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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0255

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NOTICE

SUR

LA BRANCHE CANOPIQUE,

Par feu Michel-Ange LANCRET (i).

# ---^vç- ^----~---^---

Depuis la reconnoissance de ia partie orientale de la basse Égypte faite par
le général Andréossy, toutes les anciennes branches du Nil étoient connues, à
l'exception de la branche Canopique. Cette branche existe cependant d'une
manière très-distincte, dans un cours de plus de six lieues; mais elle est privée
- d'eau pendant presque toute l'année. Les circonstances n'ayant pas permis que je
la parcourusse dans son entier, je ne puis indiquer positivement que l'un de ses
points, et je donnerai sur le reste les renseignemens que j'ai recueillis.

Le système d'arrosement de la plaine de Damanhour est le même que celui de
toutes les autres plaines de la basse Égypte; c'est-à-dire que, pendant le moment
de la grande crue du Nil, on soutient les eaux par des digues sur les terres les plus
élevées, qui sont ordinairement les bords du fleuve ; et lorsque celles-ci ont été
suffisamment arrosées, on coupe ces digues, et les eaux s'écoulent sur les terres
d'un niveau plus bas. Cette opération se répète plusieurs fois de suite, si la trop
petite quantité d'eau ou la grande pente du terrain que l'on veut arroser l'exige.

La partie de la plaine de Damanhour qui s'étend le long du canal d'Alexandrie,
depuis le village de Senhour jusqu'à Rahmânyeh , forme une espèce de bassin dans
lequel les eaux de l'inondation séjourneroient beaucoup au-delà du temps propre à
l'ensemencement, si les cultivateurs n'ouvroicnt pas les deux digues du canal pour
leur donner un écoulement rapide sur les terres qui sont à sa droite. Ces eaux sont
conduites par de petits fossés dans la branche Canopique, et celle-ci les verse dans
le lac d'Abouqyr. La plus remarquable des coupures qui se font ainsi chaque année
dans les deux digues du canal d'Alexandrie, est celle qu'on appelle Abon-Gamous,
auprès du village de Kafr-Mehallet-Dâoud, situé à une lieue de Rahmânyeh. Cette
coupure est en quelque façon l'entrée de la branche Canopique ; c'est là seulement
que l'on commence à la retrouver, et c'est aussi dans cet endroit que je l'ai recon-
nue. Je me suis avancé environ un demi-quart de lieue dans cet ancien lit du fleuve.
Il est aussi large que ceux des branches de Rosette ou de Damiette, profond de
près de deux mètres ; et dans quelques endroits, ses bords sont encore à pic.

J'ai appris par des informations plusieurs fois répétées, que cet ancien bras
du Nil, connu aujourd'hui sous le nom de Mogaryn, passoit au midi du village
de Fycheh, dont la position est bien connue, et qu'ensuite, après avoir traversé
environ cinq lieues d'un terrain inculte et sans habitations, il arrivoit au lac
d'Abouqyr. On peut déterminer un autre point de son cours au moyen d'un

(i) Cette Notice a été lue à l'Institut du Kaire, ie 21 frimaire an 8 [ 12 décembre 1799].
 
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