en Grèce et eh Asib. i35
pugne xtrop à ma raison et à mon cœur.
L'homme vertueux est l'objet de l'attention
des dieux , qui lui destinent une récompense
immortelle comme eux !
Je commençois à supporter cette existence
sauvage , occupé de mes enfans , de leur
éducation : mais un jour, ô jour terrible ! j'en
frémis encore ! l'heure où l'on m'apportoit les
vivres étoit passée , et personne n'avoit paru.
Je restai en sentinelle tout le jour ; il s'écoula,
et l'on ne vint point. Quelle horrible situa-
tion ! des larmes amères inondèrent mon
visage. Ce n'étoit pas sur moi que je pleurois ;
que la mort m'eut paru douce ! je pleurois
sur mes pauvres enfans : ils demandoient du
pain , je n'avois rien à leur donner. La nuit
je ramassai quelques coquillages sur le bord
de la mer ; ce léger aliment soutint un peu
leurs forces épuisées. Pour moi, je me subs-
tantai avec de l'eau et quelques racines sau-
vages. Mes enfans dormirent jusqu'au jour.
Que je fus loin de goûter les douceurs du
sommeil ! A leur réveil, leur premier cri fut
du pain. Je les embrassai et pleurai. J'atten-
dis , dans la plus terrible agitation, l'heure
où nos vivres arrivoient. Hélas ! l'heure , la
journée passèrent, et personne ne parut. J'é-
tois anéanti Mes enfans ! mes enfans ! m'é-
U
pugne xtrop à ma raison et à mon cœur.
L'homme vertueux est l'objet de l'attention
des dieux , qui lui destinent une récompense
immortelle comme eux !
Je commençois à supporter cette existence
sauvage , occupé de mes enfans , de leur
éducation : mais un jour, ô jour terrible ! j'en
frémis encore ! l'heure où l'on m'apportoit les
vivres étoit passée , et personne n'avoit paru.
Je restai en sentinelle tout le jour ; il s'écoula,
et l'on ne vint point. Quelle horrible situa-
tion ! des larmes amères inondèrent mon
visage. Ce n'étoit pas sur moi que je pleurois ;
que la mort m'eut paru douce ! je pleurois
sur mes pauvres enfans : ils demandoient du
pain , je n'avois rien à leur donner. La nuit
je ramassai quelques coquillages sur le bord
de la mer ; ce léger aliment soutint un peu
leurs forces épuisées. Pour moi, je me subs-
tantai avec de l'eau et quelques racines sau-
vages. Mes enfans dormirent jusqu'au jour.
Que je fus loin de goûter les douceurs du
sommeil ! A leur réveil, leur premier cri fut
du pain. Je les embrassai et pleurai. J'atten-
dis , dans la plus terrible agitation, l'heure
où nos vivres arrivoient. Hélas ! l'heure , la
journée passèrent, et personne ne parut. J'é-
tois anéanti Mes enfans ! mes enfans ! m'é-
U