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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0304

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DES HÉBREUX EN" EGYPTE.

SECTION II.

Des Hébreux jusqu'à V époque de leur entrée en Egypte (i).

Les Hébreux, à l'époque la plus reculée de leur histoire, faisoient partie de ces
peuples nomades qui, sous des noms différens, mais avec des mœurs semblables,
n'ont jamais cessé de posséder quelques cantons entre l'Euphrate et le Nil.

Ils tiroient leur nom à'Héber, l'un des ancêtres d'Abraham ; et cette coutume
de prendre le nom d'un des anciens chefs de la nation, et de s'appeler ses erifans;
s'est conservée chez les Arabes modernes.

Livrés, comme les Bédouins, à la vie pastorale, et formant, comme eux, des
établissemens agricoles de peu de durée, les Hébreux quittèrent la Chaldée pour
se porter dans la partie de la Mésopotamie qui dépendoit de la Syrie ; ils étoient
alors idolâtres, et Tharé, père d'Abraham, de Nachor et d'Aran, étoit à la tête
de leurs tribus. A sa mort, la nation se divisa : les uns restèrent en Mésopotamie,
sous le gouvernement de Nachor ; les autres suivirent au-delà de l'Euphrate
Abraham et Lot, fils d'Aran. De semblables séparations ont lieu fréquemment chez
les peuples nomades ; et aux motifs qui les y déterminent ordinairement, pouvoit
se joindre ici celui de la nouvelle religion qu'avoit conçue Abraham , religion qui,
en effet, ne fut point adoptée par les Hébreux qui restèrent en Mésopotamie. Ce
motif est indiqué dans la Genèse ; on y voit que c'est pour obéir à une inspiration
divine qu'Abraham se sépara de son frère (2). Les traditions Arabes et Persanes sont
en cela assez conformes au Pentateuqiie : ce fut, selon elles, pour conserver sa foi
et éviter les persécutions des idolâtres, qu'Abraham se retira dans le désert. La
meilleure harmonie continua néanmoins de régner entre les tribus ainsi divisées ;
le mariage du fils d'Abraham avec la fille de Bathuel, fils de Nachor, et celui de
Jacob avec les filles de Laban, fils de Bathuel, le prouvent suffisamment (3).

Abraham s'avança d'abord au midi à travers les terres des Syriens ; il entra
ensuite en Egypte, puis retourna en Syrie : là, il se sépara d'avec son neveu,
et bientôt après courut l'arracher des mains de ses ennemis. Le combat qu'il livra
à cette occasion, est regardé, par quelques écrivains, comme dénué de toute vrai-
semblance ; mais il n'a rien d'extraordinaire aux yeux de celui qui a parcouru les
déserts delà Syrie, et qui connoît les mœurs des peuples qui les habitent. Quoi
de plus naturel, en effet, que de voir des chefs ou des rois, tels que ceux de
Sinhar, d'Élam , d'Eilasar et de Goïm, faire la guerre aux rois de Sodome, de
Gomorrhe, d'Adama, de Seboïm et de Bala ! Ces derniers noms appartiennent à

(1) Nous prions ceux qui nous liront de ne jamais
perdre de vue que nous ne prétendons point prouver
que tel ou tel homme a existé, que tel ou tel événement
a réellement eu lieu ; mais seulement qu'il est probable
ou au moins possible qu'il en ait été ainsi.

(2) « Le Seigneur dit à Abraham : Sortez de votre
pays, de votre parenté, et de la maison de votre père,

" et venez en la terre que je vous montrerai.

33 Je ferai sortir de vous un grand peuple, je vous
33 bénirai, je rendrai votre nom célèbre.

33 Je bénirai ceux qui vous béniront, et je maudirai
33 ceux qui vous maudiront. 33 ( Genèse, chap. 12. )

(3) Cet usage de s'allier de préférence à des per-
sonnes de sa famille se retrouve chez les Arabes Bé-
douins.
 
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