1. PLINE L'ANCIEN, éd. 195$,
livre IX, p. 38.
comme l'ornithologie, l'entomologie et l'ichtyologie
ont été négligées, en dépit de leur importance gran-
dissante au cours de la Renaissance, tout simplement
parce que le corpus iconographique des espèces défi-
nies par les naturalistes ne peut être rassemblé que par
le dépouillement de traités imprimés, de plus en plus
nombreux à partir de la seconde moitié du XVh siècle.
Nous avons choisi de nous attacher, dans cet
ouvrage, à l'ichtyologie, telle que l'illustrent les quatre
ouvrages fondamentaux des naturalistes Guillaume
Rondelet (1554 et 1555), Pierre Belon (1555), Conrad
Gesner (1558) et Ulysse Aldrovandi (1606 et 1613), qui
embrassent presque toute la faune aquatique.
Les hommes de la Renaissance semblent en effet
avoir porté un intérêt exceptionnel à l'ichtyologie. Des
viviers permettaient d'observer les différentes espèces
vivantes, mais la première explication de cet intérêt est
d'ordre philosophique. Ainsi, une des plus fréquentes
sources historiques fut l'LAUNm de Pline
l'Ancien f selon lequel tous les êtres vivants terrestres
se trouvent aussi dans l'eau grâce à la surabondance de
cet élément, conception qui se retrouve chez la plu-
part des naturalistes de la Renaissance.
A cette raison venaient s'ajouter la puissance et
l'ancienneté de la symbolique du poisson. Les repré-
sentations d'animaux marins sont très fréquentes dans
l'art de cette période. Lorsqu'il ne s'agit pas de natures
mortes ou de scènes de marché, on y rencontre
surtout deux poissons — la carpe et le saumon —, et
un mammifère — le dauphin —, or ces trois animaux
sont porteurs d'une forte charge symbolique, venue
de la mythologie ou d'un contexte religieux, qui en
faisaient des images de vie. Si la carpe dominait en
Orient, et le saumon dans les pays du Nord, dans
le monde gréco-latin le dauphin apparaissait, par
exemple sur les sarcophages, comme celui qui sauve
les âmes durant leur voyage â travers les eaux.
16
livre IX, p. 38.
comme l'ornithologie, l'entomologie et l'ichtyologie
ont été négligées, en dépit de leur importance gran-
dissante au cours de la Renaissance, tout simplement
parce que le corpus iconographique des espèces défi-
nies par les naturalistes ne peut être rassemblé que par
le dépouillement de traités imprimés, de plus en plus
nombreux à partir de la seconde moitié du XVh siècle.
Nous avons choisi de nous attacher, dans cet
ouvrage, à l'ichtyologie, telle que l'illustrent les quatre
ouvrages fondamentaux des naturalistes Guillaume
Rondelet (1554 et 1555), Pierre Belon (1555), Conrad
Gesner (1558) et Ulysse Aldrovandi (1606 et 1613), qui
embrassent presque toute la faune aquatique.
Les hommes de la Renaissance semblent en effet
avoir porté un intérêt exceptionnel à l'ichtyologie. Des
viviers permettaient d'observer les différentes espèces
vivantes, mais la première explication de cet intérêt est
d'ordre philosophique. Ainsi, une des plus fréquentes
sources historiques fut l'LAUNm de Pline
l'Ancien f selon lequel tous les êtres vivants terrestres
se trouvent aussi dans l'eau grâce à la surabondance de
cet élément, conception qui se retrouve chez la plu-
part des naturalistes de la Renaissance.
A cette raison venaient s'ajouter la puissance et
l'ancienneté de la symbolique du poisson. Les repré-
sentations d'animaux marins sont très fréquentes dans
l'art de cette période. Lorsqu'il ne s'agit pas de natures
mortes ou de scènes de marché, on y rencontre
surtout deux poissons — la carpe et le saumon —, et
un mammifère — le dauphin —, or ces trois animaux
sont porteurs d'une forte charge symbolique, venue
de la mythologie ou d'un contexte religieux, qui en
faisaient des images de vie. Si la carpe dominait en
Orient, et le saumon dans les pays du Nord, dans
le monde gréco-latin le dauphin apparaissait, par
exemple sur les sarcophages, comme celui qui sauve
les âmes durant leur voyage â travers les eaux.
16