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al- Munṣif: ǧarīda siyāsīya adabīya tiǧārīya — Paris, 1901

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https://doi.org/10.11588/diglit.62021#0008
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Troisième année

FONDATEUR
Directeur et Rédacteur en Chef
J. SANUA ABOU NADDARA
43, Rue Richer, PARIS

Wfflmonsrf bTOou pabbara
Toute communication et demande d'abonnement doivent être adressées au Directeur du Journal

N° 2. — Août 1901

ABONNEMENTS :
Un An. .. 15' »
Avec le Journal d'Abou
Naddara et L'Attawadod. 26 »

S. A. LE KHÉDIVE A CONSTANTINOPLE

C'est avec un bonheur indicible que nous avons vu S. A. le Khédive
aller porter à S. M. I. le Sultan, Son Auguste Souverain, les témoignages
de sa fidélité et de son loyal dévouements Le gouvernement anglais a mul-
tiplié, ces dernières années, les intrigues et les menaces afin d'empêcher
S. A. Abbas Hilmi d'aller à Constantinople. Mais la morgue britannique
a dû baisser pavillon, ces derniers temps, devant les sévères leçons
qu'elle a reçues au Transvaal et en Chine.
Malgré tout ce qu'a pu imaginer lord Cromer, S. A. le Khédive est
Iallé officiellement saluer Son Souverain, qui lui a fait un accueil plein
A: de cordialité et de sympathie.
— C'est là un gros événement, car il réveille en Egypte les espérances
3 tant de fois déçues que les protestations contre le joug britannique
A auront un jour une issue favorable.
Nous n'avons pas la témérité de préjuger les résultats de l'entrevue


le


lA&Mtfîgg

Le départ de Son Altesse Serénlsslme d'Alexandrie
et son heureuse arrivée à Constantinople.
John Bull. — Depuis que, pour son bonheur, nous occupons
l'Egypte, je ne t'ai jamais vu si joyeux, ô bon Fellah. Quelle est la
cause de ton allégresse? _
Le Fellah. — Le voyage de notre bien aime Khedive rejoint mon
âme et charme mon cœur. Grâce aux lunettes magiques de mon véné-
rable Cheikh Abou Naddara, j'assiste à son départ d ici et à son arrivée
là-bas. (Il lui place les susdites lunettes sur le nez.) Regarde! Voici, à ta
droite, le bateau khédivial sortant du port d'Alexandrie. Vois-tu la
foule immense d'indigènes et d'étrangers qui acclame Son Altesse
Sérénissime et fait des vœux pour le suôcès de son voyage vice-
royal! _
John Bull. — Oh, yes! Je vois tout celà. Gest un magicien,
ce maudit Abou Naddara. A11 right ! Je vois à gauche ce même bateau.
Le Fellah. — Oui. C'est l'heureuse arrivée de notre cher Abbas
Pacha Hilmi à Constantinople. Quel accueil enthousiaste lui font nos
frères Ottomans! ,
John Bull. — Goddem ! Mais c'est à Londres qu'il devrait aller pour
saluer son Souverain.
Le Fellah. — Son Auguste Souverain est à Constantinople.
Edouard VII est ton roi, il n'est pas le nôtre. La visite de S. A. le
Khédive à S. M. I. le Sultan enchante les Egyptiens et fait naître
en eux l'espoir de revoir leur pays libre <et prospère, comme il était
avant ta néfaste invasion. Rage, ô John Bull, et crève de colère.
John Bull. — Le Khédive ne doit avoir de rapports qu avec
Sa Majesté britannique.
Le Fellah. — S. A. le Khédive, comme nous, ne reconnaît d autre
Souverain que l'Auguste Khalife de l'Islam. Abou Naddara.


Ce n'est pas seulement en France et dans ses colonies que cette fête
nationale a été solennellement célébrée, mais partout où existe le culte
de la Liberté. Le cri de : « Vive la France! » a retenti ce jour-là en
Orient comme en Occident, et son glorieux drapeau a été respectueu-
sement salué par tous les peuples qui aiment cette nation magnanime
et généreuse.

