EXTRAIT D'UN MEMOIRE
SUR
L'ÉTAT ANCIEN ET MODERNE
DES PROVINCES ORIENTALES
DE LA BASSE EGYPTE;
Par feu M. MALUS.
1 ous les ouvrages anciens qui traitent de la géographie de l'Egypte, rap-
portent que le Nil déchargeoit ses eaux dans la mer par sept embouchures. Les
géographes et les voyageurs modernes ne connoissoient plus que deux branches
de ce fleuve, celle de Rosette et celle de Damiette, parce que c'étoient les seules
dans lesquelles on pouvoit pénétrer, les provinces où ces branches sont situées
ayant conservé une ombre de civilisation par l'influence du commerce.
Le géographe d'Anville, malgré ses critiques savantes, a cherché en vain les traces
des sept bouches du Nil. La carte qu'il en a dressée après des recherches nom-
breuses, est pleine d'inexactitudes. Ses erreurs ne doivent point étonner, puis-
qu Hérodote lui-même, qui a parcouru une partie de ce pays, s'est trompé sur la
position de quelques-unes de ces branches, et des villes qui leur donnoient leurs
noms. A l'époque où cet historien voyageoit, l'Egypte sortoit d'une longue guerre,
et les circonstances étoient peu favorables à des observations géographiques.
Chargé, pendant les premiers mois de l'expédition, conjointement avec M. Févre,
de la reconnoissance du Delta et des provinces orientales de la basse Egypte, j'ai
eu occasion de parcourir ce pays avec des forces suffisantes pour protéger mes
recherches. Je me bornerai ici à parler de la branche Tanitique (i), que j'ai re-
trouvée et parcourue dans toute son étendue, et qui est la plus orientale de celles
qui se sont conservées jusqu'à ce jour.
Entre cette branche et l'isthme de Soueys, existoit aussi la branche Pélusiaque,
qui étoit encore navigable du temps d'Alexandre, et par laquelle sa flottille pénétra
en Egypte : aujourd'hui elle est presque totalement comblée par les sables du désert.
Son embouchure dans la mer existe encore, et elle est quatre fois plus éloignée de
(i) Tanitique ou Saïtique. Strab. Geograph. lib. XVII, pag. JJ2.
É. M. TOME II. Ql
SUR
L'ÉTAT ANCIEN ET MODERNE
DES PROVINCES ORIENTALES
DE LA BASSE EGYPTE;
Par feu M. MALUS.
1 ous les ouvrages anciens qui traitent de la géographie de l'Egypte, rap-
portent que le Nil déchargeoit ses eaux dans la mer par sept embouchures. Les
géographes et les voyageurs modernes ne connoissoient plus que deux branches
de ce fleuve, celle de Rosette et celle de Damiette, parce que c'étoient les seules
dans lesquelles on pouvoit pénétrer, les provinces où ces branches sont situées
ayant conservé une ombre de civilisation par l'influence du commerce.
Le géographe d'Anville, malgré ses critiques savantes, a cherché en vain les traces
des sept bouches du Nil. La carte qu'il en a dressée après des recherches nom-
breuses, est pleine d'inexactitudes. Ses erreurs ne doivent point étonner, puis-
qu Hérodote lui-même, qui a parcouru une partie de ce pays, s'est trompé sur la
position de quelques-unes de ces branches, et des villes qui leur donnoient leurs
noms. A l'époque où cet historien voyageoit, l'Egypte sortoit d'une longue guerre,
et les circonstances étoient peu favorables à des observations géographiques.
Chargé, pendant les premiers mois de l'expédition, conjointement avec M. Févre,
de la reconnoissance du Delta et des provinces orientales de la basse Egypte, j'ai
eu occasion de parcourir ce pays avec des forces suffisantes pour protéger mes
recherches. Je me bornerai ici à parler de la branche Tanitique (i), que j'ai re-
trouvée et parcourue dans toute son étendue, et qui est la plus orientale de celles
qui se sont conservées jusqu'à ce jour.
Entre cette branche et l'isthme de Soueys, existoit aussi la branche Pélusiaque,
qui étoit encore navigable du temps d'Alexandre, et par laquelle sa flottille pénétra
en Egypte : aujourd'hui elle est presque totalement comblée par les sables du désert.
Son embouchure dans la mer existe encore, et elle est quatre fois plus éloignée de
(i) Tanitique ou Saïtique. Strab. Geograph. lib. XVII, pag. JJ2.
É. M. TOME II. Ql