tion, plaide vaillamment la sainte cause de la France et en défend
énergiquement les intérêts dans la Vallée du Nil.
Le cheikh Abdel Fattah démontre, dans cette remarquable étude,
que l'état actuel des finances, du commerce et de l'industrie de la
France est florissant, et que sa situation politique est si prépondérante
qu'elle occupe la première place parmi les grandes puissances du
monde. Et, après avoir longuement parlé de la République française ,
de son illustre chef d'Etat, de ses éminents ministres et de ses hommes
politiques, le Cheikh conclut qu'il ne faut donc pas prêter foi aux jour,
naux anglais qui disent que la France est malheureuse à l'intérieur et
déconsidérée à l'extérieur.
Nos sincères félicitations à notre ami le cheikh Abdel Fattah et
au journal arabe francophile, La Nouvelle Dépêche.
A. N.
Les Officiers d'Académie et de l'Instruction publique
(Discours d'Abou Naddara)
Qu'a-t-il donc fait, notre Directeur, pour être si sympathique aux Fran-
çais? Si, par la parole et par la plume, il les célèbre, il ne fait que son
devoir d'hôte reconnaissant. Abou Naddara n'est pas flatteur et s'il
chante la France, c'est qu'elle le mérite bien. Il faut voir avec quelle joie
il prend la parole dans les réunions, dans les fêtes et dans les banquets.
Ce sont là des occasions pour lui de payer, comme il le dit, les intérêts
à I pour loo de sa dette de gratitude envers la France qui, depuis
vingt-un ans, lui accorde une hospitalité plus qu'orientale. On l'a
entendu avec plaisir, le 6 mai, au banquet amical offert, au grand
restaurant Bonvalet, aux quatre décorés, MM. Raynaud et Vergné,
officiers d'Académie, et MM. Sarradin et Arnaud, officiers de l'Instruc-
tion publique, dont notre éloquent ami, l'éminent sténographe Buisson,
a fait le juste éloge dans son discours.
Abou Naddara était inspiré. Il était entouré d'amis: Monvoisin,
Lefebvre, Chaignaud, Cadeau, Tinel et Herbomuz étaient là, et leur
Spirituelle conversation le charmait en lui donnant des idées lumi-
neuses. Il a donc été fécond, et a terminé sa causerie par cet im-
promptu :
Chacun de ces Messieurs mérite
Sa belle décoration.
A boire, amis, je vous invite
A leur haute distinction.
Vivent le ruban, la rosette
De la modeste violette.
LITTERATURE MUSULMANE
Dans les n^ 1, 2 et 3 de Z'Almonsef, nous avons oublié des traductions de
vers arabes, tares et persans; aujourd'hui, c'est le tour de la poésie arabe.
En voici quelques extraits :
Il est une erreur qui a cousu les yeux de l'homme imprudent ; et der-
rière le sommeil où il reste plongé sont la mort et les flammes. Ne
demeure point enfoncé dans le gouffre des plaisirs car cette ivresse est
suivie de la pesanteur de tête.
Oh! mon ami, que tu es peu attentif à observer le mouvement des
astres! Malheur à toi! la mort accourt; elle se précipite sur toi. Tu es
sur une route où blanchissent les noires chevelures. Celui qui entre-
prend un voyage sans se munir de provisions trouve la mort.
Je vois avec étonnement comme cet homme s'agite et se fatigue,
emporté par ses brûlants désirs et par le feu de ses espérances. R croit
pouvoir obtenir ce que le destin ne lui a pas donné en partage; et la
mort, qui est proche, se rit de lui. Il dit: Je ferai cela demain; et avant
demain la mort l'aura frappé.
Il m'étonne beaucoup, cet insensé qui laisse après lui à ses héritiers
les richesses qu'il a amassées. On rassemble tous ses biens; ensuite on
pousse autour de sa tombe des cris mêlés de quelques larmes appa-
rentes, sous lesquelles le rire du cœur est caché.
Non, quand même le monde nous resterait en partage, quand même
ses biens nous arriveraient en abondance, un homme libre ne devrait
pas s'abaisser devant lui. Et comment le pourrait-il? le monde n'étant
qu'une possession qui s'évanouira demain!
rè^'-Af» &,, U»'' ^ °)^
Cette vie n'est qu'un meuble, fragile. Oh insensé! insensé celui qui
s'y attache! Ce qui est passé est mort, ce que l'on espère est caché; tu
n'as à toi que l'instant où tu respires.
Le monde fatigue celui qui le recherche, tandis que l'homme sage et
éclairé goûte un calme parfait. Tous les rois qui jouissent de ses biens
sont enfin forcés de se contenter d'un linceul, lis entassent des richesses
et puis les abandonnent : deux choses qui font leur tourment. Mais moi,
qui suis assuré de paraître un jour devant Dieu, j'ai pris le monde en
dégoût. Eh! comment pourrait-il me séduire, puisque ses faveurs ne
sont qu'un sommeil léger! Le monde, avant moi, n'est resté à per-
sonne; pourquoi donc toutes ces inquiétudes et toutes ces peines?
(A suivre.)
U%^ Û>le '
6U^œ^f0 jto^l
Nous remercions sincèrement nos confrères Français, Turcs et Arabes
de Constantinople des éloges qu'ils ont bien voulu faire à notre Direc-
teur Abou Naddara pour la campagne qu'il mène vigoureusement en
faveur de l'entente cordiale du gouvernement de la République et de la
Sublime-Porte, et de l'amour fraternel des Ottomans et des Français.
