DE LA MER ROUGL, 2 4 j
aussi porte-t-elle le nom de nouveau Cosseyr. Le vieux Cosseyr, fréquenté avant
cette époque, et entièrement abandonné aujourd'hui, est situé deux lieues plus
au nord, et, comme le nouveau, dans ce grand golfe dont nous avons prouvé
l'identité avec le golfe Acathartus des anciens :, le vieux Cosseyr n'avoit point
de port, mais seulement une rade peu sûre ; inconvénient qui a déterminé enfin
à adopter la ville nouvelle, dont le port, quoique petit et mauvais, suffit aux
besoins du commerce actuel, et dispense les vaisseaux d'aller séjourner ailleurs.
C'étoit de temps immémorial que l'ancien Cosseyr tenoit lieu de port à la
ville de Cous. Abou-l-fedâ, le plus ancien auteur Arabe qui ait traité avec quelques
détails de la mer Rouge, en fait mention, et le place au 26.° degré de latitude (1).
L'Ëgypte ayant été enlevée aux empereurs Grecs, la ville d'ApoI/inopo/is parva
reprit le nom de Cous, sans doute fort ancien, car on voit Étienne de Byzancc,
bien antérieurement à la conquête des Arabes, donner le nom de Côs à une ville
qui est évidemment la même quApoI/inopo/is parva. Le mot Cosseyr, qui n'a
point de signification en arabe, est probablement dérivé de celui de Cous, et
désignoit naturellement un lieu dépendant de la ville de Cous; et c'est sans doute
par cette raison qu'on l'aura conservé successivement à deux villes différentes,
mais qui avoient toujours les mêmes relations avec celle de Cous.
En rapprochant ces diverses circonstances, on voit que ce n'est pas au nouveau
mais au vieux Cosseyr qu'étoit située la ville de Bérénice ; c'est là d'ailleurs
qu'aboutissoit l'ancienne route tracée par Ptolémée Philadelphie , et dont on a
récemment constaté l'existence.
RÉSUMÉ.
Apres avoir déterminé toutes les positions anciennes qui avoient des rapports
avec la route des caravanes commerçantes, nous avons fait voir par ces rapports
que cette route traversoit l'isthme de Coptos, à l'extrémité duquel devoit être
placée l'ancienne ville de Bérénice ; nous avons fait sentir l'impossibilité d'une
route dirigée de Coptos au tropique, et montré comment les renseignemens
opposés des itinéraires Romains tenoient à l'ignorance des stades employés par
les auteurs Grecs, le stade Olympique de huit au mille ayant été substitué au stade
Macédonien, qui n'avoit guère plus de la moitié. Enfin l'on a vu que cet accord
unanime des écrivains anciens à supposer Bérénice sous le même parallèle
que Syène, venoit de ce qu'ils avoient tous copié Eratosthène, qui avoit avancé
cette opinion, sur l'idée vague qu'à Bérénice, comme à Syène, l'ombre étoit nulle
à midi au solstice d'été. Nous avons achevé de confirmer notre sentiment en
faisant voir qu'il existe dans l'isthme de Coptos une route ancienne renfermant
des stations militaires, et semblable en tout à celle que pratiquoient les caravanes
du temps de Philadelphe. Le lecteur décidera si les obscurités qui enveloppoient
cette question, sont suffisamment dissipées.
(1) Don Juan de Castro, qui l'éloigné un peu plus vers sa distance au port de Myos-hormos), ajoute à cela que
le nord et le place à z6° 15' (estime à treize lieues marines Cosseyr étoit le port le plus incommode de toute la côte.
aussi porte-t-elle le nom de nouveau Cosseyr. Le vieux Cosseyr, fréquenté avant
cette époque, et entièrement abandonné aujourd'hui, est situé deux lieues plus
au nord, et, comme le nouveau, dans ce grand golfe dont nous avons prouvé
l'identité avec le golfe Acathartus des anciens :, le vieux Cosseyr n'avoit point
de port, mais seulement une rade peu sûre ; inconvénient qui a déterminé enfin
à adopter la ville nouvelle, dont le port, quoique petit et mauvais, suffit aux
besoins du commerce actuel, et dispense les vaisseaux d'aller séjourner ailleurs.
C'étoit de temps immémorial que l'ancien Cosseyr tenoit lieu de port à la
ville de Cous. Abou-l-fedâ, le plus ancien auteur Arabe qui ait traité avec quelques
détails de la mer Rouge, en fait mention, et le place au 26.° degré de latitude (1).
L'Ëgypte ayant été enlevée aux empereurs Grecs, la ville d'ApoI/inopo/is parva
reprit le nom de Cous, sans doute fort ancien, car on voit Étienne de Byzancc,
bien antérieurement à la conquête des Arabes, donner le nom de Côs à une ville
qui est évidemment la même quApoI/inopo/is parva. Le mot Cosseyr, qui n'a
point de signification en arabe, est probablement dérivé de celui de Cous, et
désignoit naturellement un lieu dépendant de la ville de Cous; et c'est sans doute
par cette raison qu'on l'aura conservé successivement à deux villes différentes,
mais qui avoient toujours les mêmes relations avec celle de Cous.
En rapprochant ces diverses circonstances, on voit que ce n'est pas au nouveau
mais au vieux Cosseyr qu'étoit située la ville de Bérénice ; c'est là d'ailleurs
qu'aboutissoit l'ancienne route tracée par Ptolémée Philadelphie , et dont on a
récemment constaté l'existence.
RÉSUMÉ.
Apres avoir déterminé toutes les positions anciennes qui avoient des rapports
avec la route des caravanes commerçantes, nous avons fait voir par ces rapports
que cette route traversoit l'isthme de Coptos, à l'extrémité duquel devoit être
placée l'ancienne ville de Bérénice ; nous avons fait sentir l'impossibilité d'une
route dirigée de Coptos au tropique, et montré comment les renseignemens
opposés des itinéraires Romains tenoient à l'ignorance des stades employés par
les auteurs Grecs, le stade Olympique de huit au mille ayant été substitué au stade
Macédonien, qui n'avoit guère plus de la moitié. Enfin l'on a vu que cet accord
unanime des écrivains anciens à supposer Bérénice sous le même parallèle
que Syène, venoit de ce qu'ils avoient tous copié Eratosthène, qui avoit avancé
cette opinion, sur l'idée vague qu'à Bérénice, comme à Syène, l'ombre étoit nulle
à midi au solstice d'été. Nous avons achevé de confirmer notre sentiment en
faisant voir qu'il existe dans l'isthme de Coptos une route ancienne renfermant
des stations militaires, et semblable en tout à celle que pratiquoient les caravanes
du temps de Philadelphe. Le lecteur décidera si les obscurités qui enveloppoient
cette question, sont suffisamment dissipées.
(1) Don Juan de Castro, qui l'éloigné un peu plus vers sa distance au port de Myos-hormos), ajoute à cela que
le nord et le place à z6° 15' (estime à treize lieues marines Cosseyr étoit le port le plus incommode de toute la côte.