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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0341

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2^6 MÉMOIRE SUR LES MESURES AGRAIRES

l'ordre sacerdotal éprouvoit d'être protégé par un Gouvernement qui l'avoit dé-
pouillé, dans d'autres circonstances, d'une partie de ses possessions.

En nous occupant des recherches (jui font l'objet de ce Mémoire, nous avons
eu plus d'une occasion de regretter que la perte des historiens originaux de l'Egypte
nous ait privés de toute espèce de renseignemens positifs sur l'administration in-
térieure de ce pays et les changemens qu'elle éprouva : mais, si l'examen des diverses
causes qui durent en maintenir ou en modifier le système , peut conduire à indi-
quer avec vraisemblance ses états successifs, il nous semble que les conjectures que
nous venons de présenter sont d'autant plus plausibles , qu'elles dérivent naturelle-
ment des événemens, et des rapports qui s'établirent entre les habitans de l'Égypte
et les conquérans qui s'en étoient emparés. Il nous paroit évident, en un mot,
qu'à dater de l'invasion de Cambyse jusqu'au dernier des Ptolémées, le crédit des
prêtres Egyptiens et la considération dont ils jouissoient, allèrent en s'afïbiblissant (i),
et que les seuls membres de cette caste que le Gouvernement protégea, furent
ceux qu'il put employer utilement à la perception de ses revenus i .

S'il importoit aux maîtres de I Egypte que la somme de ces revenus s'élevât le
plus haut possible, le mode et les détails de la perception leur c toient mdifférens,
et ils ne virent aucun motif de changer les mesures agraire.- de l'Egypte, pourvu
que le tribut mis sur les terres fût acquitté avec exactitude. Les Perses restèrent
trop peu de temps dans ce pays et le possédèrent avec trop peu de tranquillité (3]
pour entreprendre de substituer leurs propres usages a eetix d'un peuple qui etoif
fortement attaché aux siens. Les successeurs d'Alexandre , qui régnèrent plus
paisiblement et dont l'autorité fut mieux affermie, bornèrent leurs innovations
dans le système métrique des Egyptiens à \ introduire' les divisions et les sous-
divisions plus commodes du système métrique des Grecs, sans altérer la longueur
absolue de la coudée qui étoit la base du premier 4).

L'unité de mesure agraire continua aussi d'être, comme auparavant, un carré de
vingt cannes de côté; et la canne, une mesure portative de sept coudées ele lon-
gueur.

(1) Pour se convaincre de la décadence de l'ordre sa- Perses occupèrent l'Égypte, ses habitans furent presque
cerdotal en Egypte sous les princes Grecs, il suffit de constammenten révolte ouverte contre les satrapes qui gou-
lire ce que dit Strabon en parlant d'Héliopolis. On lui vernoient ce pays. L'an 473 avant notre ère, sous le règne
fit voir dans cette ville les anciennes demeures des prêtres d'Artaxerxès Longue-mnin, les habitans chassèrent ceux
qui se livraient à l'étude de l'astronomie et des autres qui levoient les tributs. (Philo, in Ftaectim , pag. 749.) Les
sciences, lieux que Platon etEudoxe, venus à cette école, dynasties Egyptiennes qui s'établirent successivement à
avoient habités pendant treize ans; mais il ne restoit plus Sais, à Mendès et à Sebennys, enlevèrent aux Perses la
rien de ces institutions. Strabon ne trouva à Héliopolis domination d'une partie du Delta. Ces nouveaux rois
quequelques hommes ignorans, chargés du soin des sacri- d'Egypte tirèrent de la Grèce des troupes auxiliaires, et
fices, et d'expliquer aux voyageurs les rites d'un culte firent aux Perses des guerres presque continuelles avec-
qui se réduisoit alors à des pratiques extérieures. ( Strabon, des succès variés. Enfin, Nectanebos ayant été entière-
liv. XVII, pag. 806.) nient défait par Darius Ochus, celui-ci renouvela contre

(2) Une partie de ces revenus continua d'être perçue l'ordre sacerdotal les persécutions de Cambyse. (Hérod.
en nature. S.Jérôme, dans ses Commentaires surDaniel, et Diod. passim.) Ce fut trente-un ans après, que les
chap. xi, rapporte que Ptolémée Philadeiphe retirait de Egyptiens, aigris par les vexations de toute espèce dont
1 Egypte chaque année cinq millions d'ardebs de froment. on les accabloit, reçurent Alexandre plutôt comme un
Framenti artabas (quœ mensura très modios et tertiam vengeur que comme un ennemi.

modu partent habet ) qwnquies et decies centena milita. (4) Voyez le Mémoire sur le nilomètre d'EIéphantine,

(3) Pendant les cent quatre-vingt-quinze ans que les sect. IV, pag.34.
 
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