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al- Munṣif: ǧarīda siyāsīya adabīya tiǧārīya — Paris, 1899

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https://doi.org/10.11588/diglit.62019#0008
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LU
Première Année. -)
_O
FONDATEUR q
Directeur et Rédacteur en Chef °" L'Almonsef
J.SANUA ABOU NADDARA «
6, Rue Geoffroy-Marie, 6 ^
PARIS —

(L'ÉQUITABLE)
bABOU KTADDAR^L


N° 2. — 15 Mars 1899,

ABONNEMENTS :
Un An.10 >
Avec le Journal d'Abou
Naddara, ses supplé-
ments et l'Attawadod
Un An 30 >

Pour toutes communications,
s'adresser au Directeur.

S. E. M. LOUBET
Président de la République Française.
Nous sommes heureux de
pouvoir donner à nos lecteurs
le portrait de S. E. M. Lou-
bet, nouveau Président de la
République française. On re-
marquera sur ce dessin com-
bien la figure du chef de l'Etat
respire la loyauté, la bienveil-
lance, la noblesse des senti-
ments et des idées, qualités
que l'honorable M. Loubet
avait déjà révélées lorsqu'il
était président du Sénat.
S. E. M. Emile Loubet est
né le 31 décembre 1838, à
Marsanne, dans le départe-
ment de la Drôme.
Après avoir fait ses études
juridiques, il s'inscrivit au
barreau de Montélimar ; il
s'y distingua tellement que
ses concitoyens l'élurent maire
de leur ville le 4 juillet 1870.
Membre, puis président du
Conseil général de la Drôme,
il se présenta aux élections
législatives de 1876 et fut élu
par 13.925 voix sur 14.336
votants En 1877, il fut nommé
sénateur par 11.000 voix.
M. Loubet a été successive-
ment Ministre, Président du
Conseil, Président du Sénat et
partout il s'est montré l'hom-
me politique sincère, bienfai-
sant et intègre par excellence.
Issu d'une famille de pay-
sans, S. E. M. Loubet a con-
servé une prédilection pour les
questions agricoles et il aime à
retourner dans sa campagne,
auprès de sa vieille mère,
âgée de 86 ans, qui habite
encore la métairie familiale.
M. Loubet a épousé la fille
d'un marchand de fer de
Montélimar, MUe Picard.
Il a trois enfants: une fille
mariée à un magistrat.


M. Soubeyran, de Saint-
Priest ; M. Paul Loubet, jeune
homme de vingt-six ans, qui
était chef-adjoint du cabinet
de son père au Luxembourg
et un enfant de sept ans, né
lorsque M. Loubet était Pré-
sident du Conseil et Ministre
de l'Intérieur.
L'élection de S. E. M. Lou-
bet a été très favorablement
accueillie par tous les jour-
naux étrangers et ils se sont
montrés frappés de la rapidité
et de la facilité avec laquelle
s'était effectuée la transmis-
sion des pouvoirs.
Cette impression démontre
que M. Loubet sera à la hau-
teur de sa tâche et que, tout
en apaisant de douloureuses
dissensions intérieures,il saura
maintenir l'intégrité des droits
de la France contre les tenta-
tives de l'avidité britannique,
qui sont, à nos yeux, le grand
danger de l'avenir.
Nos félicitations.
M. le général Baiffoud, l'ai-
mable chef de la maison mili-
taire du Président de la Répu-
blique et secrétaire général de
la Présidence, ayant eu la bonté
de nous informer, par son ho-
norée du a mars, que les nom-
breuses occupations de S. Exc.
M. Loubet ne lui permettaient
pas, en ce moment, de nous
fixer un jour où il lui soit pos-
sible de nous recevoir, nous
avons adressé à Son Excellence
une respectueuse lettre où nous
avons eu l'honneur de lui ex-
primer les sincères félicitations
de nos frères d'Orient et leurs
souhaits de bienvenue. Ces fé-
licitations et ces souhaits ont
été gracieusement accueillis.
On nous annonce quatre pa-
négyriques arabes pour M. Lou-
bet; nous aurons l'insigne hon-
neur de les présenter à Son
Excellence à peine ils nous par-
viendront. Arou Naddara.

LE GOLFE D'OMAN
Depuis le succès qu'ils ont obtenu dans l'affaire de Fashoda, les
Anglais ne mettent plus de frein à leurs prétentions et à leur morgue.
Si cela continue, la France ne pourra plus faire un mouvement sans
que la jalouse Albion ne proteste aussitôt.
En voici encore un exemple : le Gouvernement britannique s'est depuis
longtemps adjugé un protectorat fictif sur la côte de Mascate : on ne
voit pas sur quel droit repose ce protectorat qui n'a jamais été, que
nous sachions, consacré par l'approbation de l'Europe.
Dernièrement, les Anglais ont voulu établir un dépôt de charbon et
un centre de ravitaillement sur un point du littoral de la Mascate. La
France a alors demandé à l'Imam qui gouverne ces territoires de lui
céder à bail un port du golfe d'Oman pour y créer également un dépôt
de charbon.
Fureur de l'Angleterre! la côte de Mascate doit appartenir exclusive-
ment aux Anglais, puisqu'elle est baignée par la mer et que toutes les
mers et tous tes océans — au dire des politiciens britanniques — cons-
tituent l'Empire exclusif de Sa Gracieuse Majesté la Reine Victoria.
Aussitôt le Gouvernement des Indes envoie un bâtiment de guerre
devant Mascate et le commandant menace l'Imam d'un bombardement
identique à celui d'Alexandrie et de Zanzibar. L'Imam a naturellement
cédé devant la force brutale et veut retirer aux Français la concession.
Pendant ce temps, fort heureusement, les affaires britanniques
s'embrouillent en Chine : la diplomatie anglaise ayant cherché à mettre
PARIS.IMP.G. LEFEBVRE, 5 & 7.RUE CLAUDE VELLEFAUX, Le Gérant, G. Lefebvre.

la main sur les chemins de fer de l'Empire du Milieu, la Russie
s'appuyant sur des traités antérieurs, s'est opposée à cet accaparement;
maintenant, le conflit diplomatique est officiellement engagé entre la
Russie et l'Angleterre : nous espérons donc que, cette fois, la Grande
Bretagne sera obligée de modérer son orgueil et de réfréner son
humeur accapareuse.
Une autre question fort grave va d'abord se poser entre Londres et
Saint-Pétersbourg, celle de l'Afghanistan, si, comme on le dit, l'Emir de
ce pays est à toute extrémité. La Russie, qui a poussé son chemin de
fer jusqu'à quelques kilomètres de Hérat, peut s'installer en un clin
d'œil sur le territoire Afghan et menacer la frontière occidentale de
l'Empire Indien.
Tout cela devrait donner à réfléchir aux Anglais et leur montrer que
l'Impérialisme de M. Chamberlain pourrait bien conduire la patrie des
Jingoïstes à des complications très périlleuses.
L'excès en tout est un défaut et l'Angleterre abuse, en vérité, de la
patience de l'Europe.
LA FRANCE TRIOMPHE
(L'affaire de Mascate).
Oui, mes chers la France, la Puissance amie, triomphe dans l'affaire
de Mascate, grâce à la haute sagesse et la ferme énergie de M. Delcassé,
son éminent Ministre des Affaires étrangères. Veuillez prêter une oreille
attentive aux paroles qu'il a prononcées à ce sujet au Parlement français
T. S. V. P.
 
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