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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0140

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I 36 DE LA GÉOGRAPHIE COMPAREE ET DU COMMERCE

semblé d'ailleurs plus utile de rassembler dans un ménie écrit, à cause de l'affinité
du sujet, tout ce qui concerne les changemens arrivés anciennement dans l'état
des côtes voisines de l'Égypte. Ce Mémoire renfermera quelques développemens
que nous sommes forcés d'omettre ici, pour nous en tenir aux observations de
géographie physique nécessaires au but que nous nous sommes proposé, de faire
connoître l'état actuel de l'isthme.

CHAPITRE III.

Description de l'Isthme de Suer.—Discussion géologique sur les anciennes

Limites de la Mer Rouge.

Ce qui frappe d'abord en entrant dans l'isthme, ce t son contraste avec la
contrée voisine. Tant que vous n'avez pas quitté l'Egypte, malgré les feux d'un
soleil ardent, vous voyez une plaine rafraîchie, traversée de tous côtés par îles
eaux courantes, ombragée de palmiers, revêtue de verdure, de fleurs ou de riches
moissons; une contrée riante et animée, ou tout n'offre a la vue, tout ne rappelle
à l'esprit que des idées d'abondance et de fécondité. Pénétrez-vous dans l'isthme,
sous le même ciel , tout change autour de nous : nulle trace de culture, nul vestige
d'habitation ; point d'ombrage, point de verdure; jamais d'eaux vives; en un mot,
rien de ce qui peut servir à des êtres vivans. A mesure qu'on s'avance, on cherche
avec inquiétude dans l'éloignement quelques portions de terre plus heureuses :
mais l'œil parcourt en vain l'immense étendue de l'horizon ; jusqu'aux deux nuis
c'est toujours un pays sec et inanimé, des rochers dépouilles, des sables brillans,
des plaines absolument nues.

Ces traits sont communs à tous les déserts de l'Afrique : il faut entrer dans quelques
détails sur ce qui est propre à celui-ci. Tout ce terrain de l'isthm< est générale-
ment peu élevé au-dessus des mers voisines. Souvent ce n'est qu'une plaine rase,
et les couches solides du terrain se dessinent à peine sous les sables par de légères
ondulations : mais quelquefois, plus saillantes, et rompues de distance a autre,
elles se montrent à découvert comme de grands degrés; quelquefois, s'élevant,
se prononçant davantage, elles forment de véritables collines qui se prolongent
au loin, toujours escarpées d'un côté, et de l'autre s'unissant à la plaine.

Des torrens qui se forment une ou deux fois l'année, et qui passent en un
moment, ont tracé des ravins larges, peu profonds, la plupart à demi remplis de
débris de roches et de cailloux roulés.

Dans l'intérieur de l'isthme, et loin des routes suivies par les caravanes, on
trouve une vaste plaine toute hérissée de dunes de deux ou trois mètres de
hauteur, fixes quoiqu'en partie sablonneuses, et, au milieu de cette nudité géné-
rale, toutes couronnées d'un peu de végétation. Par-delà, vers l'orient, c'est un
terrain plein d'aspérités, entrecoupé de collines arides; et en déclinant vers le
sud, on voit l'isthme dans l'éloignement, borné par un long rideau de montagnes
blanches: mais, vers le nord, jusqu'aux rivages de la Méditerranée, ce ne sont

que
 
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