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https://doi.org/10.11588/diglit.18955#0007
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AVERTISSEMENT
NECESSAIRE
pour l'Intelligence de ce
T R A I T E.
TOut le mönde sait qu*une belle CoefFure aide bienarelever une belle
Taille , & qu'un Seile coulant ade grands charmespour faire göuter
un Berit. Cependant mon but n'est pas ici d'emploier des termes re-
cherchez, ni de parier de ces Evenemens extraordinaires si connus des
Historiens, pour representer au long, äceuxqui aimentle Dessein, l'cx-
cellence, la force & le pouvoir decet Art. Jen'ai envue que l'utilite
& l'instru&ion de mes Le&eurs ; & c'est aussi de ce cöte-la que j'ai tour-
ne toos mes eforts. De la vient que j'ai ete (i long-tems en doutesurla
forme que jedonnerois ace petitOuvrage, pour les exciteralerecevoir,
ale lire, & a en profiter d'une maniere aisee Sc commode. Je pensois a
la verite, que je ne pouvois que suivre I'Exemple de tant d'habiles Ecri-
vains de notre Siecle, qui ont traite si noblement le m8meSujet; quoiqu'ils
aient oublie certaines ehoses fort utiles; mais Ton ne doit pas s'en <£tonner j
puis que cet Art est si vaste , qu'on ne sauroitjamais le polseder en perfec-«
tion , ni le decrire dans toute son etendue. Peut-etre aussi que mes Ledteurs
trouveront bien etrange que , convaineu de cela, j'aie ose moi-meme en
venir a une pareille entreprise. Mais anime toüjours de l'eiprit de la
Peinture, comme j'en avois trace le Plan dans ma bonne fortune^ j'ai
cru que le plus sür moien de chaiser mes ennuis etoit de l'executer le
mieux qu'il meseroit possible, suivant lafoibleporteedemongenie. Ce
n'est pas que la pensee qui m'etoit venue dans l'esprit, sür ce qu'il y a
divers Auteurs qui ont publie les memes choses en disferens termes, n'eut
empeche l'execution de mon Projet, si,pour ne pas tomber dans lememe
defaut, je n'avois pris un nouveau tour,& ü je n'avois quelque chofe
de nouveau a coramuniqüer au Public. Malgre tout cela, je ne doute
pas qüebien desgens neme trouvent coupable deceqüe je reproche ici
aux autres ; mais je m'en consolerai facilement, puis que le Gel m'a fair,
la gracede surmonter de plus rüdes epreuves. La seule perte de ma vüe
sembloit former un obstaclesufisant, & me ravir toute esperance de venir
ä bout de mon destein,- mais penetre des beautez d'un si noble Art, je
. me sens presque dispose a faire l'impomble, & rien ne sauroit m'empecher
A d'ofrir
AVERTISSEMENT
NECESSAIRE
pour l'Intelligence de ce
T R A I T E.
TOut le mönde sait qu*une belle CoefFure aide bienarelever une belle
Taille , & qu'un Seile coulant ade grands charmespour faire göuter
un Berit. Cependant mon but n'est pas ici d'emploier des termes re-
cherchez, ni de parier de ces Evenemens extraordinaires si connus des
Historiens, pour representer au long, äceuxqui aimentle Dessein, l'cx-
cellence, la force & le pouvoir decet Art. Jen'ai envue que l'utilite
& l'instru&ion de mes Le&eurs ; & c'est aussi de ce cöte-la que j'ai tour-
ne toos mes eforts. De la vient que j'ai ete (i long-tems en doutesurla
forme que jedonnerois ace petitOuvrage, pour les exciteralerecevoir,
ale lire, & a en profiter d'une maniere aisee Sc commode. Je pensois a
la verite, que je ne pouvois que suivre I'Exemple de tant d'habiles Ecri-
vains de notre Siecle, qui ont traite si noblement le m8meSujet; quoiqu'ils
aient oublie certaines ehoses fort utiles; mais Ton ne doit pas s'en <£tonner j
puis que cet Art est si vaste , qu'on ne sauroitjamais le polseder en perfec-«
tion , ni le decrire dans toute son etendue. Peut-etre aussi que mes Ledteurs
trouveront bien etrange que , convaineu de cela, j'aie ose moi-meme en
venir a une pareille entreprise. Mais anime toüjours de l'eiprit de la
Peinture, comme j'en avois trace le Plan dans ma bonne fortune^ j'ai
cru que le plus sür moien de chaiser mes ennuis etoit de l'executer le
mieux qu'il meseroit possible, suivant lafoibleporteedemongenie. Ce
n'est pas que la pensee qui m'etoit venue dans l'esprit, sür ce qu'il y a
divers Auteurs qui ont publie les memes choses en disferens termes, n'eut
empeche l'execution de mon Projet, si,pour ne pas tomber dans lememe
defaut, je n'avois pris un nouveau tour,& ü je n'avois quelque chofe
de nouveau a coramuniqüer au Public. Malgre tout cela, je ne doute
pas qüebien desgens neme trouvent coupable deceqüe je reproche ici
aux autres ; mais je m'en consolerai facilement, puis que le Gel m'a fair,
la gracede surmonter de plus rüdes epreuves. La seule perte de ma vüe
sembloit former un obstaclesufisant, & me ravir toute esperance de venir
ä bout de mon destein,- mais penetre des beautez d'un si noble Art, je
. me sens presque dispose a faire l'impomble, & rien ne sauroit m'empecher
A d'ofrir