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n6 Voyages d'An ténor
cheveux , crie aux médecins , « sauvez - la,
sauvez-la , rendez - la - moi ». Ceux-ci s'agi-
toient, donnoient des potions, des cordiaux,
des élixirs ; rien n'opéroit : on fit sortir tous
les étrangers. Nous entrâmes dans le jardin,
par une allée de daplinoïdes, pavée d'une
pierre de stuc. Entre chaque arbre on voyoit
les statues les plus voluptueuses ; des Priapes,
des Amours, des Syrénes, des Léda ; au bout
de cette allée charmante étoit un petit temple,
soutenu par huit colonnes de porphire ; il
renfermoit la statue de Vénus, de grandeur
humaine ; c'étoit une très-bonne copie de la
Vénus du Gnide de Praxitèle ; aux deux côtés
de cette chapelle couloient deux fontaines,
dans des bassins de marbre. On voyoit dans
ce jardin des berceaux, des bains délicieux,
des grottes tapissées des coquilles les plus ra-
res. « Quel dommage, dis-je à Phanor, de
quitter ce séjour de délices, et de mourir dans
le sein des voluptés » ! A ces mots, un homme
qui étoit auprès de nous , et qui anonnoit
notre langue, nous aborda et nous dit : « Etran-
gers , je connois votre pays, j'y ai fait la
guerre; et quoique vous nous ayez bien battus,
je n'en aime pas moins vôtre nation ». Nous
le remerciâmes de cet attachement ; et pro-
fitant de l'occasion, je le priai de me dire
 
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