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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0034

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6 Hisloiredes Turcs/
ils changent de pascagcs ) se retirent à laparfin es balles régions de l'Aile ; là ou tour-
noyansde costé &: d'autre, sans prendre pied nulle part, ains portant quant Se eux leurs
^>marsucccs ^°ges & naaisonnettes sur des chariots, se départirent & habituèrent par les villes Se bour-
seur de Ma- gades du pays:Dont est aduenu que cette manière de gens ont depuis esté appeliez Turcs,
homet après comme qui diroit Pasteurs : les autres veulent qu'ils soient sortis de Turca, qui est vne fort
l'an prit belle & opulente cité de Perse, Se de là s'estre iettez sur ces pays bas de l'A lie, qu'ils con-
ierusalem, & quirent entièrement, Se les rangèrent à leur obey siance. A aucuns semble plus croyable
toute la Su- qUec|ç ]a Celesyrie, & Arabie ils soient plustost venus en ces quartiers là, auec leur lé-
gislateur Omar, que de la Scithie : Et par ce moyen s'estre emparez de l'Empire de l'Asie,
viuansà guise de Nomades.
A s ç a voiR-mon maintenant s'il faut adiouster foy à toutes ces opinions, ou s'il n'y en
aqu'vne seule qui soitvéritable. De ma partie n'en diray point autrementmon aduis,
pour ce que ie n'en sçaurois parler bien seurement: Si me sembleroit-il plus raisonnable
des'arrester au dire de ceux qui tiennent les Turcs estre premièrement deseendus des
S ci r lies, veu que les Scithes qui viuent encore pour le iourd'huy en cette partie de l'Eu-
rope, qui regarde au Soleil leuant, conuiennenten tout Se par tout auec les Turcs, Se en ce
qui dépend de leurs foires, marchez, estapes, commerces, Se trafiques : Outre ce que leur
boire & manger, leur vestir& tout le reste de leur viure, estvn&: commun aux vns &aux
tion de1Ucê autres- Car les Scithes commandèrent autrefois à toute FAste: &: le mesme encore veut
mot Turc dire ce mot de Turc, qui lignifie vnhomme viuantsiiuuagemcnt, Se qui palleainsi la meil-
leure partie de son aage, à l'exemple Se imitation des Nomades, ou Pasteurs. Cette gene-
LesTurcsdu ratj;on des Turcs s'estantainlîaugmentéSe accreuë, ietrouue qu'elle fut premièrement
commence. f fc> ' . i i .
ment dépar- départie par tributs Se cantons, du nombre desquels rut celuy des Oguziens ; gens qui n'e-
tisparcan- stoientpoint autrement querelleux de leur naturel, mais aussiquine se fustent pas îaiste
aisémentgourmander. Deceuxicy vintDulzapes, hommeaymant l'équité6ciustice, qui
fut chef Se Capitaine des liens ; tantaymé d'eux tous pour sa prud'hommie & vaillance,
queiamais personne ne le contredit de iugement qu'il eut donné ( car c'estoit luy qui
leurfaisoitdroiét) ains le choisistans tousiours pour iuge Se arbitre de leurs dissérends, ac-
m quiestbient volontairement à ce qui estoit par luy décidé. Estant donc tel, les Oguziens le
demandèrent à Aladin Seigneur du pays, pour estre leur gouuerneur, Se il le leur octroya.
Cette authoritc estant paruenuë après sa mort à son fils Oguzalpes, il en vsa bien plus arro-
Touîo l'a gamment : car il ^e porta en toutes ses actions comme leur Prince Se Seigneur, en faisant
pelle zich ,P ce que bon luy sembloit: tellement que les ayans armez contre les Grecs, il s'acquit en peu
cestàdiie de iours beaucoup de gloire& de réputation par toute FAlle. Orthogules son fils luy suc-
céda, prompt à la main, Se vaillant de sa personne, qui en san temps fit la guerre à plusieurs
peuples Se Nations. Il équipa aussl grand nombre de vailleaux, auec Icsqucls il porta
tout plein dédommages aux Mes de la mer Egée, qui sont vis à vis de TAsie Se Europe: Se:
courut quant Se quant vne grande estenduë de plat pays en la Grèce, qu'il pilla Se gasta.
L'an n9z. Puis ayant amené sa ssotte à la bouche de lariuiere de Tomare, ioignant la ville à'Mnè, il
entra bien auant à mont l'eau. Et fit encore allez d'autres telles courses Se entreprises eu
plusieurs endroits de l'Europe. Finablements'estant iette dans le Peloponesc, & en sille
d'Eubœc,eni'Asrique pareillement ; il laissà partout de grandes marques^ enseignes de
ses degasts Se ruine. Celafait, il s'en retourna à la maison, chargé de butin & d'esclaues,
de sorte qu'en peu de temps il deuint très-riche Se très puisîant. On dit aussi que cepen-
dant qu'ils s'arresta en Asie, il saccagea souuentefois les peuples d'autour de luy, dont il
ramena de grandes proyes Se dcspouilles. Et ainlî toutes choses luy succedansà souhait, il
amasta vne bien belle armée; sous l'aiTeurance de laquelle il astaillit Se dompta les Grecs
ses plus proches voisins, Se pilla les autres qui estoient plus eiloignez. Dequoy le reste se
trouuant espouuanté, se sousmit volontairement à son obeïstance, si bien qu'en peu de
temps il donna commencement à de très-grandes facilitez Se richclles. Et comme de
iourà autre luy vin sient plusieurs Nomades de renfort, auec tels autres Ban doliers qu'il
receuoit à (à sol de, Se s'en seruoit en ses expéditions Se entreprises à l'enccntre de ses voi-
Autrement sins, cela luy fut vn beau surcrczpour açgrandir Se dilaterbien-tost ses limites; ausil qu'à
d'cSune.11^ cause de ses proûessses, il vint à vne tres-eîtroicte amitié entiers Aladin. Il y en a qui ontesi-
crit que ce canton des Oguziens, sous le bon-heur Se conduite d Orthogules, s'empara
Ccst h. ca- premièrement des lieux forts & aduantageux d'auprès le mont du Taur,& de là puis après
à forces d'armes conquirent tout le pays d'alentour,8csurmonterent les Grecs qui y estoient
habituez: Au moyen dequoy peu à peu ils accreurent grandement leur puisianec. Quant
à 1 cstat
 
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