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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0236

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2 ] 2 DE LA GÉOGRAPHIE COMPARÉE El DU COMMERCE

CHAPITRE VI.

De l'île d'Ophwdes ou Topaips et de la montagne des Émeratides.

§. I."

L'Île d'Ophiodes, où les rois d'Egypte employoient une grande quantité d'ou-
vriers à la recherche des pierres précieuses, c toit située, suivant Diodore de Sicile
etStrabon,au midi du golfe Acathartus.Diodore (1) lui donne quatre-vingts stades
de longueur; et selon Juha, dont le témoignage nous a été conservé par Pline (2),
elle étoit distante du continent de trois cents stades. Dans l'origine, elle portoit
le nom d'Ophiodes ou d'île des Serpens, remplie effectivement de serpens venimeux,
qui la rendoient inhabitable; mais, sous le règne d'un des Lagides, on y découvrit
des mines de topazes qui furent long-temps exploitées, et qui tirent changer son
nom en celui de Topaips.

L'entrée de l'île etoit rigoureusement défendue à tous les voyageurs; ils la
redoutoient, et s'en éloignoient soigneusement : ceux qui osoient v aborder,
étoient mis a mort par les gardes et les ouvriers charges île l'exploitation, et l'on
ne laissoit même aucun vaisseau dans l'île (3). Sans doute on ne doit pas entière-
ment compter sur l'exactitude des détails transmis par les écrivains contemporains;
mais, en laissant de côte les circonstances qui peinent tue suspectes, et les détails
fabuleux où entre Diodore de Sicile sur la manière d'exploiter les topa/es, le fait
principal n'en demeurera pas moins avéré, c'est-à-dire, l'existence d'une île située
à quelque distance au sud de l'isthme de Coptos, et d'où l'on a tire jadis des
pierres précieuses. Voilà donc ce qu'il faut retrouver aujourd'hui.

Etant à Cosseyr, j'ai tâché de me procurer des renseignemens sur une île située à
une journée de navigation, vers le sud, et connue dans cette contrée SOUS les non s
de Siberget et de Gefiret el-U^umurud. Les Arabes A habiles que j'ai consultés s'ac-
cordoient tous à dire que dans l'intérieur de cette de il existoit plusieurs puits assez
profonds, dans lesquels, suivant une tradition fort ancienne, on avoit exploité
des cmeraudes : les circonstances ne m ont point permis d'aller vérifier leurs ren-
seignemens; mais il me semble impossible d'en douter, puisqu'ils sont tout-à-iait
conformes à ce qu'a rapporté Bruce, qui a visité ces lieux.

Ce voyageur, partant de Cosseyr, employa pour ce trajet un peu plus d'une
journée (4), mais par un vent très-foible, et rasant toujours la côte. Ayant pris
hauteur à une lieue au nord de l'île, il trouva, pour latitude du point ou il
observoit, 2j° 6'; ce qui donne, pour le centre de l'île, 2s0 précis; latitude
très-remarquable, parce qu'elle est rigoureusement celle qu'attribue Ptolémée à
la montagne des Emeraudes (5).

Par sa configuration, l'île de Siberget présente encore, avec le Smaragdus

(1) Diodor. Sic. Bibl'wth. hist. Wh. III. (\) Bruce, Voyage aux sources du Nil, tome I;r

(2) Flin. Hist. nat. lit», vi, cap. zu. (5) Ptolem. Geogr. lit». IV.

(3) Diod. Sic. Bibl'wth. hist. lib. ni.
 
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