Lantier, Étienne François de [Transl.]: Voyages d'Antenor en Grèce et en Asie, aves des notions sur l'Égypte: manuscrit grec trouvé a Herculanum (Band 3) (Paris, 1797)

es Grèce et ts Asie. 117

qu'elle étoit cette beauté qui mouroit si cruel-
lement, et ce jeune satrape si brillant qui se
désespéroit. — « Je vais satisfaire votre curio-
sité : allons nous asseoir loin de la foule, sous
ce berceau de lilas ». Nous entendîmes alors
dans l'appartement de la malade , des san-
glots , des cris épouvantables ; on crioit : Elle
se meurt, elle est morte. Nous y courons :
elle venoit d'expirer. Cette fleur de beauté,
ce visage charmant, où l'amour, le désir, la,
volupté avoient empreints tous leurs charmes ,
inspiroit alors l'horreur et l'épouvante. Il étoit
noir , livide , nul trait n'étoit reeonnoissablc
Le jeune homme cependant embrassoit son
corps, vouloit se poignarder : on l'arrête, on
l'arrache à cet objet funeste, on l'entraîne.
Nous sortîmes aussi avec notre nouvelle con-
noissance, et nous réfugiâmes tout rêveurs
dans le jardin. « Quelle mort affreuse, s'écria
notre compagnon ! dans l'âge des jouissances y
à dix-huit ans ! avec une si riante perspec-
tive ! Elle a passé la nuit dans ce jardin ,
éclairé de mille lampions : le souper le plus
délicieux, la musique, la danse, les parfums,
l'amour, tout enchantait les sens de cette ai-
mable mortelle. Au point du jour elle a volé
dans les bras de son nouvel amant, dans ce-
même lit, dans ce sallon superbe où la mort

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