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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0342

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DES ANCIENS EGYPTIENS.

337

SECTION III.

Des Mesures agraires en Egypte après la conquête des Romains.

Les Ptolémées qui avoient établi le siège de leur gouvernement à Alexandrie ,
et qui regardoient le royaume d'Égypte comme leur patrimoine, trouvèrent les
moyens de satisfaire aux prodigalités et au luxe de leur cour dans les bénéfices
prodigieux qu'ils retirèrent du commerce de l'Inde , auquel ils avoient ouvert de
nouvelles routes, sans avoir besoin d'augmenter les impôts que les terres suppor-
taient avant eux ( i ). Ils ne pouvoient ignorer que la fertilité de l'Egypte étoit la source
de ses véritables richesses, et que, pour en profiter, il ne falloir pas décourager
l'agriculture, en lui enlevant la plus grande part de ses produits. C'étoit en se con-
formant, à cet égard, aux usages établis dès la plus haute antiquité, qu'ils pouvoient
faire oublier leur origine, et familiariser les Égyptiens avec l'habitude de supporter
un joug étranger.

Les Romains ne furent point guidés par les mêmes intérêts et ne réglèrent
point d'après les mêmes principes l'administration de l'Egypte , quand ils s'en
furent rendus maîtres (2). Obligés d'aller chercher hors de l'Italie les grains qui leur
étoient nécessaires pour alimenter leur capitale, et privés de ceux que leur avoient
fournis autrefois la Sardaigne et la Sicile, qui étoient alors épuisées, ils ne regar-
dèrent l'Egypte que comme une province tributaire dont il falloit mettre toutes
les ressources à contribution.

Tout ce qu'on sait de l'administration de l'Égypte sous les Romains, prouve
que les gouverneurs qu'on y envoyoit se proposèrent toujours d'augmenter la
somme des tributs qu'on enretiroit (3}. Recherchons ici quels furent les moyens les
plus simples qu'ils durent employer pour y parvenir.

Il faut remarquer d'abord que les contributions de cette province étoient en
grande partie acquittées en nature. Suivant l'historien Joseph, le blé transporté
d'Alexandrie à Rome suffisoit pour alimenter quatre mois cette capitale (4). Cet
impôt en grains avoit été de tout temps proportionnel à la superficie des terres
cultivées , ou, ce qui est la même chose, réparti sur chaque unité de mesure
agraire : or on pouvoit accroître le produit de cet impôt, soit en exigeant de l'an-
cienne unité de mesure de terre une plus grande quantité de grain, soit en exi-
geant la même quantité de grain d'une mesure de terre plus petite.

( 1 ) Vaillant, Historia Ptolemœomm. Huet, Histoire du
commerce des anciens. Ameilhon, Du commerce de l'E-
gypte sous les Ptolémées. Frid. Sam. de Schmidt ,De com-
mercio et navigatione Ptolemœorum.

(2) Vqye^ l'ouvrage intitulé , de l'Egypte sous la domi-
nation des Romains, par M. L. Reynier. Paris 1807.

(3) « Ptolémée Aulètes, père de Cléopatre , dit
^Strabon, retiroit chaque année de l'Egypte un tribut
» de douze mille cinq cents talens; si un souverain qui
■» administrait avec tant de foiblesse et de nonchalance
«levoit sur ce pays d'aussi grands revenus, que doit-on

A.

« penser de ceux que les Romains en retirent aujour-
d'hui, eux qui l'administrent avec tant de soins î »
(Strabon, liv. XVII. )

Regionem yEgypti, inundatione N'di accessu difficilem ,
inviamque paludibus, in provinciœ formam redegit (Caesar
Octavianus). Quam ut annonce Urbis copiosam efficeret,
fossas incuriâ vetustatis limo clausas labore militum pate-
fecit. Hujus tempore ex ALgypto Urbiannua ducenties cen-
tenamillia [modiorum] frumenti inferebantur. ( Aureiius
Victor, in D. Cœsare Octaviano. )

(4) Joseph, de Bello Juddico, lib. II, cap. 61.
 
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