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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,2,1: Texte 2,1): Etat moderne — Paris, 1813

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https://doi.org/10.11588/diglit.4819#0297
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DES PROVINCES ORIENTALES DE LA BASSE EGYPTE. 3O7

cultivé ; elle produit du blé, du maïs, du coton, et des cannes à sucre : elle est tra-
versée par un grand nombre de canaux qui ont été remplis pendant l'inondation,
et dans lesquels l'eau est retenue par des barrages formés à leur embouchure dans
le grand canal.

A la hauteur de Denyeh, le canal se sépare en deux branches : nous avons suivi
la branche orientale ; la seconde se divise en plusieurs ramifications qui viennent se
joindre plus bas à celle que nous parcourions.

Du point de séparation de ces deux branches, nous avons aperçu des ruines
considérables, que les habitans nous ont dit se nommer Tell-Basta : ce sont celles
de l'ancienne Bubaste ( 1 ). Nous les avons trouvées occupées par les Arabes. Nous y
avons rencontré plusieurs monumens qui pourront servir à l'histoire de l'architec-
ture Égyptienne. D'énormes masses de granit, couvertes d'hiéroglyphes et plus ou
moins mutilées, sont entassées d'une manière étonnante : on a peine à concevoir
quelle force a pu les briser et les accumuler ainsi les unes sur les autres. Plusieurs
ont été coupées pour construire des meules. On en voit de taillées complètement
qu'on a laissées sur place, sans doute faute de moyens pour les transporter.

Cette ville étoit bâtie, comme toutes les villes anciennes de la basse Egypte, sui-
de grands massifs de briques crues qui les élevoient au-dessus de l'inondation. Ces
briques ont environ un pied de longueur, et sont larges et épaisses en proportion.
C'est à faire ces briques et à élever ces massifs qu'étoient employés les Israélites,
pendant le temps de leur captivité : dans plusieurs passages de l'Ecriture, ils se
plaignent d'avoir été condamnés à ce travail ingrat et humiliant (2). L'étendue de
Bubaste est, dans tous les sens, de douze à quatorze cents mètres; dans l'intérieur,
est un immense bassin, au milieu duquel se trouvent les monumens que nous avons
remarqués.

Hérodote prétend que, dans le langage Egyptien, Diane se nommoit Bubasle.
Ovide appelle cette ville, la sainte Bubaste (3). Nous y avons trouvé des traces du
culte de la Lune : une pierre étoit entièrement parsemée d'étoiles, et représentoit
un firmament, ainsi qu'on en voit, dans les temples, sur les pierres des plafonds.
C'étoit en effet dans cette ville que se célébroit tous les ans la fête de Diane, qui
étoit la principale fête des Egyptiens. Il s'y rassembloit un grand concours d'étran-
gers, qu'Hérodote porte à sept cent mille âmes, sans Compter les enfans. Cette fête
étoit une espèce d'orgie, semblable aux bacchanales des Grecs; les anciens parlent
sur-tout de la grande quantité de vin qui s'y consommoit. C'est aussi dans cette
ville que se déposoient les momies de chats sacrés. Les Égyptiens révéroient ces
animaux presque autant que les ibis ; et de même qu'ils transportoient les momies
de ces derniers à Hermopolis, de même ils portoient celles de chats à Bubaste,

En face de la ville, est une île fort grande, formée par la branche dont nous
avons parlé plus haut. Les anciens nommoient cette île Myecplwris. C'étoit une
province particulière, habitée par des Calasiries, tribu destinée uniquement au

(1) B*éWf, Polybe, Strabon , Ptolémée; Baftwfr, (a) Exod. cap. I, v. 14.

Hérodote, Hist. Iiv. il, §. sç; Bubastis, Pomponius (3) Herod. Hist. lib. Il, S- 59> '37 « 156. Ovid.

Mêla, Iiv. 1, ch. ix ; Pibeset, Ezéchiel, chap. XXX, v. 17. Metam, lib. ix, v. 690. Gratins, Cynegetic, v. 42.

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