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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,2,1: Texte 2,1): Etat moderne — Paris, 1813

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https://doi.org/10.11588/diglit.4819#0298

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^08 MÉMOIRE SUR L'ÉTAT ANCIEN ET MODERNE

métier des armes. Aujourd'hui elle renferme une plaine Lien cultivée, de grands
bois de palmiers et des villages fort riches; entre autres, Qenyet, qui donne son
nom à la branche occidentale du canal.

A trois lieues de Bubaste, sur la même rive, se trouve une petite ville moderne,
nommée Heliyeh, environnée d'une épaisse forêt de palmiers. Quoique son nom
ait été ignoré des géographes, et qu'elle ne soit pas même connue dans la partie du
pays qui se regarde comme civilisée, elle paroît renfermer une population nom-
breuse, et il règne autour de ses murs un luxe d'agriculture que n'ont pas les
provinces environnantes. La partie du bois de palmiers la plus rapprochée des
habitations est plantée en quinconce, et avec autant de soin qu'un jardin Européen.
La ville est enceinte d'un mur crénelé, de 5 mètres [environ 1 5 pieds] de hauteur,
en fort bon état et flanqué de bonnes tours. Ces tours sont armées d'un double
rang de créneaux. Les portes sont pratiquées dans des tambours qui flanquent une
partie de l'enceinte. Les habitans de cette ville semblent bien plus civilisés que leurs
voisins. Depuis que nous avions quitté le Nil, nous avions trouvé par-tout la
population sous les armes, et un esprit de mécontentement et de révolte: ici,
quoique nous fussions les premiers Européens qui s'offrissent à leurs yeux, les
habitans sortirent en foule de la ville pour nous présenter des vivres, et nous
n'aperçûmes pas au milieu d'eux un seul homme armé.

Depuis les environs de cette ville jusqu'à la partie la plus inférieure du canal,
nous avons remarqué sur les deux rives un grand nombre de tours construites sans
portes et sans fenêtres : elles sont percées de quelques créneaux, et servent de refuge
aux habitans, quand ils sont surpris et poursuivis par les Arabes du désert; ils y
montent avec des échelles de cordes.

Au-delà de Heliyeh, au milieu d'une plaine basse et marécageuse, s'élèvent les
ruines d'une ville qui se nommoit Qourù, selon le rapport des habitans. Le village
de Horbeyt y est établi. On y a trouvé un pied de colosse et un tronc de statue.
On y voit encoredes tronçons de colonnes et des débris de granit. Cette ville étoit
peu considérable; elle avoit en étendue, tout au plus, le quart de Bubaste.

Une lieue plus loin, sur la rive opposée, se trouve un riche village nommé
Kafr Fournygeh. Il est regardé dans le pays comme la limite des terres civilisées :
jamais les barques de la partie supérieure n'ont osé descendre plus bas; jamais celles
de la partie inférieure n'ont remonté plus haut. Cette ligne de séparation est telle-
ment marquée, que le canal lui-même perd son nom, et prend celui de canal de
San. Les villages que nous avons trouvés au-delà de ce point, paroissent beaucoup
moins riches : on y voit beaucoup de terres incultes ; le terrain y est hérissé d'un
grand nombre de tours. Toutes les habitations sont enceintes de murs solides.
Chaque village n'a qu'une porte. Les habitans marchent toujours armés, même en
vaquant aux travaux de la campagne.

Depuis Fournygeh, la largeur du canal est resserrée ; elie n est plus que d'environ
60 mètres ■ la profondeur est toujours la même ; aux approches du lac Menzaleh, où
se décharge le canal, la profondeur est d'environ 4 mètres. Depuis el-Horbeyt,
le pays est coupé, sur les deux rives, d'une multitude de canaux, d'étangs et de
 
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