens anciens, et l'on a tant
hasardé de conjectures sur la forme que lui avoient donnée les Egyptiens, qu'on ne
sait, parmi tant de sentimens divers, auquel on peut donner une entière confiance.

Bertrand Autumne, d'Agen, dans ses Commentaires sur Juvénal (i) , s'imagi-
noit que le sistre étoit une espèce de trompette Égyptienne, ou un instrument
de musique. Britannicus avoit émis, avant lui, cette opinion, en expliquant le
même instrument dont il est parlé dans Ovide (2). D'autres ont supposé que c'étoit
une espèce de cor, ou une flûte, se fondant sur ce que dit Martial (3). Ceux-ci
prétendoient que ce devoit être un tambour; ceux-là, une cymbale. Enfin il n'y
a pas deux cents ans qu'on ignoroit généralement, en Europe, ce que c'étoit que
l'instrument des Égyptiens auquel on avoit donné le nom de sistre.

Aujourd'hui, tous les savans sont persuadés que le sistre est une espèce de cro-
tale ou instrument bruyant ; ils ne se trompent plus sur sa forme ; et les dessins
qu'on a faits de cet instrument, d'après les monumens anciens de l'Égypte, appren-
dront à distinguer les sistres Égyptiens d'avec ceux des Grecs et des Romains,
dont la forme est presque toujours différente.

La plupart des auteurs qui ont fait des recherches sur les sistres (4) , pensent

(1) Décernât quodcumqiie volet de corpore nostro

Isis, et irato feriat mea lumina sistro.

Sat. xiii, v. 93 et p4-

(2) Ecquis ita est audax , at l'nnine cogat abire

Jactantem Phariâ tinnula sistra manu /

De Ponto , lib. I, ep. i , v. 37 et 38.

(3) Si quis plorator collo tïbi vernula pendet,

Hœc quatiat tenerâ garrula sistra manu.

Epigr, iib. XIV, epigr. 54,

A.

(4) Adrian. Tumeb. Advers. lib. XXVIII, cap. 33. Ha-
drian. Jun. Nomenclat. cap. de music. instrum. n.° 245.
Demsier. Antiquitat. Iib. II. Bulenger. de Theatro, cap.
ult. Hofman , Lexic. univers, voce SlSTRUM. Heinsius
in Claudiani Eutrop. Iib. I, v. 499- Casalius, de Ritibus
A^gypt. cap. 24. Fabr. Thésaurus, voce SlSTRUM. Be-
gerus, in Thesaur. Brandeburg. tom. III, pag. 399.
Barth. Merula, ad Ovid. lib, 111 de A rte am. v. 635. Kip-

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