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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,2,1: Texte 2,1): Etat moderne — Paris, 1813

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https://doi.org/10.11588/diglit.4819#0028

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EN EGYPTE. 2j

Alors, pour ramollir et dilater ces peaux que la chaux a un peu durcies, on
les met dans une bouillie de fiente de pigeon, dans laquelle on les brasse forte-
ment , et où on les laisse pendant quelques heures ; de là on les plonge dans un
coudrement fait avec la poudre des siliques du mimosa nilotlca, où après les avoir
laissé macérer pendant vingt-cinq à trente heures, on les foule pendant deux.

Maroquin rouge.

Au sortir du coudrement qui a servi à les tanner, les peaux auxquelles on
veut donner une couleur rouge, sont mises pendant deux jours dans un confit
de son ; puis lavées, elles passent dans un confit de figues où on les laisse macérer
pendant vingt-quatre heures ; au bout de ce temps, on les lave, on saupoudre
chacune d'elles avec du sel, on les empile pendant quelques jours ; elles éprouvent
un mouvement de fermentation, qu'on arrête en les jetant dans l'eau ; on les lave
à sept à huit reprises différentes, et chaque fois dans de nouvelle eau ; on les tord,
on les étend, et, à l'aide d'une éponge ou d'un peloton de coton, on leur applique
en trois fois, sur fleur, la couleur rouge préparée avec le kermès ou la coche-
nille et l'alun.

Les peaux, ainsi colorées, sont lavées, tordues, et ensuite mises dans un cou-
drement astringent, composé comme celui qui a servi à commencer leur tannage;
lorsqu'elles y ont séjourné un temps convenable (i), on les lave, on les foule,
on les exprime, on les étend, et, à l'aide de la main imbibée d'huile de sésame,
on frotte leur surface pour l'adoucir et la lustrer.

Maroquin jaune.

Les peaux qu'on destine à être en jaune, ne passent point dans les confits de
son, de figues, et dans le sel; elles sont mises, immédiatement après l'opération
du premier tannage, dans un second coudrement ; de là, après avoir été lavées,
foulées, tordues, en partie séchées, elles sont étendues et elles reçoivent deux
couches d'une teinture jaune faite avec l'infusion d'un mélange de graines d'Avi-
gnon et d'alun pulvérisé : à chaque couche, on a l'attention de plier en deux, fleur
contre fleur, chacune des peaux, de les mettre en pile pour faire pénétrer la
couleur; après quoi on les fait sécher, on les pare du côté de la chair, on les
lustre avec un bâton du côté de la fleur.

Maroquin vert.

Le maroquinier Egyptien cache avec soin son secret pour la préparation de
la couleur verte : mais nous pensons qu'elle n'est autre chose qu'une dissolution
de vert-de-gris dans une eau acidulée par la crème de tartre ; peut-être y ajoute-
t_il un peu d'indigo.

(0 Lapeau du maroquin, dans ce second coudrement, du resserrement qu'éprouve particulièrement la super-
acquiert ce grain qui en fait la beauté, et qui est l'effet ficie ou épiderme de cette peau.

£• M. TOME II. D
 
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