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al- Munṣif: ǧarīda siyāsīya adabīya tiǧārīya — Paris, 1899

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https://doi.org/10.11588/diglit.62019#0024
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Première Année. □
CM
~W~\A~V et
FONDATEUR g
Directeur et Rédacteur en Chef I
J.SANUA AB0U NADDARA <

L'Almonsef
(L'ÉQUITABLE)
D'ABOU KTADDÆRÆ


N° 6. — 15 Septembre 1899.
ABONNEMENTS :

Un An...10 »
Avec le Journal d'Abou
Naddara, ses supplé-
ments et l'Attawadod
Un An 30 >

Pour toutes communications,
s'adresser au Directeur


6, Rue Geoffroy-Marie, 6 ^
PARIS


Le Déjeûner impérial offert par S. M. L le Tzar a S. E M, Delcassé, Ministre des Affaires étrangères.

VOYAGE DE S. E. M. DELCASSE A S^PETERSBOURG.
Notre dessin de ce jour est consacré au voyage que l'habile et bril-
lant ministre des affaires étrangères, S. E. M. Delcassé, vient de faire à
Saint-Pétersbourg. Ce déplacement a été l'objet de commentaires à
perte de vue dans lesquels nous ne voulons pas nous égarer. Nous
n'avons à envisager dans cet événement que deux points: l'estime
particulière que S. M. l'Empereur de Russie professe pour M. Delcassé
— une nouvelle consécration de l'alliance franco-russe.
Le premier point est suffisamment démontré par l'accueil si particu
fièrement flatteur que S. M. le Tzar a fait au ministre français. Pendant
les cinq jours qu'il a passés à Saint-Pétersbourg, M. Delcassé n'a cessé
d'être l'objet des marques de l'estime et de la sympathie du Souverain.
Le Ministre a eu l'honneur de déjeuner avec S. M. le Tzar et
S. M. l'Impératrice dont toute la population parisienne se rappelle le
gracieux visage. A la suite de ce déjeuner, S. E. M. Delcassé a eu un
entretien de deux heures avec Nicolas IL
On peut être assuré que dans cette conversation il a été question sur-
tout de l'alliance franco-russe et des moyens de la consolider et de la
rendre efficace.
C'est une hypothèse qui ne peut que nous réjouir: car nous considé-
rons que le groupe franco-russe est aujourd'hui le meilleur ami de l'Em-
pire Ottoman, celui qui est prêt à défendre le plus sincèrement l'intégrité
au territoire turc et à soutenir les droits de S. M. I. le Sultan.
La visite de S. A. le prince de Monténégro à S. M. L Abd-ul-Hamid,
est encore un nouvel indice de l'amitié profonde qui règne entre les
cours de Constantinople et de Saint-Pétersbourg. On sait en effet la
vive et profonde affection que l'empereur Nicolas professe pour S. A. le
prince de Monténégro et pour sa famille.
LA FRANCE EN TURQUIE
Lettre de M. Charles Soller, membre du Conseil supérieur des Colonies,
et Président de la Société africaine de France, au Cheikh Abou Naddara.
Mon cher Cheikh et Ami,
Je voulais, au sortir, de notre banquet, vous complimenter pour la
gracieuse et intéressante causerie que vous nous avez faite sur la France
en Turquie. Mais, vous étiez tellement entouré par nos convives
que je n'ai pu vous approcher; je vous adresse donc, au nom de la
Société Africaine de France , et en mon nom personnel, tous mes com-
pliments, que j'aurai eu tant de plaisir à vous faire de vive voix.
Ce n'est pas la première fois que je vous entends exprimer, tou-
jours avec charme et esprit, des idées que je partage absolument.
Cette fois encore, vous les avez exprimées de la façon la plus
heureuse. Oui, mon cher ami, vous avez mille fois raison de dire que
l'entente cordiale qui règne entre la France et la Turquie nous attire
les vives sympathies des Musulmans du monde entier, dont plusieurs
millions peuplent nos colonies d'Asie et d'Afrique.
Vous nous avez réjouis en nous prouvant que le Sultan aime notre
pays, que les Français prospèrent dans ses Etats, et que le programme
des écoles ottomanes est établi sur le modèle des nôtres.
J'espère que vous nous ferez le plaisir très vif d'assister à notre pro-
chain banquet, et que vous voudrez bien encore y prendre la parole.
Les mœurs, les usages et la littérature musulmane sont des sujets
qui intéressent les membres de la Société Africaine de France et leur
président qui vous serre fraternellement les mains et vous assure de son
amitié sincère. Charles SOLLER.
Notre cher confrère et excellent ami, M. L. Brunet, l'intelligent direc-
teur de « l'Africaine », a écrit et publié une gentille petite biographie
du Cheikh Abou Naddara. Il a bien voulu nous en offrir quelques
milliers pour nos lecteurs. Nous le remercions au nom du Cheikh et le
prions d'agréer l'expression de notre reconnaissance. La. Rédaction.

