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Jomard, Edme François [Editor]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 3,1,1: Texte 1): Antiquités — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.5428#0038

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34

MÉMOIRE SUR LE KILOMÈTRE

SECTION IV.

r

Système métrique des Egyptiens sous les Princes Grecs. — Longueur de la
Coudée Egyptienne, déduite de celle du Pied Romain.

Le s Grecs, qui firent la conquête de l'Egypte, y trouvèrent établi le système
métrique que nous avons exposé clans la section précédente. Soit qu'ils atta-
chassent peu d'importance à substituer leurs propies mesures à celles des
Égyptiens, soit qu'ils regardassent cette substitution comme impraticable chez un
peuple religieusement attache au maintien de ses anciennes habitudes, il ne paraît
pas que les Ptolémées aient essayé de lui faire adopter l'usage des mesures
Grecques; ils se bornèrent à dériver de la coudée Egyptienne, par de nouvelles
divisions, ou en la répétant un certain nombre de lois, des unités de mesure qui
eussent avec cette coudée les mêmes rapports que des unités de mesure por-
tant le même nom avoient avec la coudée Grecque. Ainsi le peuple conquis
continua d'employer celles dont il connoissoit de temps immémorial la gran-
deur absolue , et le peuple conquérant se les appropria, en quelque sorte, en leur
appliquant des dénominations qui lui étoient familières.

Héron d'Alexandrie, qui vivoit sous Héraclius, nous a transmis, dans un traite
d'arpentage dont il est l'auteur (i), le tableau des mesures Romaines employées
de son temps en Egypte, et l'exposition d'un système métrique plus ancien, dont
il paraît que l'on faisoit encore quelque usage à l'époque ou il ecrivoit. 11 donne
le rapport entre leurs bases respectives; ce qui en re nd la comparaison facile.

Le tableau des mesures, présenté par Héron comme l'ancien système, est, en
effet, le système métrique des anciens Egyptiens, modifie par les Ptolémées. Les
unités qu'ils y intercalèrent ayant été prises dans la série des mesures Grecques,
il convient de rappeler succinctement celles-ci.

La plus petite de ces unités étoit le doigt.
Quatre doigts composoient le palme.

Le spilhame étoit formé de trois palmes ou de douze doigts ;
Le pied, de quatre palmes;
La coudée, de six (2) ;
Uorgyie, de quatre coudées;
Le plhhre, de cent pieds;
Le stade, de six plèthres.

(1) Le fragment de Héron sur les mesures Egyptiennes
se trouve traduit dans les Analecta Grœca de Montfau-
con , p. joS et suiv. Cette traduction a été faite d'après
le manuscrit de la Bibliothèque impériale coté 1670. Le
même fragment se retrouve encore dans le manuscrit
coté 2649.

(2) La coudée des Grecs étoit la coudée naturelle, dont
le rapport à la coudée septénaire étoit celui de 6 à 7 ou
de 24 à 28. Ceci explique pourquoi Plutarque, dans

son Traité d'isis et d'Osiris (page 106, traduction de
D. Ricard), et Aristide le rhéteur (Oratione y£gyptiaca,
p. 611, interprète Gu'dielino Cantero ), rapportent que le
Nil croissoit, à Eléphantine, de 28 coudées. Cette me-
sure est exprimée en coudées Grecques ou naturelles,
précisément équivalentes aux 24 coudées septénaires que
nous avons retrouvées indiquées dans le nilomètre d'Llé-
phantine. Aristide ne laisse aucun doute à cet égard , quos
(cubitos) supputant Grœci.
 
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