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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,2,1: Texte 2,1): Etat moderne — Paris, 1813

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https://doi.org/10.11588/diglit.4819#0026
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ENEGYPTE. 2 3

en même temps s'épargner ia peine de démonter les fosses, en remplaçant cette
eau par des lessives de la quantité de tan qu ils auroient employée en donnant
en nature la seconde et la troisième écorce ;

Ou ils cousent les peaux de manière à en former des sacs qu'ils remplissent
de tan et d'eau, et qu'ils plongent dans des baignoires contenant également de
la poudre de tan délayée : ce tannage, qu'on nomme chippage, se fait en deux
mois ;

Ou enfin ils tannent, dans quelques jours, les peaux de bœuf, et dans quelques
heures les peaux de mouton, en les arrangeant isolées dans un cuvier qui
contient une forte lessive de tan.

Les Égyptiens n'ont qu'un procédé pour tanner les peaux de taureau, de
vache, de chameau, de buffle, de chèvre, &c. Il consiste d'abord à charger, à
couvrir les peaux ramollies, distendues et débourrées, d'un mélange de sel et de
poudre des siliques du mimosa nilotica, et ensuite à les mettre, à les agiter, à
les fouler pendant quelques jours plus ou moins, suivant la grandeur et l'épaisseur
des peaux, dans une eau où ils ont délayé une quantité convenable de la même
poudre saline et astringente.

Les peaux sorties de ce coudrement sont étendues et séchées ; les unes sont
employées dans cet état, les autres passent entre les mains du corroyeur.

ART DU CORROYEUR.

L'art du corroyeur consiste à donner la souplesse aux cuirs durcis par l'opé-
lation du tannage. Toutes les espèces de cuirs qui ont subi cette opération , sont,
en Egypte, l'objet du travail du corroyeur; il les dispose, par difïérens apprêts,
aux usages auxquels chacun d'eux peut convenir.

Prenons pour exemple un cuir de vache : il le ramollit avec de l'eau qu'il
fait pénétrer en foulant le cuir et le pétrissant avec les pieds; il le travaille sur
le chevalet pour lecharner, le déborder; il le fait sécher, il le couche sur une
table, et verse dessus, du côté de la chair et beaucoup moins du côté de la fleur,
de l'huile qu'il étend avec les mains; il le pend ensuite pour lui laisser boire cette
huile; il Je foule, il le recharge d'huile, il le foule de nouveau ; il le dégraisse
avec une légère solution de natroun du côté de la fleur, afin de la disposer à
prendre la couleur noire qu'il lui donne à deux reprises, avec l'infusion d'un
mélange de terre vitriolique et de siliques du mimosa, foulant le cuir à chaque
fois; ensuite il le pare, et enfin il lui applique une légère couche d'huile sur
fleur.

Les cuirs à repasser les rasoirs du barbier Égyptien sont faits avec des lanières
de peaux de taureau ou de buffle, tannées, et ensuite corroyées et ramollies
dans l'huile.

On fait macérer ces lanières pendant huit jours dans de l'huile de lin, puis
Pendant huit jours dans de l'huile d'olive; on les foule, on les roule sur une

le P°ur les assouplir et leur faire absorber l'huile.
 
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