œ

France, vive ta République!
C'est le cri de l'Egyptien
À qui ton peuple est sympathique,
Sympathique autant que le sien.
Seigneur! bénis ce jour de fête,
Qui brisa le joug des tyrans!
fout peuple qui lève la tête
Lui doit ses jours indépendants.
Vis prospère, ô France chérie!
Heureux ton peuple sous ta loi ;
Quand pourrai-je voir ma patrie,
L'Egypte, aussi libre que toi?
Comme tous les ans. quelques compatriotes ont déjeuné chez moi , à
la campagne, en l'honneur de cette fête nationale de la Puissance amie.
Des discours ont été prononcés et des vœux ont été faits pour la gran-
PARIS. IMP.G. LEFEBVRE, 5 & 7, RUE CLAUDE VELLEFAUX.

qui vient d'avoir lieu, mais nous avons la conviction qu'elle aura une
grande influence sur les destinées de l'Egypte.
Ce voyage de S. A. le Khédive resserre publiquement les liens qui
unissent la Vallée du Nil aux autres provinces de l'Empire Ottoraan; il
démontre a l'Europe que les Egyptiens, en dépit des efforts de l'Angle-
terre, se considèrent toujours comme les sujets directs du Sultan et que
rien ne peut ébranler leur fidélité à l'égard de Khalife de l'Islam.
Nous "remarquons aussi avec joie que S. A. le Khédive, en quittant
Constantinople, s'est rendu directement à Paris. C'est pour nous,
Egyptiens, un nouveau motif d'espoir et de confiance.
Aussi nous convions, à Paris, les Egyptiens et les Français, amis de
l'Egypte, à célébrer, avec un éclat exceptionnel, la fête de S. M. I. le
Sultan, le ier septembre prochain. Cette grande manifestation aura,
cette année, une portée politique considérable, et c'est pour nous un
devoir de nous y préparer, dès à présent, afin qu'elle consacre les
résultats du voyage de S. A. Abbas Hilmi à Constantinople et à Paris.

The departure of His Viceregal Higlmess from Alexaniria
and His safo arrivai at Constantinople.
John Bull (to the Fellah). — Since I occupy Egypt for thy prosperity,
I nevcr saw thee so merry What is the cause of thy joy?
The Fellah. — The voyage of my beloved Khedive rejoices my heart
and delights my soul. Thanks to the magic spectacles of our venerable
Cheikh Abou Naddara, I see His departure from here and His arrivai
there (he places the above mentioned spectacles on Bull's nase and says;)
Look and see the khedivial ship leaving Alexandria. Oh! What an
immense crowd! Thousands of natives and foreigners are hailing His
Viceregal Highness and raising ardent vows to heaven for the success
of His voyage.
John Bulï. — I see all that on my right- That cursed Abou Naddara is
really a magician. Oh! I see the same ship on my left.
The Fellah. — Yes. This is the safe arrivai of our beloved Khedive
at Constantinople. Just see, 0 John Bull, how warmly and enthusias-
ticaly He is welcomed by our Ottoman brethren.
John Bull Çkindled with wrath). — But it is to London that He ought
tb go in order to salute His Sovereign.
The Fellah. — - His August Sovereign is at Constantinople. Edward
the Seventh is thy king, not.ours. The visit of H. H. Abbas Pacha Hilmi
to H. E. M. the Sultan filleth the hearts of the Egyptians with joy and
reviveth their hope to see again their fatherland as happy and pros-
perous as it was before the awful British invasion.
John Bull (in a passions. — Goddem! Thy Khedive hath nothing to
do with the Sultan. He hath only to deal with His British Empirial Majesty.
The Fellah. — Nonsense. H. V. H. the Khedive as well as all the
sons of the Valley of the Nile recognize no other Sovereign but the
August Khaliph of Islam. Abou Naddara.

deur et le triomphe de la France et' pour la continuation de l'amitié
séculaire qui l'unit à l'Empire Ottoman Ce repas amical se termina par
les cris de : « Vive la France ! Vive la Turquie ! Vive le Sultan Abd-ul-
Hamid! Vive le Président Loubet ! »
Grâce à l'exquise amabilité de mon ami, le très estimé général Dubois,
j'ai pu, avec trois 4e mes confrères orientaux, assister à l'imposante
revue du 14 Juillet. Oui, le bienveillant général Dubois, secrétaire gé-
néral de la Présidence et chef de la maison militaire du Président de la
République, a bien voulu me donner des places à la tribune de la Guerre
pour mes confrères, MM. Gourdji, du Moniteur Oriental, Zenié, du
Moayed, Gamil Medawar, du Lissan-el Hal, et moi. Nous avons ad-
miré les valeureux défenseurs de la France et leurs intrépides généraux
et, avec les milliers d'assistants, nous avons acclamé l'Auguste
Président de la République et la belle armée française. Nous avons tous
été fiers de remarquer notre attaché militaire impérial ottoman parmi
les officiers étrangers qui suivaient le général André, le vaillant Ministre
de la Guerre.
Toutes nos sincères félicitations au très honorable et très honoré Chef
d'Etat de cette nation hospitalière et aux superbes officiers et braves
soldats qui prirent part à cette magnifique revue, dont les trois confrères
qui nous ont accompagné ont rendu compte dans leurs journaux
de Constantinople, de Beyrouth et du Caire. Abou Naddara.
Le Gérant ; G. Lefebvre T. S. V. P.
 
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