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Jomard, Edme François [Editor]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,2,1: Texte 2,1): Etat moderne — Paris, 1813

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https://doi.org/10.11588/diglit.4819#0027
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2 4 NOTICE SUR LA PREPARATION DES PEAUX

Nous ignorons si le corroyeur Egyptien, au lieu d'huile, emploie quelquefois
ou le suif ou la cire, s'il sait préparer les cuirs lisses ou à grain auxquels on
conserve leur couleur fauve : mais il donne, comme nos corroyeurs, à des cuirs
de vache et de veau, une couleur rouge, et vraisemblablement par le même
procédé, qui consiste à aluner ces cuirs dans l'état où ils sont lorsqu'on les
noircit, à les fouler sur leur alun, à les teindre avec une décoction de bois de
Brésil ou de Fernambouc dans l'eau de chaux, à les sécher, à les lisser avant et
après les avoir huilés, et à tirer à la pommelle ceux à la surface desquels il veut
former le grain. Ce n'est pas lui cependant qui prépare les cuirs dont sont faites,
en Egypte, les outres qui y servent, ou pour transporter l'eau du Nil chez les
particuliers et pour la porter dans les voyages sur des chameaux, ou pour con-
tenir la mélasse qui vient du Sa'yd, le beurre, l'huile d'olive et le miel qu'on
reçoit de Tunis et des autres villes de la Barbarie.

Ces cuirs se fabriquent à la Mecque et à Geddah ; les Égyptiens ne font que
les coudre pour en former leurs outres.

Celles très-grandes qui doivent être chargées sur les chameaux, sont faites de
cuirs de taureau; on emploie, pour les outres moins considérables, les peaux de
bouc ou de chèvre.

Les unes et les autres ont besoin, pour être conservées plus long-temps, qu'on
leur fasse subir, au moins deux fois l'an, l'opération suivante :

Lorsqu'un porteur d'eau s'aperçoit que son outre est fatiguée, il la suspend en
lui tenant la bouche ouverte : elle se sèche ; alors il y introduit un mélange de
goudron et d'huile d'olive qu'il étend soigneusement avec les mains sur la moitié
de la surface intérieure de l'outre; puis, rapprochant les deux moitiés, il les foule
ensemble pour les pénétrer du mélange ; enfin, il laisse cette outre exposée à
l'air et au soleil, jusqu'à ce qu'elle ait bu tout le goudron qu'on lui a donné,
et qu'en la touchant le doigt ne soit point graissé.

Une outre ainsi soignée dure cinq à six ans en servant tous les jours.

Les Egyptiens ont encore, pour contenir de l'eau, des bouteilles assez artiste-
ment fabriquées, que nous croyons être, sans pouvoir l'assurer, comme celles
de nos gaîniers, d'un cuir bouilli dans la cire, mais avec moins de soin.

Ils ont aussi des cruches vraisemblablement du même cuir et assez grossière-
ment fabriquées , et qui servent, chez les marchands d'huiJe, à contenir celle
qu'ils débitent.

ART DU MAROQUINIER.

Les peaux qui sont travaillées en Egypte avec le plus de soin et d'intelligence,
sont celles qu'on destine à faire ce qu'on appelle le maroquin, les peaux de bouc,
de chèvre et de mouton.

Ces peaux, traitées par la chaux et débourrées, passent successivement dans
des réservoirs pleins d'eau , pour y être trempées, lavées et foulées avec les pieds ;
elles sont ensuite successivement écharnées, lavées, contre-écharnées, foulées,
travaillées sur fleur, et suspendues pour être égouttées.

Alors.
 
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