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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,2,1: Texte 2,1): Etat moderne — Paris, 1813

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https://doi.org/10.11588/diglit.4819#0025

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2 2 NOTICE SUR LA PREPARATION DES PEAUX

qu'il en résulte un nouveau corps plus solide sans être cassant, moins perméable
à l'eau, et presque inaltérable.

Avant de tanner les peaux, il faut d'abord les laver, puis les débourrer; et
pour celles dont on veut faire, en Europe, ce qu'on appelle des cuirs forts, il
faut les faire gonfler.

La première opération (le lavage) consiste, en Egypte comme dans tous les
pays, à les faire tremper, à les agiter, à les fouler dans une eau courante, à les
craminer, à les étirer sur le chevalet, à les laver enfin jusqu'à ce qu'entièrement
débarrassées de leur suint, de leur sang, et des ordures qu'elles ont amassées dans
l'étable ou à la boucherie, elles soient soûlées d'eau.

La deuxième opération (le débourrement) a lieu en Egypte, et seulement
par un des procédés pratiqués en Europe; on y fait séjourner les peaux dans un
lait de chaux, jusqu'à ce que leur poil puisse être arraché facilement, puisse
céder, sur le chevalet, à l'action d'un couteau rond non coupant.

Ce débourrement par la chaux suffit en Europe, pour les peaux de vache et
de veau qu'on destine à être des cuirs à œuvre; on s'en contente, en Egypte,
même pour les peaux de buffle et de taureau, attendu qu'on ne s'applique
point, dans ce pays, à en former des cuirs forts : mais en Europe, où l'on veut
ceux-ci et dans la plus grande perfection, on préfère, pour les obtenir tels, de
débourrer les peaux des grands animaux, ou après les avoir mises dans des liqueurs
aigries, telles que l'infusion d'orge, le petit lait, le jus de tannée, ou dans le
produit aqueux et acide de la distillation de la houille et de la tourbe, ou
dans une eau acidulée avec l'acide sulfurique, ou après leur avoir fait éprouver
un certain degré de fermentation, soit en les mettant en pile saupoudrées de sel,
soit en les enfouissant dans le fumier, soit en les enfermant dans une étuve où,
exposées à un feu de tannée moitié sèche, moitié humide, elles reçoivent, à
une température de vingt-cinq à trente degrés, une fumée aqueuse, acide, anti-
fermentescible, qui les pénètre, les dilate, rend leur poil moins adhérent, sans
trop les altérer elles-mêmes.

La dépilation opérée par une de ces manières, on les lave, on les écharne ;
alors, en Egypte, toutes sont prêtes à être tannées, tandis qu'en Europe celles
qui sont destinées à former ce qu'on appelle des cuirs forts, ont encore besoin
de subir une troisième opération, qu'on nomme le gonflement, et qui a lieu, soit
par la chaux , si le débourrement a été effectué par ce moyen , soit par les divers
passemens qui l'ont déterminé, les tanneurs, dans ce pays, ayant pour cela des
fosses à chaux qu'ils nomment p/eins, ou des cuves à passemens aigris ou acides,
de difFérens degrés de force, dans lesquelles ils font passer successivement les
peaux jusqu'à ce qu'elles aient acquis la dilatation convenable.

Les Européens ont trois manières principales de procéder au tannage : ou ils
couchent les peaux presque à sec dans des fosses, sur des lits d'écorce de chêne
mise en poudre sous des meules, et qu'ils renouvellent trois fois dans l'espace
de quinze à dix-huit mois, abrégeant cependant quelquefois cette opération, les
uns en faisant couler peu à peu de l'eau dans les fosses, et les autres, qui veulent
 
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