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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0248

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2 44 DE LA GÉOGRAPHIE COMPARÉE ET DU COMMERCE

Ici l'on reprit la route ordinaire pour se rendre à Qcné , au lieu de suivre la
route ancienne qui se dirige vers Coptos. Cette portion de l'ancienne route est
encore pratiquée par les caravanes de Cous ; niais aucun Français ne l'a par-
courue : il est indubitable qu'on y trouveroit les vestiges de plusieurs construc-
tions semblables à celles que nous venons de décrire , et dont le nombre (ce
qui nous intéresse le plus ici) est lacile à déterminer; la distance moyenne
d'une station à l'autre étant d'un peu plus de trois heures de marche, et la Gytah
se trouvant éloignée de Coptos de onze heures , il est évident que cet inter-
valle devoit être partagé en trois parties par deux mansions semblables aux huit
autres (1).

D'une autre part, puisque Ion n'a pas suivi non plus l'ancienne route depuis
son origine, et que l'on n'a rencontré la première mansion qu'à six lieues de
marche de la mer Rouge, il faut conclure aussi que cet intervalle devoit encore
être partagé en deux distances de trois lieues, par une autre mansion qui formoit
la onzième : voilà donc, dans l'isthme de Coptos, cette ancienne route di\isée
en douze intervalles à-peu près égaux; ce que Pline et les auteurs des Tables et
des Itinéraires ont donne mal-a-propos pour une route de douze journées de
marche (2).

Le nom de Phœnicon, que portoit la première mansion chez les Grecs, in-
dique assez que ce lieu 'étoit couver! de dattiers; et par cette raison ce nom ne
peut convenir a la Gytah, dont le sol n'e.^t point propre à la végétation. D'après
le rapport des distances , la Gytah doit être la mansion désignée dans les Tables
de Peutinger et dans l'Itinéraire d'Antonin sous le nom &Aphrodius, la troisième
à partir de l'Egypte.

CHAPITRE X.

Qjiel point précis occupait Bérénice dans l'isthme de Coptos.

On ne s'étonnera point que le nom de Bérénice ne se soit point conservé parmi
les Arabes, depuis long-temps les seuls navigateurs qui fréquentent cette côte. On
sait que les Égyptiens ont aussi, de leur côté, laissé perdre une grande partie des
noms Grecs introduits dans leur langue, et que plusieurs de ces noms, appliqués
aux villes de l'Egypte, n'ont même jamais été adoptés par les indigènes (3) : quel
nom remplace donc celui de Bérénice !

Le Cosseyr où se rendent aujourd'hui les caravanes, n'est pas une ville an-
cienne : ce n'est que depuis environ un siècle qu'elle est fréquentée des caravanes;

(1) Ces trois distances, dans les itinéraires Romains,
forment un intervalle de 28,000 toises; et suivant la
carte de l'expédition, cette même route est d'environ
27,500 toises, si l'on a égard aux sinuosités du chemin:
c'est-là une bien légère différence, ou plutôt un carac-
tère de conformité bien frappant avec les renseignemens
des auteurs anciens.

(2) Voyc^l'extrait des Itinéraires, parmi les textes cités
à la fin de cette seconde partie.

(3) C'est ainsi que récemment les noms donnés par les
Français aux forts qu'ils ont construits, quoique d'un us;ige
général parmi eux, n'étoient nullement adoptés parles gens
du pays, et encore bien moins adoptoit-on les noms nou-
veaux imposés à des pays ou des quartiers anciens.
 
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