énergiquement les intérêts dans la Vallée du Nil.
Le cheikh Abdel Fattah démontre, dans cette remarquable étude,
que l'état actuel des finances, du commerce et de l'industrie de la
France est florissant, et que sa situation politique est si prépondérante
qu'elle occupe la première place parmi les grandes puissances du
monde. Et, après avoir longuement parlé de la République française ,
de son illustre chef d'Etat, de ses éminents ministres et de ses hommes
politiques, le Cheikh conclut qu'il ne faut donc pas prêter foi aux jour,
naux anglais qui disent que la France est malheureuse à l'intérieur et
déconsidérée à l'extérieur.
Nos sincères félicitations à notre ami le cheikh Abdel Fattah et
au journal arabe francophile, La Nouvelle Dépêche.
A. N.
Les Officiers d'Académie et de l'Instruction publique
(Discours d'Abou Naddara)
Qu'a-t-il donc fait, notre Directeur, pour être si sympathique aux Fran-
çais? Si, par la parole et par la plume, il les célèbre, il ne fait que son
devoir d'hôte reconnaissant. Abou Naddara n'est pas flatteur et s'il
chante la France, c'est qu'elle le mérite bien. Il faut voir avec quelle joie
il prend la parole dans les réunions, dans les fêtes et dans les banquets.
Ce sont là des occasions pour lui de payer, comme il le dit, les intérêts
à I pour loo de sa dette de gratitude envers la France qui, depuis
vingt-un ans, lui accorde une hospitalité plus qu'orientale. On l'a
entendu avec plaisir, le 6 mai, au banquet amical offert, au grand
restaurant Bonvalet, aux quatre décorés, MM. Raynaud et Vergné,
officiers d'Académie, et MM. Sarradin et Arnaud, officiers de l'Instruc-
tion publique, dont notre éloquent ami, l'éminent sténographe Buisson,
a fait le juste éloge dans son discours.
Abou Naddara était inspiré. Il était entouré d'amis: Monvoisin,
Lefebvre, Chaignaud, Cadeau, Tinel et Herbomuz étaient là, et leur
Spirituelle conversation le charmait en lui donnant des idées lumi-
neuses. Il a donc été fécond, et a terminé sa causerie par cet im-
promptu :
Chacun de ces Messieurs mérite
Sa belle décoration.
A boire, amis, je vous invite
A leur haute distinction.
Vivent le ruban, la rosette
De la modeste violette.
LITTERATURE MUSULMANE
Dans les n^ 1, 2 et 3 de Z'Almonsef, nous avons oublié des traductions de
vers arabes, tares et persans; aujourd'hui, c'est le tour de la poésie arabe.
En voici quelques extraits :
Il est une erreur qui a cousu les yeux de l'homme imprudent ; et der-
rière le sommeil où il reste plongé sont la mort et les flammes. Ne
demeure point enfoncé dans le gouffre des plaisirs car cette ivresse est
suivie de la pesanteur de tête.
Oh! mon ami, que tu es peu attentif à observer le mouvement des
astres! Malheur à toi! la mort accourt; elle se précipite sur toi. Tu es
sur une route où blanchissent les noires chevelures. Celui qui entre-
prend un voyage sans se munir de provisions trouve la mort.
Je vois avec étonnement comme cet homme s'agite et se fatigue,
emporté par ses brûlants désirs et par le feu de ses espérances. R croit
pouvoir obtenir ce que le destin ne lui a pas donné en partage; et la
mort, qui est proche, se rit de lui. Il dit: Je ferai cela demain; et avant
demain la mort l'aura frappé.
Il m'étonne beaucoup, cet insensé qui laisse après lui à ses héritiers
les richesses qu'il a amassées. On rassemble tous ses biens; ensuite on
pousse autour de sa tombe des cris mêlés de quelques larmes appa-
rentes, sous lesquelles le rire du cœur est caché.
Non, quand même le monde nous resterait en partage, quand même
ses biens nous arriveraient en abondance, un homme libre ne devrait
pas s'abaisser devant lui. Et comment le pourrait-il? le monde n'étant
qu'une possession qui s'évanouira demain!
rè^'-Af» &,, U»'' ^ °)^
Cette vie n'est qu'un meuble, fragile. Oh insensé! insensé celui qui
s'y attache! Ce qui est passé est mort, ce que l'on espère est caché; tu
n'as à toi que l'instant où tu respires.
Le monde fatigue celui qui le recherche, tandis que l'homme sage et
éclairé goûte un calme parfait. Tous les rois qui jouissent de ses biens
sont enfin forcés de se contenter d'un linceul, lis entassent des richesses
et puis les abandonnent : deux choses qui font leur tourment. Mais moi,
qui suis assuré de paraître un jour devant Dieu, j'ai pris le monde en
dégoût. Eh! comment pourrait-il me séduire, puisque ses faveurs ne
sont qu'un sommeil léger! Le monde, avant moi, n'est resté à per-
sonne; pourquoi donc toutes ces inquiétudes et toutes ces peines?
(A suivre.)
U%^ Û>le '
6U^œ^f0 jto^l
Nous remercions sincèrement nos confrères Français, Turcs et Arabes
de Constantinople des éloges qu'ils ont bien voulu faire à notre Direc-
teur Abou Naddara pour la campagne qu'il mène vigoureusement en
faveur de l'entente cordiale du gouvernement de la République et de la
Sublime-Porte, et de l'amour fraternel des Ottomans et des Français.