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Le Journal d'Abou Naddara = Abū Naẓẓāra = The Man with the Glasses = garīdat abī naẓẓāra = The Journal of the Man with the Glasses = Journal Oriental Illustré — Paris, 1905

DOI issue:
Issue 11/12 (12.1905)
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.56681#0040
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“L’Abou Naridara’’, “ l’Attawadod” et ÏAlmonsef” réunis. — Pour toutes communications et demandas d’abonnements, s'adresser au Directeur du Journal.

LETTRE DETURQUIE
Constantinople, le 25 Octobre 1905.
Vénérable Cheikh,
Merci de l’honneur que vous me faites en donnant une si large
hospitalité à mes lettres ottomanes dans votre journal patriotique. Ces
modestes lettres inspirées par mon amour pour mon Souverain et pour
ma patrie, on les lit ici, on les traduit en turc et en arabe et on les
commente. Quant à vos articles, je n’ai pas besoin de vous dire qu’on
les apprécie énormément et qu’on les lit avec un vif intérêt au palais,
aux ministères et dans tous les cercles politiques et littéraires. Ne nous
attirez-vous pas par vos écrits et vos discours les sympathies des
Occidentaux en général et des Français en particulier? A propos des
Français et de la France, on a remarqué ici dans une de vos corres-
pondances aux journaux d’Orient ce passage : « La France est demeurée
la première nation financière du monde et ce résultat, ne l’oublions pas,
est dû en bonne partie à l’habileté de S. E M. Rouvier qui a eu le
courage d’assumer la direction des Affaires étrangères du pays tout en
faisant prospérer son crédit. »
Ce passage a eu un bon effet sur la cote de notre Bourse.
Nos journaux locaux, en turc et en français, vous ont, sans doute,
réjoui le cœur par les belles descriptions qu’ils ont données de la
brillante célébration de l’anniversaire de l'auguste naissance de S. M.
I. le Sultan. D’ailleurs, S. E. Munir Pacha, l’éminent ambassadeur
impérial ottoman à Paris, qui a assisté à cette solennité, vous dira, à
son retour à votre Ville Lumière, combien les fêtes ont été belles et

grandioses. Nous avons appris avec une réelle satisfaction que la
réception à notre ambassade de Paris, à l’occasion de cet heureux
anniversaire, a été très brillante. Vos journaux locaux sont tous
unanimes dans leur éloge de M. Neby Bey, le chargé d’affaire de
l’ambassade qui, ce jour là. a fait les honneurs de la réception avec
une grâce, une amabilité et une courtoisie exquises: d’ailleurs, tout le
personnel de l’ambassade, nous dit-on, s’est distingué comme toujours
à cette occasion. Tout le monde est content ici du succès de vos
banquets aux anniversaires de notre auguste Souverain; les télé-
gramnes de satisfaction impériale qu'à chaque fête vous recevez de
S. E. Ibrahim Pacha, grand maître des cérémonies, en sont la meilleure
preuve. Donc continuez, vénérable Cheikh, votre campagne ottoma-
nophile et vous trouverez toujours grâce aux yeux du Commandeur
des croyants.
Vous avez raison, Cheikh, de ne prêter aucune foi aux nouvelles que
vous recevez de certains mauvais patriotes et vous faites bien de leur
renvoyer leurs lettres avec mépris; car tout va chez nous selon les
souhaits des fidèles sujets de Sa Majesté : le calme, la tranquillité et la
concorde régnent parmi nos concitoyens et nos hôtes européens ; les
affaires prospèrent et nos finances sont devenues les premières du
monde entier.
On nous assure que vous allez venir nous voir avant la fin de cette
année : est-ce vrai ? En attendant veuillez agréer mes cordiales
salutations.
A vous de cœur. Dost Bey.
Lire ci-contre notre intéressante Lettre d'Egypte.


LE RETOUR PRÉSIDENTIEL

Pourquoi Paris es’t si joyeux ?
Pourquoi son peuple est il en fêle?
Demanda d’un ton gracieux
La rose à son ailé poète.
Parce que, lui répond gaîment
Le rossignol dans son langage,
Loubet, notre bon Président
Revient heureux de son voyage.

Car en Espagne, au Portugal,
Dans ces pays chers à la France,
Son voyage fut triomphal
L’enthousiasme, était immense.
Des Peuples, des Reines, des Rois
Il eut réception ilatteuse ;
C’est pourquoi, ma Muse, tu vois
La France entière radieuse

Salut. Loubet, éminent Chef d'Etat de la France, la Puissance amie
des nations orientales.
Que vous soyez le bienvenu dans votre Ville Lumière dont les murs
résonnent des cris d’allégresse des Parisiens qui vous acclament avec
enthousiasme.
N’ètes-vous pas leur Président bien aimé ?
N’ont ils point vu les Monarques et les Chefs d’Etats d’Orient et
d’Occident venir saluer la France en votre personne vénérée?
Les visites que vous avez échangées avec les souverains d’Italie,
d’Espagne et du Portugal ont contribué à rendre indissoluble l’union
des nations latines d’Europe.

Les excursions triomphales que vous venez de faire en Espagne et au
Portugal, l’accueil magnifique que vous avez rencontré à Madrid et à
Lisbonne, montrent en quel estime vous êtes tenu à l’étranger.
D’ailleurs, en Russie, en Angleterre, en Algérie et en Tunisie, vous avez
été, Excellence, reçu, acclamé et fêté avec une chaleureuse cordialité !

Tout ceci n’est-il pas la démonstration la plus éloquente du rôle
considérable que joue la France dans la politique européenne?
Après les désastres de 1870 et les convulsions de la Commune, la
France semblait pour longtemps abattue et reléguée au second rang.
Malgré les difficultés de toutes sortes, vous la voyez maintenant, très
honorable Président, parvenue en quelques années à reprendre une des
premières places parmi les nations.
Ce résultat merveilleux se doit à l’intelligence de ses habitants, à
l’activité de ses commerçants, à l’esprit d’économie de ses agriculteurs,
au labeur de ses ouvriers, au talent de ses artistes et de ses littérateurs,

au courage et au patriotisme de son armée et de sa marine.
Vous avez, Monsieur le Président, consacré toute votre vie à la France
qui reconnaît votre patriotisme et inscrira votre nom en lettre d’or dans
les annales de son histoire glorieuse.

Anou Naddara.

PARIS. IMP.G. LEFEBVRE. 5 & 7 RUF CLAUDE VELLEFAUX

Tirage justifié : 15.000. — Le Gérant : G. LéTfebvke T. S. V. I*.
 
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