Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,2,1: Texte 2,1): Etat moderne — Paris, 1813

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.4819#0029
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
26 NOTICE SUR LA PRÉPARATION DES PEAUX

Maroquin noir.

Le maroquin est teint en noir, après le premier eoudrement, avec un mélange
d'une terre jaune vitriolique qu'on appelle gâi clans le pays, et de galle ou de
siliques du mimosa en poudre : une seule couche suffit; encore faut-il laver immé-
diatement la peau, pour qu'elle ne soit point brûlée par la couleur. Lorsque la
peau est sèche, on en frotte la fleur avec de l'huile de lin (i).

ART DE L'HONGROYEUR,

L'hongroyeur fait un cuir fort sans avoir recours, pour sa préparation, ni
au lait de chaux, ni aux passemens de liqueurs aigries ou acides, ni au tan;
il substitue à cette dernière substance l'alun et le sel, et il incorpore dans ce
cuir une quantité considérable de suif.

Les procédés qu'il emploie paroissent entièrement ignorés en Egypte, à moins
que le procédé suivant n'offre quelque analogie avec eux.

On prend la peau fraîche d'un buffle, on l'étend le poil en dessous sur la terre
poudreuse d'une cour ou de la rue (2), on la couvre d'un mélange fait avec parties
égales de cendre et de muriate de soude séparé du salpêtre ; et afin de déter-
miner, de faciliter la solution des sels de ce mélange et leur pénétration dans
la peau, et de donner en même temps à celle-ci certaine souplesse, on la piétine
d'abord, puis on la laisse exposée au soleil et à la pression qu'exercent les gens
qui la foulent en passant.

Lorsque le mélange qui la couvroit est épuisé ou dispersé, on le renouvelle;
et lorsque la peau est bien sèche, on l'emploie garnie de son poil, pour servir
de marche-pied, soit dans les écoles, soit dans les mosquées (3).

ART DU PARCHEMINIER.

Le procédé employé généralement à faire le parchemin consiste à appliquer
sur une peau étendue une bouillie épaisse de chaux faite la veille, à arracher le
poil après deux heures de séjour de cette bouillie sur la peau, à l'agiter pendant
deux heures dans un lait de chaux, à la laver fortement, à l'étendre sur un
châssis, à lecharner après l'avoir saupoudrée de chaux éteinte, à la laver surplace
avec une éponge, à la sécher promptement, à la détacher pour la raturer (4),
la poncer, la dépecer et en former des feuilles.

(0 On dit que c'est par l'intermède des feuilles du de buffle, a quelque ressemblance avec celle qu'on donne

redoul à feuilles de myrte coriaria, que l'on tanne et aux peaux de veau destinées pour havre-sac et qu'on

que l'on teint en noir les maroquins dans le Levant; on nomme veaux à-poil.

prétend même que c'est à cette plante qu'ils doivent leur Ces peaux sont dessaignées, décharnées, foulées à l'alun

supériorité: mais nous n'avons point appris qu'elle fût et au sel marin à deux reprises différentes, et ouvertes

usitée en Egypte. à moitié sèches, sur le chevalet, avec le couteau rond.

(2) Ni les cours ni les rues ne sont pavées en Egypte. (4) Raturer, c'est enlever avec un fer tranchant l'épi-

(3) Cette préparation usitée en Egypte pour les peaux derme, la surface extérieure de la peau.




 
Annotationen