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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Transl.]; Artus, Thomas [Transl.]; Mézeray, François Eudes de [Transl.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0035
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Othoman, Liure premier. ■ ~ y
à lYiiat& condition toutcsfois donc ils furent sur leurs premiers progrez, si ce peu qué L'origïneàcs
nous en auons déduit cy-dçsius est véritable ou non, icnele voudrais gueres bien affer- Ç^d^*
mer, encore que plusieurs le racomptent de cette sorte. le ne m'arresteray doneques
point à en faire autre redi&e, maisviendray à parler des Othomans, qui sont deseendus
de la lignée d'iceux Oguziens, ôc comme ils sont paruenus à vn si riche 6c puissant
Empire.
To vt joignant la Mysie il y a vne petite bourgade que ceux du Pays apppellent Sogut, HIÎ;
paroùpaile vneriuieredesemblable nom. Celieu-là nommé autrement le bourg d'Itee,
n'est di fiant de la mer Majour, sinon que quinze ou seize lieues tant seulement; fertil 1]co- ou en"
au rcste & abondant en toutes choses necesïaires pour la vie de l'homme. Et pourtant Uir°n*
les Oguziens s'y cstans vne fois embattus, y sirent leur seiour& demeure par vn long-
temps, lorsqu'Othoman fils d'Orthogules n'estoit pas encore arriué à la grand' vogue de Othoman
sesprosperitez, & que la fortune ne luyauoit si bien monstrè la serenité de son gracieux Prcm,er£m-
/• i • t i • /i • i pereuraes
visige . comme elle fit depuis. Neantmoms luy qui eltoit d vn naturel gentils libéral, Turcs.
& auec ce, d'vn courage haut esieué, sçeut incontinent si bien gagner les coeurs de ce peu-
ple par le moyen de ses largenes& bien-faits, que tous d'vn commun accord le créèrent
leur chef & souuerain Capitaine : carils auoient de lorigue-main tousiours eu de grands
débats auée les Grecs habïtans en la mesme contrée. Ayant doneques Othomansoudai- ?^Tjc*^
nement fait prendre les armes à tous ceux qui estoient propres de les porter, il courut sus mreteoup
àtirrlpourueu aux v«%& aux autres, dontildeffit la plus grand'part, SÊchassa le demeu-
ranthors du pays. De là les choses luy venans àsuccederde bien en mieux, il en rapporta de r-a sie.
plusieurs triomphes & victoires, si bien que la renommée de ses beaux faits s'espandant
de tous codez, vint ausîi àlaconnoissanced'Aladin, qui le fitpour cette causeson xLieu- Lçshistoirés
tenant General: & bien-tost après iceluy Aladin estant decedé , suruindrent la destus de Cnnûl ïehô-
grandes altercations entre les Seigneurs &: Barons de son Royaume; à quoy fut appelle mentSahdin,
Othoman. Et après plusieurs choies débattues d'vne part & d'autre, fmablementfut ar- ^neurdïgy-
resté par forme de ligue Se confédération, qu'ilsèroittenu de les accompagner auec ses pte&deSu-
forces, quelque part qu'ils allassent à la guerre, à la charge que ce qui prouiendroit de ne> & furt
leurs nouueïles conqucites vlcroit également party entr eux. Par ce moyen ils firent de la aux clne-
en auant plusieursentreprises &: voyage de compagnie, ou les vertus & proiieisesde l'O- shcns-
thoman reluirent tousiours pardessus celles des autres, tout ainsi qu'vn clair Soleil à tra-
ders vn amas dénuées; si qu'en peu de temps il assembla de grands thresors, & donna pied ^"//^msrcrs
à vn Empire qui ne sepouuoit plus mespriser. Ces Capitaines qui estoient sept en nombre, Turcs furent
vindrent incontinent à partir les pays par eux subjugueZjjettans au sort les lots quienauoiêc ^P1 ea uom"
esté faits : surquoy tout-le dedans de la Phrygie iusques en Cilice, & Phyladelphie demeu-
rèrent au Caraman , Sarchaneutà sa part les Prouin ces maritimes de slonie, qui s'esten-
dent iusques à la ville deSmirne: Calam & son fils Caras, la Lydie iusques aux frontières Le départe-
<le Mysie : Mais à Othoman & Tecies escheut la Bithynie, ensemble tous les pays qui regar- mêt des Pro"
/■» ^ IllliCCS D 31T
dent vers le mont Olimpe: & aux enfans d'Omur la Paphlagonie, auec les régions qui se euxeonqui-
vont rendre aux riuages de la mer Maiour. Ainsi se firent les partages qui furent jettez au res- Grego-
sort&aduenture: Car quant à Cermian, on dit qu'il ne fut pas de ce nombre, mais que ras '7'c'1'
du commencement s'estantsaisi delà ville d'Iconium, capitale de tout le Royaume de Ca- cognienvulî
lie, il en fut puis après deboutté, & se retira au pays d'Ionie, où il acheua le reste de ses iours g»Ue.
en solitude & repos comme personne priuée. Au demeurant si les personnages dessus
nommezfirent .ces belles conquestes de tant de régions &: Prouinces, leurs forces eslans
jointes & vnies toutes ensemble, ou chacun d'eux à part soy, &: de quelle sorte ils vindrent
à succeder les vnsles autres, tant à l'argent comptant & autres meubles, qu'aux hérita-
ges &seigneuries, cela ne me semble point fort necessaire d'estre curieusement espluché
parle menu. C'est bien chose toute notoire que les Seigneurs Othomans ont tousiours nosseigneurs
eu en fort grand respecl: & recommandation le bourg de Sogut ; ou ils sont allez souuentes- ? j^jj^JJ^
fois, & ont fait plus de grâces, de liberalitez, &: de biensfaits aux habitan s d'iceluy qu'à nuls pr^iÀe
autres de tous leurs sujets. l'ay apris dauantage, qu'Othoman fils .d'Orthogules fut le
premier de cette race natif de ce bourg, d'où s'estant acheminé, il aurôit pris beaucoup de gU^§e c °
villes de TAsie ; Se si emporta encore par famine & longueur du siege celle de Pruse, la plus
riche & notisiante de toute la Mysie, là où il eslablit le siege de son Empire, &y de céda fi- piure.pre-
nablement, après auoir mené afin plusieurs belles besongnes, dignes d'vne perpétuelle j^er siege dé
recommandation, lai siant à ses enfans vne principauté désia tres-puisiante, tres-riche, & Tur c c
de tres-gran.de estenduë. Ce fut le premier d'eux tous, qui fort sagement ordonna & prou-
A. im
 
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