EXTRAIT
D'UN MÉMOIRE
SUR LES LACS ET LES DÉSERTS
DE LA BASSE EGYPTE;
Par M. Gratien LE PÈRE,
Ingénieur en chef au Corps royal des Ponts et Chaussées.
-L'auteur procède à l'examen des lacs de la basse Egypte dans l'ordre suivant
I.°
Le lac Maréotis;
2.°
Le lac Ma'dyeh;
3-°
Le lac d'Edkou;
1°
Le lac Bourlos ;
5-°
Le lac Menzaleh ;
6.° Le lac Sîrbonide ;
y." Le lac des Deux-Mers;
8." Le lac Mœris;
o.° Les lacs de Natroun.
i.° Boheyreh el-MARyout. Lac Mareotïs.
Les eaux du lac Mareotïs et celles de la mer formoient anciennement du sol des
villes d'Alexandrie au centre, de Nicopolis et de Canope au nord-est, des deux Tapo-
siris et de Plinthine au sud-ouest, une longue et étroite péninsule de plus de dix my-
riamètres de longueur continue : à l'époque où l'armée Française occupa l'Egypte,
de 17^8 à i 8o i, ce lac n'offroit qu'une plaine sablonneuse, dont la partie la plus
basse retenoit des eaux de pluie qui y séjournoient une grande partie de l'hiver.
Strabon dit « que le lac Marea, ou Mareotïs, qui s'étendoit d'Alexandrie jusqu'à
» Taposiris [aujourd'hui la Tour des Arabes], avoit près de trois cents stades [vingt-
» huit mille cinq cents toises] en longueur, et plus de cent cinquante stades [qua-
» torze mille deux cent cinquante toises] de largeur. Il renferme, dit ce géographe,
» huit îles, et par-tout ses bords sont couverts de riches habitations. Ce lac rece-
» voit les eaux de plusieurs canaux, tant des parties supérieures que des parties
» latérales du fleuve. Il étoit le centre d'un si grand commerce, que le port de la
» ville d'Alexandrie sur ce lac étoit plus riche que le port maritime. Les crues
» du fleuve en augmentoient considérablement l'étendue (i). »
Pline donne à ce lac, d'après Claudius Caesar, qui en avoit pris les dimensions(2),
trente mille pas de largeur et cent cinquante mille de contour; ce qui, à sept cent
(1) Strab. Géogr, liv. XVII.
(2) Pline, Hist. nat. Iiv. V, chap. x, toni. II, in-4..', édit. de 1771.
D'UN MÉMOIRE
SUR LES LACS ET LES DÉSERTS
DE LA BASSE EGYPTE;
Par M. Gratien LE PÈRE,
Ingénieur en chef au Corps royal des Ponts et Chaussées.
-L'auteur procède à l'examen des lacs de la basse Egypte dans l'ordre suivant
I.°
Le lac Maréotis;
2.°
Le lac Ma'dyeh;
3-°
Le lac d'Edkou;
1°
Le lac Bourlos ;
5-°
Le lac Menzaleh ;
6.° Le lac Sîrbonide ;
y." Le lac des Deux-Mers;
8." Le lac Mœris;
o.° Les lacs de Natroun.
i.° Boheyreh el-MARyout. Lac Mareotïs.
Les eaux du lac Mareotïs et celles de la mer formoient anciennement du sol des
villes d'Alexandrie au centre, de Nicopolis et de Canope au nord-est, des deux Tapo-
siris et de Plinthine au sud-ouest, une longue et étroite péninsule de plus de dix my-
riamètres de longueur continue : à l'époque où l'armée Française occupa l'Egypte,
de 17^8 à i 8o i, ce lac n'offroit qu'une plaine sablonneuse, dont la partie la plus
basse retenoit des eaux de pluie qui y séjournoient une grande partie de l'hiver.
Strabon dit « que le lac Marea, ou Mareotïs, qui s'étendoit d'Alexandrie jusqu'à
» Taposiris [aujourd'hui la Tour des Arabes], avoit près de trois cents stades [vingt-
» huit mille cinq cents toises] en longueur, et plus de cent cinquante stades [qua-
» torze mille deux cent cinquante toises] de largeur. Il renferme, dit ce géographe,
» huit îles, et par-tout ses bords sont couverts de riches habitations. Ce lac rece-
» voit les eaux de plusieurs canaux, tant des parties supérieures que des parties
» latérales du fleuve. Il étoit le centre d'un si grand commerce, que le port de la
» ville d'Alexandrie sur ce lac étoit plus riche que le port maritime. Les crues
» du fleuve en augmentoient considérablement l'étendue (i). »
Pline donne à ce lac, d'après Claudius Caesar, qui en avoit pris les dimensions(2),
trente mille pas de largeur et cent cinquante mille de contour; ce qui, à sept cent
(1) Strab. Géogr, liv. XVII.
(2) Pline, Hist. nat. Iiv. V, chap. x, toni. II, in-4..', édit. de 1771.