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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,2,1: Texte 2,1): Etat moderne — Paris, 1813

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https://doi.org/10.11588/diglit.4819#0012
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DE LA PROVINCE DE BAHYREH. O,

on s aperçoit bientôt des erreurs qui résultent évidemment des données de
latitude. Comment, en effet, Chersonesus parva, que l'on connoît généralement,
et à n'en pas douter, pour avoir occupé la position actuelle du Marabou, petit
cap avec un fortin, situé à deux petites lieues sur la côte qui court au sud-
ouest d'Alexandrie, se trouve-t-elle indiquée à un dixième de degré au nord
du parallèle de cette capitale ! On pourroit trouver plus à reprendre encore à la
position de Plinthine, qui, beaucoup plus éloignée dans le sud-ouest, est indi-
quée sur le parallèle même d'Alexandrie.

On conçoit difficilement que Ptolémée, géographe et astronome de l'école
d'Alexandrie, et qui vivoit dans cette ville de 117 a 161 de l'ère vulgaire, ait
pu commettre de pareilles erreurs sur des positions de lieux si voisins de cette
capitale de l'Egypte, avec laquelle ces mêmes lieux avoient des relations très-
grandes sous les rapports de la politique, du commerce et de la religion. Il paroît
plus vraisemblable de les attribuer aux copistes et traducteurs de ce géographe,
ou mieux encore à ses commentateurs, ainsi que le dit M. Gossellin dans sa
Géographie des Grecs (1).

Strabon place différemment les villes maritimes de ce nome : il parle de
Cynossema, et de Taposiris qu'il dit ne pas être située tout-à-fait sur les bords
de la mer, et où l'on célébroit de grandes fêtes ; ensuite d'une autre Taposiris
assez distante de cette première, où, annuellement et vers le printemps, il y
avoit un grand concours de peuple, et sur-tout de jeunes gens qui prenoient
la plus grande part aux fêtes qui s'y donnoient. Strabon donne à entendre
que, comme à Canope et à Mendès, il s'y passoit des scènes licencieuses que
les prêtres couvroient des voiles de leurs mystères (2). Après ces deux Taposiris,
venoient Plinthine\, Niciœ Pagus, et Chersonesus, petit cap qui, ayant une forte-
resse avec garnison, n'étoit éloigné d'Alexandrie que de soixante-dix stades (six
mille six cent cinquante toises au stade Grec ou Olympique de quatre - vingt-
quinze toises).

Cette province étoit renommée sur-tout par l'excellence de ses vins, qui avoient
la qualité de se conserver long-temps, et dont Alexandrie faisoit une grande
exportation à Rome et en d'autres pays étrangers. Ce pays étoit encore fertile
en oliviers, mais d'une espèce inférieure à celle que l'on cultivoit dans le nome
Arsinoite, laquelle donnoit en abondance de l'huile d'une bonne qualité.

Ce nome, dans les premiers siècles du christianisme et sous les empereurs

(!) M. Gossellin, dans sa Géographie des Grecs ana- des Égyptiens, ne parle des fêtes annuelles qui se célé-
lysée,pag. 'z3> et''v' II'PaS- '68de ses Recherches sur broient à Mendès, qu'avec une réticence scrupuleuse,
la navigation des anciens, dit que Posidonius proposa comme en général des mystères de l'Egypte, auxquels il
à l'école d'Alexandrie une nouvelle mesure du degré fut initié; mais, si cet historien sut garder le secret qu'il
terrestre. Cette mesure, qui fut adoptée, réduisit à cinq avoit sans doute juré aux prêtres Egyptiens, sur tout ce
cents stades la valeur du degré, qui, avant, étoit évalué à qui tenoit à leur religion , les patriarches d'Alexandrie
sept cents stades, pour les distances prises dans le sens des et les Pères de la primitive Église n'ont pas craint d'en
latitudes. On changea à Alexandrie les anciens itiné- dévoiler la turpitude dans leurs écrits. On peut consul-
rai res ; mais quelques-uns furent sans doute oubliés. ter , à ce sujet, les notes 169, i72j I?Jj ,3, et l8z
C'est à ce changement que ce savant attribue les erreurs de M. Larcher sur le livre 11 d'Hérodote, tome II de
qui se sont glissées dans les tables de Ptolémée. sa traduction, pag. 266, 2(7, 270 et zyi ■ Paris, 1802.

(2) Hérodote, dans le livre où il traite de l'histoire

É. M. TOME II. B
 
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