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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0305

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^OO NOTICE SUR LE SÉJOUR

des villes bien connues, et l'on peut présumer que les autres désignoient quelques
détachemens de troupes Assyriennes lèves chez quatre peuples différens soumis à
cet empire. Tous les jours, des cheykhs de ville, de village, de tribu, se font la
guerre entre eux; et, plus d'une fois dans sa vie, le cheykh de quelques Bédouins
a été en guerre avec le sultan du puissant empire des Turcs. Quelle que fût, au sur-
plus, la puissance des princes qui soumirent la Pentapole ( i ), Abraham, réuni à trois
cheykhs du désert, Aner, Escol et M ambre , pouvoit surprendre et battre les vain-
queurs. L'histoire nous présente une foule d'é\éncmens semblables. Ainsi Khaled,à
ia téte de trois mille Arabes, détruisit, sous le règne d Héraclius, après un combat
des plus opiniâtres, une armée de vingt mille hommes des meilleures troupes de
l'Empire ; à une époque plus récente, A'iy fils de Dâher,avec cinq cents Bédouins,
battit vingt-cinq mille Druses; et de nos jours enfin, sur les bords du Jourdain, au
pied du montTabor , quinze cents f rançais, commandes par KJéber, ont lait fuir
devant eux une armée composée de cent peuples divers, disoient les gens du pays,
et aussi nombreuse que les étoiles du firmament et les sables de la mer (2).

Le nom de roi,donné fréquemment dans la Bible au chef d'une seule ville ou
d'une tribu, a pu, à la vérité, jeter quelque merveilleux dans le récit de la
victoire d'Abraham, parce que nous attachons à ce mot l'idée d'une grande puis-
sance ; mais les mêmes mots n'ont pas toujours signifie les mêmes choses, et
ils changent encore de valeur suivant les différens pays. Le cheykh de quelques
milliers d'hommes, en Orient, se fera appeler le prince des princes; le titre de
roi fut celui de Louis XIV et du héros des Thermopyles; on le donne, sur
la côte d'Afrique, au chef de quelques bourgades de' nègres; Ciceron fut salué
parles troupes du titre d'empereur après son expédition de Cilicie, et cependant
on ne confondra pas la puissance de ce vertueux citoyen avec celle des tyrans
qui élevèrent leur trône sur les débris de la république Romaine.

Abraham, après avoir délivré Lot, revint dans la vallée de Mambré; et c'est
plusieurs années après que la Genèse place l'embrasement de Sodome et de
Gomorrhe, occasionné probablement par la foudre ou une éruption volcanique.

Le séjour que fit ensuite Abraham dans les états d'Abimelech, roi des Philis-
tins; les bœufs, les brebis que ce prince reçut du chef des Hébreux; tout cela
est encore conforme à ce qui se passe de nos jours, lorsque des tribus errantes
veulent s'établir sur des terres qui ne leur appartiennent point.

Abraham laissa plusieurs fils ; les plus célèbres furent Ismaël et Isaac. Le pre-
mier devint, par son courage, le chef des nombreuses tribus qui forment aujour-
d'hui la nation Arabe (3), et qui, suivant l'usage du désert, prirent alors son nom
et s'appelèrent ses enfans : l'autre succéda à son père; ses courses, ses guerres,
ses alliances, sa vie enfin, rappellent l'existence privée et politique d'un chef de
Bédouins.

Après la mort d'Isaac, ses fils Jacob et Esaii se séparèrent; et les tribus qui

(1) Pentapole, wts •néhitç , les cinq villes; ce nom (2) On a évalué cette armée à environ cinquante mille

a été donné à plusieurs associations de villes. La Pen- hommes, dont plus de moitié de cavalerie,

tapole du Jourdain se composoit des villes de Sodome, (3) Voyez mon Mémoire sur les tribus Arabes des

de Gomorrhe, d'Adama, de Seboïm et de Bala. déserts de l'Egypte, é. M., tome I.cr, page 580.
 
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