DESCRIPTION
HYDROGRAPHIQUE
DES PROVINCES
DE BENY-SOUEYF ET DU FAYOUM;
Par P. D. MARTIN,
Ingénieur au Corps royal des ponts et chaussées.
«*-.»\#\^ #^#^#\r^^\#^»•^■«*^*^*•^^\^^/'rf^*^^^#^
-Les provinces de Beny-Soueyf et du Fayoum, situées dans la partie de l'Egypte
désignée autrefois sous le nom RHeptanomide, et connue aujourd'hui sous celui
d Ouestàny ou Egypte du milieu, présentent un grand intérêt sous le rapport de
leur chorographie, qui a été jusqu'à nos jours le sujet d'une controverse dans
laquelle les opinions de nos plus illustres géographes n'ont jamais pu s'accorder.
Les descriptions que les anciens nous ont laissées de ces deux provinces, sont
tout-à-fait différentes de celles qu'ont données les voyageurs et les critiques mo-
dernes les plus connus jusqu'à la fin du xvm.e siècle ; et pour avoir voulu concilier
ces différences, on est souvent tombé dans des erreurs très-graves.
Le but de la Commission des sciences et arts devoit être, en arrivant en Egypte,
de faire disparoître toutes ces incertitudes, et de fixer enfin d'une manière inva-
riable l'opinion que l'on doit avoir du génie et de la puissance des anciens Egyp-
tiens , d'après des autorités aussi recommandables que celles d'Hérodote, de
Strabon, de Diodore, de Ptolémée, &c. &c, autorités qu'il étoit impossible de
rejeter, et même de taxer de légèreté. Plusieurs membres de cette Commission
se rendirent, en conséquence, à Beny-Soueyf et dans le Fayoum, aussitôt qu'ils
purent entrevoir les occasions favorables pour faire des incursions. MM. Jomard
et Girard déployèrent un zèle infatigable dans leurs recherches, dont ils présen-
tèrent bientôt les résultats à l'Institut du Kaire.
Le premier entreprit de démontrer l'identité des descriptions du lac de Mœris
données par Hérodote, Diodore et Strabon, et il prouva jusqu'à l'évidence que
ces auteurs avoient eu en vue dans leurs récits le lac connu aujourd'hui sous
le nom de Birket-Qjroun, qui seul satisfait aux conditions énoncées (i).
M. Girard s'attacha plus particulièrement à la description du Fayoum actuel
tous le rapport de l'agriculture et du commerce; mais, en traitant ces matières avec
la sagacité et les connoissances profondes qui caractérisent tous ses ouvrages, il
resta étranger à la discussion de l'ancienne topographie.
(') Voyei le Mémoire sur le lac de Mceris, par E. Jomard, Antiquités-Mémoires, tom, l, ?ag,75.
^ ^. TOME II. 13b »
HYDROGRAPHIQUE
DES PROVINCES
DE BENY-SOUEYF ET DU FAYOUM;
Par P. D. MARTIN,
Ingénieur au Corps royal des ponts et chaussées.
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-Les provinces de Beny-Soueyf et du Fayoum, situées dans la partie de l'Egypte
désignée autrefois sous le nom RHeptanomide, et connue aujourd'hui sous celui
d Ouestàny ou Egypte du milieu, présentent un grand intérêt sous le rapport de
leur chorographie, qui a été jusqu'à nos jours le sujet d'une controverse dans
laquelle les opinions de nos plus illustres géographes n'ont jamais pu s'accorder.
Les descriptions que les anciens nous ont laissées de ces deux provinces, sont
tout-à-fait différentes de celles qu'ont données les voyageurs et les critiques mo-
dernes les plus connus jusqu'à la fin du xvm.e siècle ; et pour avoir voulu concilier
ces différences, on est souvent tombé dans des erreurs très-graves.
Le but de la Commission des sciences et arts devoit être, en arrivant en Egypte,
de faire disparoître toutes ces incertitudes, et de fixer enfin d'une manière inva-
riable l'opinion que l'on doit avoir du génie et de la puissance des anciens Egyp-
tiens , d'après des autorités aussi recommandables que celles d'Hérodote, de
Strabon, de Diodore, de Ptolémée, &c. &c, autorités qu'il étoit impossible de
rejeter, et même de taxer de légèreté. Plusieurs membres de cette Commission
se rendirent, en conséquence, à Beny-Soueyf et dans le Fayoum, aussitôt qu'ils
purent entrevoir les occasions favorables pour faire des incursions. MM. Jomard
et Girard déployèrent un zèle infatigable dans leurs recherches, dont ils présen-
tèrent bientôt les résultats à l'Institut du Kaire.
Le premier entreprit de démontrer l'identité des descriptions du lac de Mœris
données par Hérodote, Diodore et Strabon, et il prouva jusqu'à l'évidence que
ces auteurs avoient eu en vue dans leurs récits le lac connu aujourd'hui sous
le nom de Birket-Qjroun, qui seul satisfait aux conditions énoncées (i).
M. Girard s'attacha plus particulièrement à la description du Fayoum actuel
tous le rapport de l'agriculture et du commerce; mais, en traitant ces matières avec
la sagacité et les connoissances profondes qui caractérisent tous ses ouvrages, il
resta étranger à la discussion de l'ancienne topographie.
(') Voyei le Mémoire sur le lac de Mceris, par E. Jomard, Antiquités-Mémoires, tom, l, ?ag,75.
^ ^. TOME II. 13b »