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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0387

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^g2 MÉMOIRE SUR LA MUSIQUE

qui lui ravit son plus beau domaine, Je priva des moyens de développer tome sa
puissance, et le contraignit à chercher de nouvelles ressources dans des emplois
qui f avilissoient ; celle enfin qui, le détachant de son objet, fit concevoir la pre-
mière idée de ce genre de musique factice dans lequel on imagina de remplacer
l'instrument naturel et vivant de la voix par d'autres instrumens formés de corps
morts, dépourvus par conséquent de sentiment et d'expression, et pouvant se
prêter aux caprices les plus extravagans de l'imagination de I artiste. Or les mêmes
motifs qui firent repousser par les anciens Égyptiens I usage de 1 écriture, comme
étant un moyen de tradition peu sûr et même dangereux, durent (aire aussi rejeter
par eux l'usage de la musique instrumentale, comme étant peu propre a émouvoir
l'ame, à l'élever et à lui inspirer de grands sentimens, comme ne tendant qu'à
détourner l'art de son véritable but, et n'étant propre qu'à corrompre les mœurs.
Pour démontrer cela , nous n'avons donc plus maintenant qu a continuer de sui\re
le plan que nous nous sommes tracé.

ARTICLE IV.

Origine de l'Art musical en Egypte suivant l'histoire ou les traditions vulgaires.

— Institution philosophique de cet art. — Son caractère et son premier objet.

— En quoi II consistoit. —/Manière île l'enseigner et de l'exécuter. — Usage
qu'on en fit dans les premiers temps. — Alonumcns admira h les de poésie
chantée, d'après lesquels on peut juger de l'excellence de Li musique des anciens
Egyptiens.

Voici comment Diodore de Sicile (i), en parlant des premiers siècles de la
civilisation des Egyptiens , nous explique la formation des arts de la musique
et de la poésie; car alors l'une étoit inséparable de l'autre, ou plutôt elles ne fai-
soient qu'un seul et même art : ce Osiris eut en grande estime Hermès | Mercure],
33 parce qu'il lui reconnut beaucoup de perspicacité dans la découverte des choses
y> qui poin oient contribuer au bonheur de la \ ie humaine; et celui-ci lut le
35 premier, dit-on, qui détermina la prononciation des mots dans le langage
33 ordinaire. 11 donna des noms à plusieurs choses qui n'en avoient point ; il in-
33 venta les lettres (2) ; il institua le culte des dieux et le- sacrifices; il fit les pre-
33 mières observations sur le cours des astres, ainsi (pic sur l'harmonie des sons et
33 leurs propriétés expressives ; il inventa la palestre, et fit son étude de l'art d'imiter
53 avec grâce et en cadence tous les mouvemens du corps. // monta de trois cordes
33 la lyre qu'il inventa, à l'imitation des trois saisons de l'année (3), et il obtint par ce

(1) Diod. Sic. Biblioth. liist. Mb. l, cap. 16. (3) L'année en Egypte ne se divise qu'en trois sai-

(2) Tzetzès fait Mercure, l'inventeur des lettres, con- sons, le printemps, l'été et l'hiver; il n'y a point d'au-
temporain non-seulement d'Osiris, mais encore de Noé tomne. 11 n'est pas inutile de remarquer que, dans cette
etde Bacchus, dans ces vers qu'on lit, chiliade lV,liv. Il, tradition, la musique se trouve associée à l'astronomie,
v. 825 et suiv. : parce que, dans la suite, il se présentera des preuves sut-

Mèrcûrius quidam Mgyptius Trismegistus vocatur, fisantes de cette association dans l'enseignement même de

Qui, contemporaneus Osiridi, Noé, Dionysio, l'art chez les Egyptiens.

Invenit cultumque Dei atque formas littcrarum, frc.

33 moyen
 
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