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Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel — 1.1903-1904 (Nr. 1-28)

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Nr. 9 (1er Mars 1904)
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Flexibilité du marbre
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https://doi.org/10.11588/diglit.17192#0081
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Un des exemples signalés a trait à une tablette
de marbre qui se trouve à Saint-Marc, à Venise.
Elle est fixée au mur, mais la partie inférieure s'est
détachée et s'éloigne de 7 centimètres de la maçon-
nerie. La surface vue de la tablette se trouve dans
direction de l'ouest et est placé vivement sous
l'action du soleil, tandis que la face postérieure est
maintenue dans la fraîcheur par le mur.

Ce qui prouverait que la température a une
grande importance sur le phénomène.

Un autre cas encore se présente flans l'Alhambra
de Grenade.

Une des deux portes désignées sous le nom de
« La Mezquita » est formée de trois tranches de
marbre, dont l'une repose horizontalement sur les
deux autres placées verticalement. Un affaissement
du mur du côté droit a exercé une énorme pression
sur la plaque de marbre verticale ; celle-ci ne se
fendit pas, mais fléchit de 7 centimètres vers l'exté-
rieur. Cet exemple démontre que la pression lente
et régulière peut également faire plier le marbre.

Dans les carrières de marbre des environs de
Rutland, on a remarqué maintes fois que de minces
tranches, soutenues seulement aux deux extrémités,
s'affaissaient au centre.

Fleurian de Bellevue découvrit une dolomite
dans le même cas. Il attribua le phénomène à un
état-de dessèchement qui amoindrit l'adhésion des
« molécules de la pierre ». De Bellevue confirma
cette appréciation par des expériences qui démon-
trèrent que certaines variétés de marbre devenaient
flexibles par la chaleur.

Toutefois, vu la très minime quantité d'eau con-
tenue dans le marbre, cette explication ne nous
paraît pas encore bien probante.

Geikie a fourni une solution plus plausible de ce
problème en disant que les grains de calcite assem-
blés étroitement, mais irrégulièrement,qui forment
le marbre blanc, ne sont réunis par aucun ciment
et ont apparemment une faible cohésion.

Le professeur Julien prétend, de son côté, que
la cristallisation a laissé les pierres dans un état de
tension et que les molécules ne se sont pas équi-
librées. Il en résulterait que la moindre influence

extérieure, telle qne la chaleur ou le froid ou sim-
plement le poids même de la matière, occasionne la
séparation des cristaux et modifie la forme de la
pierre.

« Un tel état, dit-il, permet aux molécules de se
déplacer et de subir un mouvement semblable à
celui qui forme les délits de carrières. J'ai remar-
qué aussi dans des cas analogues que le frottement
réciproque des grains suffisait à modifier les con-
tours anguleux en contours circulaires, tandis que
les espaces entre les grains arrondis se remplis-
saient d'un grand nombre de particules crevassées
ou usées par le frottement. »

Toutes ces observations permettent de conclure
que l'influence simultanée ou même isolée de la
chaleur et de la pression peut déterminer la flexion
de certaines espèces de marbres. Les savants n'en
ont cependant tiré aucune conclusion.

Pour les gens de métier, il y aurait lieu d'étudier
si l'on peut atteindre le même résultat artificielle-

N° 260 Cheminée du Petit Trianon
 
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