ANNIVERSAIRE DE L'AVÈNEMENT DE S. M. I. LE SULTAN ^

Réception à l'Ambassade Impériale de Paris.

x

A l'occasion du glorieux anniversaire de l'avènement au trône de ^^
S. M. I. Abd-ul-Hamid Khan II Ghazi. une brillante réception a eu lieu J
jeudi 3i août, à l'Ambassade Impériale Ottomane de Paris. En l'absence
de S. E Munir Bey, qui est en ce moment à Constantinople auprès de
Son Souverain, S. E. Naby Bey. chargé d'affaires, entouré des secré-
taires, recevait les visiteurs avec une affabilité exquise.
Toutes les notabilités de la colonie ottomane et les amis de l'Am-
bassade se sont succédé de deux heures à quatre heures dans les
salons de la rue de Presbourg; un élégant buffet avait été dressé dans
la salle à manger. De nombreux télégrammes de félicitations sont
arrivés de tous les coins de la France.
Le soir, l'hôtel de l'Ambassade a été brillamment illuminé.
Nous venons de parler de S. E. Munir Bey; on nous écrit de Cons-
tantinople, que le sympathique ambassadeur a été comblé des marques
de la faveur Impériale.
S. E. a eu l'honneur d'assister à un grand dîner qui a été donné à
Yldiz en l'honneur du prince Kenoye, président du Sénat japonais, et il
a été reçu plusieurs fois en audience privée par S. M. I. le Sultan.
Voici le sonnet que nous avons dédié à notre excellent et noble ami
Neby Bey, le sympathique chargé d'affaires de l'Ambassade de Turquie,
à Paris. Il a bien voulu l'agréer et même le montrer à ses honorables
visiteurs.

Je parle de Son Excellence,
Notre ambassadeur éminent,
Que la Turquie aime et la France,
Trouve érudit, intelligent.

Amis, dans la réjouissance.
N'oublions pas le cher absent
Qui, quoique très loin, à nous pense
En glorifiant le Sultan.
En ce beau jour d'anniversaire
De Son Auguste Majesté

Que l'Islam estime et vénère.
Lui souhaitant longévité,
Je lève à Munir Bey mon verre
Et bois joyeux à sa santé.
Dans la partie arabe du présent numéro, nous avons rendu compte
des trois réjouissances qui ont eu lieu ici à l'occasion de cet anniversaire :
le modeste déjeuner égyptien que nous avons donné dans notre maison
de campagne ; la brillante réception de l'Ambassade de Turquie et la
fête nationale Ottomane, organisée par notre cher confrère M. Nico-
laïdès. D'ailleurs les principaux journaux locaux ont parlé élogieuse-
ment de ces réjouissances patriotiques.
Selon notre habitude, nous avons adressé à S E. Munir Pacha, grand
Maître des Cérémonies, une longue dépêche, priant Son Excellence de
daigner déposer aux pieds du trône Impérial, nos respectueux hom-
mages et nos félicitations sincères. Son Excellence nous a informé, par
une gracieuse dépêche du palais d'Yildiz, qu'il a soumis nos hommages
et nos félicitations à notre Auguste Souverain qui daigna le charger
de nous exprimer la haute satisfaction de Sa Majesté Impériale.
Louange à Dieu, nous trouvons toujours grâce aux yeux de S.M. I. le
Sultan et des hauts personnages de Sa Cour.
Voici le toast aux dames par lequel nous avons terminé notre dis-
cours sur les sympathies réciproques des Français et des Ottomans au
banquet grandiose de la fête splendide de M. Nicolaïdès :

Ne dites pas que je suis vieux
Tant que je touche bien la lyre,
Et qu'en voyant des jolis yeûx,
Mon chant,'la jeunesse, respire.

La preuve est dans ces tendres vers
Que j'offre à vous, charmantes Dames,
Que le Maître de l'Univers
Créa pour réjouir nos âmes.

PARIS. IMP. G. LEFEBVRE, 5 & 7.RUE CLAUDE VELLEFAUX,

Le Gérant, G. Lefebvre.

T. S. V. P.
 
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