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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0781

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774

MÉMOIRE SUR LE SYSTÈME MÉTRIQUE

CONCLUSION.

rien

Considérations générales sur les Travaux scientifiques des Égyptiens ;
Examen de quelques Objections; Conclusion du Mémoire.

Que l'on imagine par hypothèse une nation éclairée, mais privée des avantages
de l'imprimerie; si, après de longues révolutions et un grand laps de temps, les
lumières venoient à s'éteindre chez elle, et qu'il n \ eût, à la place de son an-
tique civilisation , qu'ignorance et barbarie absolues , on ne retrouveroit plus
qu'un bien petit nombre de ses ouvrages écrits. Les livres de science auraient
sans doute péri les premiers; ceux là résistent moins aux siècles que les autres. Les
lettres ont conservé les poèmes des Grecs et ceux des Latins : mais les sciences
regrettent, et regretteront peut-être toujours, les écrits des Pherécyde, des Thalès,
des Pythagore, des Empédocle, des Eudoxe, des Chrysippe, des Démocrite, des
Ératosthènc, des Aristarque, des Posidonius, des Hipparquc et de tant d'autres,
sans parler des écrits antérieurs qui leur a\oient servi de modèle. Le musée
d'Alexandrie devoit renfermer les exemplaires, peut-être uniques, de tous ces
ouvrages : il a suffi de l'incendie d un musée pour les anéantir sans retour; il en
a détruit presque jusqu'au souvenir. Les poèmes d'Homère et d'Hésiode se trou-
voient, au contraire, dans les mains de la multitude; il en a, depuis, été de même
pour ceux de Virgile et d'Horace. Sans l'imprimerie, il auroit été possible que
les plus médians vers des derniers siècles arrivassent à la postérité, et non les
ouvrages des New ton , des Lagrange et des Laplace.

La science étoit hérissée d épines chez les anciens ; toutes choses égales, il falloit
alors des tètes plus fortes pour embrasser et lier ensemble les faits découverts,
pour découvrir une vérité nouvelle. Les anciens écrivoient peu, et les mathéma-
ticiens moins que les autres, parce que peu d'hommes se livroient à des études
alors si ardues : comment leurs écrits seroient-ils parvenus jusqu'à nous ! Nous
connoissons Hipparque et Ératosthènc par des fragmens de Strabon ; c'est comme
si le livre des Principes étoit perdu, et que nous n'en eussions connoissance que
par une histoire mal faite des mathématiques. Strabon n'étoit pas astronome, ou,
si l'on veut, il l'étoit comme Pline a été naturaliste : est-il raisonnable de juger des
connoissances de l'antiquité , sur les citations de ces deux érudits, infatigables
compilateurs \

Si l'on supposoit que tous nos livres de science vinssent, dans la suite des
temps, à se perdre tout-à-fait, par un de ces événemens dont l'histoire prouve la
possibilité, mais dont la découverte de l'imprimerie empêchera sans doute le
retour; qu'ensuite, après un grand nombre de siècles, on recommençât tous les
travaux de nos jours, ne se croiroit-on pas fondé à avancer que rien d'exact,

rien

quitc
 
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