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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0033

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Othoman , Dure premier. 1 5
guementeontesté Se débattu auec les Grecs sur aucuns poincts de la Religion J les a fina-
lement separez d'elle. Mais les Empereurs de l'Occident ores estans ellcus de France schismédcs
ores eje Germanie, n'ontgueres laisse perdre d'occasions d'enuoyer leurs Ambassadeurs ^UIns& ucs
deuersles Grecs, pour les attirer aux Conciles expressément conuoquez, afin de les vnir
auec eux: Aquoyils n'ont iamais voulu prester l'oreille, ne rien relascher ne démordre
de leurs traditions anciennes. Ce qui leur a elle cause de beaucoup de maux : Car les Prin- L« François
ces & Seigneurs du Ponant s'estans liguez auec les Vénitiens, leur vindrent finalement °"uPerent
courir lus auecvne tres-grolle Se pumante armée : Se le iaisirent.de Constantinople ; telle- ConsUmino.
ment que celuy qui pour lors y commandoit, fut contraint auec les principaux Officiers Se J^**""1*0'*
Ministres de l'Empire de se retirer en Asie, où ils establirent lesiege capital de leur domi- gljes le*ècou-
nation en la ville de Nicée. Mais quelque temps après ils recouurerent ce qu'ils auoient or«rea<r^
perdu ; Se ayans trouué moyen de se couler secretement dans Constantinople, en déboute- J*.^" 4 8
rent les autres. Depuis ils régnèrent assez longuement enla Grèce, iusques à ce que l'Em- Piusampic-
pereur lean Paleologue voyant ses affaires du tout desesperez, Se comme dit le prouerbe c£*fr"
presque réduits entre l'enclume & les marteaux, accompagné d'vn grand nombre d'Eues-
ques, Se des plus sçauans hommes du pays, monta sur mer Se parla en Italie, sous espe- Au Concile
raneeque se venant ranger aux statuts de l'Eelise Romaine, il obtiendrait facilement l'ai- de.fj°1icnce.
i O ^ O * CjUi Cil le ]8.
de&secours des Princes de l'Occident, en la guerre que les Turcs kiy apprestoient. Estans axumauoue
" do ne que s venus à conférence auec Eugène quatriesme de ce nom , pour le commence-
ment les choses furent asprement debatuës d'vne part Se d'autre : à la fin les Grecs acquies-
cerent. Se l'Empereur s'en retourna auec l'aide qu'il auoit requis. Mais le peuple demeura
ferme, sans vouloir admettre rien de ce qui auoit esté accordé, perseuerant toujours en
ses traditions accoustumées : &:est depuis demeuré en diuorce auecques TEglise Romaine.
Voila en somme ce qui m'asembîé estre necessaire de toucher enla pre sente Histoire des
affaires des Grecs, Se de leurs dissentions Se diuorces d'auec les Romains. Dequoy on peut
assez comprendre, queny letiltredecét Empire, ny lenom& qualité qu'ils prirent, ne-
stoient pas fort bien conuenables. Mo y doneques qui ay atteint ces temps-là me suis mis à ^"n^ire
conliderer comme les Grecs Se leur principauté auoient premièrement esté sous les Thra- deCoHstanci-
ciens : Se que puis après ils en furent despoùilicz de la meilleure Se plus grande partie, voi- WP^* & 1>ac-
re réduits à vne bien petite estenduë de pays; sçauoir est Constantinople, Se les régions de celuy des
maritimes de là autour, iusquesàlaville dHeraclée en tirant contre-bas : Et au dessus, ce' Turcs,
qui est le long cie la colle du pont Euxin, iusques à celle de Mesembrie. Plus tout le Pelo-
ponese, excepté trois ou quatre villes des Vénitiens , Se les Isles de Lemnos Se d'Imbros
auec les autres qui sont en la mer JEgéc. De quelle manière toutes ces choses aduindrenc,
& que les affaires des Grecs peu à peu ont esté par les Turcs mis au bas, Se ceux des Turcs
au contraireenvn instantayent pris vntelaccroissement, iusques à monter à la plus haute
cime de grandeur & félicité mondaine, telle qu'on peut voir pour le iourd'huy ; nous le
déclarerons parle menu le plus diligemment qu'il nous sera poslible, sélon quenous sa-
lions entendu au plus prés de la vérité. • I{1
h ne sçaurois bonnement asseurer quant à moy, de quel nom les Turcs furent an- L'origine des
dénuement appeliez, de peur de me meseonter, Se parler à la volée. Car quelques-vns ont Turcs-
voulu dite qu'ils sont deseendus des Scythes, qu'on tient estre lesTartares, en quoy il y a
quelque apparence : parce que les mœurs Se façons de faire des vns Se des autres ne sont
gueres différends -, ne leur parler beaucoup esloigné. Il sedit dauantage que les Scythes Se^t cntr<y
habitans au long de la riuiere de Tanaïs, estans par îept fois sortis de leurs limites, auraient & deseemes

desTarures

couru, pillé , &saccagé toute la haute Asîe, du temps que les Parthes estoient encore au c
comble de leur grandeur, Se qu'ils commandoient absolument aux Perses, Medois, Se
AsTiriens. Que de là puis après ils descendirent és pays bas, où ils se firent Seigneurs de
Phrygie, Lydie, Cappadoce : &mesmenous voyons encore vne grande multitude de
cette génération espanduë çà Se là pari3 Asie, ayans les propres coustumes & façons de vi-
ure qu'ont les Nomades Scythes, c'està dire pasteurs ou gardiens debeftail, vagabonsper- Nomades,
petuels, qui n'ont ne feu ne lieu,ny aucune demeure ferme Se arrestée. lia encore d'au- ^ jja'* c£^*'"
très conjectures pour prouuer que les Turcs sont de la vraye race des Scythes, en ce que l} &l7.
les plus esfranges Se barbares d-'entr'eux, qui habitent és Prouinces inférieures de 1 Aile,
comme Lydie, Carie, Phrygie, Se Cappadoce, ne différent en rien que ce soit du parler, Pline lime ji
Se des conditions des Scythes, qui viuent entre la Sarmatie, Se îadite riuiere de Tanaïs. Il p'
y en a d'autres qui estiment les Turcs estre deseendus des Parthes, lesquels estans pour-
liiiuispar ces Nornadesou Scythes vagabons (ainsi appeliez pour ce que continuellement

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