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Laborde, Léon Emmanuel Simon Joseph de [Editor]; Laborde, Alexandre Louis Joseph de [Editor]
Voyage de la Syrie — Paris, 1837

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https://doi.org/10.11588/diglit.6093#0198
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versations mondaines qu'hommes et femmes apportent en ces lieux, créait-elle alors, comme aujour-
d'hui, ce même mélange futile, ce même contraste choquant? je l'ignore, mais depuis Constant]nople
jusqu'à cette extrême limite de l'Asie, nous avons vu le même spectacle, ressenti la même impression.

HÉBRON (Planche LXIX, 182.)

Vue générale de l'église et de la ville,

La vallée, où l'une des plus vénérables villes de la terre sainte est assise, offre un tableau aussi agréable
que pittoresque. La cité d'Hébron est imposante par son nom, l'un des plus anciens qu'ait conservés
l'histoire, par son histoire elle-même, qui se déroule sans discontinuité pendant des siècles, parles restes
de sa citadelle, par l'ensemble de ses constructions et la majesté de sa grande mosquée.

C'est aujourd'hui, comme Gaza, une ville frontière du désert, entourée de plantations d'oliviers, de pal-
miers et de vignes, riche par ses bazars et curieuse par sa multitude bariolée.

HÉBRON (Planche LXXXV, i83).

Vne générale de la mosquée.

L'incontestable tombeau des patriarches, ce saint lieu qui recueillit Abraham, Isaac et Jacob, celui-là
avec la simplicité pastorale, celui-ci avec toute la pompe égyptienne, céda son enceinte au culte chrétien.
Plus tard l'église devient une mosquée; elle partage, avec le tombeau du prophète à la Mecque et avec le
temple de Salomon à Jérusalem, les hommages des pèlerins musulmans. El Haram, comme on nomme
cette mosquée, s'élève sur l'un des points dominants de la ville, et domine lui-même l'attention du voya-
geur. Je laisse de côté les demeures et les tombeaux des autres patriarches, comme ceux d'Adam et d'Eve,
que les pèlerins visitaient autrefois avec une ardente dévotion; ils sont tous contestables, et aucun n'est
entouré de l'autorité monumentale qu'a toujours offert, que conserve encore le sépulcre d'Abraham.

HÉBRON (Planche LXXXIV, 184).

Vue de la grande mosquée.

C'est évidemment une construction juive, caractérisée, comme l'enceinte du temple de Salomon,
par son énorme appareil, et s'en distinguant par une disposition de pilastres ou de contre-forts qui de-
vait avoir un grand caractère de majestueuse solidité avant que les modernes possesseurs eussent élevé
au-dessus, et en petit appareil, un couronnement de mur uni et crénelé. Les quatre tours angulaires, de-
venues des minarets après avoir été des clochers pendant la période chrétienne, appartiennent au plan
primitif. Nous ne voyons de cet édifice que l'enceinte extérieure: le saint des saints se cache derrière ;
l'entrée nous en est interdite, et-nous ne trouvons pas ici comme à Jérusalem la complaisance d'un gar-
dien, quoique prêts à courir les mêmes dangers pour satisfaire notre curiosité.

Le capitaine du bâtiment qui doit nous porter en Egypte s'en tient à son marché, il ne veut pas
venir nous chercher à Saint-Jean-d'Acre : force est d'aller le rejoindre à Tyr.

Le 11 mai, nous partons de bonne heure, afin d'arriver le soir à Sour. Blasés sur les noms bibli-
ques, nous tressaillons encore à ce grand nom de Tyr. Tous les habitants nous disent qu'on ne trouve
presque rien d'antique à Sour; mais ce rien s'appelle Tyr, et c'est quelque chose.

TYR (Planche LXXXVI, i85).

Vue générale de la ville.

Les restes de la voie romaine, tracée sur la côte, serventau passage du cavalier partout où le roc a été taillé
pour former la route, mais autrement ils sont un obstacle. La maçonnerie antique et les dalles surgissent
par fragments et comme par pilons au milieu du sable, et les chevaux s'y brisent les pieds. Des ruines
de villes anciennes se montrent çà et là, d'abord au delà du khan El Nacoura, puis à Iskanderoun; mais

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